[Replay] L’enseignement hybride, une opportunité à l’heure de la transition numérique ?

Depuis la crise sanitaire, l’usage du numérique est devenu la norme. Comment le sup’ peut-il en faire une plus-value pour ses enseignements ? Ce sujet était au cœur du webinaire organisé par Campus Matin et son partenaire Panopto le 8 novembre 2022. En voici les éléments clefs.

Cycle : Campus Matin

Apprendre en ligne était le quotidien de la majorité des étudiants pendant la pandémie. Pour ce faire, nombre de plateformes en ligne ont été créées. Mais depuis que les cours en présentiel sont à nouveau possibles, quelle place réserver à ces outils ? Quelles opportunités représentent-ils ?

Autant de questions abordées dans ce webinaire organisé le 8 novembre dernier par Campus Matin et son partenaire Panopto, un éditeur de logiciels d’enregistrement de conférences et de vidéos à destination des entreprises et de l’enseignement supérieur.

L’adaptabilité, maître-mot pour l’hybridation

 Nicolas Arnaud est directeur des programmes d’Audencia. - © Linkedin
Nicolas Arnaud est directeur des programmes d’Audencia. - © Linkedin

Alors que les cursus 100 % en ligne se multiplient, d’autres se parent de la mention « hybride » signifiant qu’ils articulent des enseignements en distanciel et en présentiel. Mais quelle est la combinaison la plus efficace ?

« Il n’y a pas de bonne réponse à cette question, objecte Nicolas Arnaud, directeur des programmes d’Audencia. Ce qui compte, c’est la promesse de l’expérience que nous faisons à nos étudiants et notre flexibilité. » Une ligne suivie par cette école de commerce qui promet donc des cours en présentiel, mais propose aussi des semestres en distanciel à partir de la première année de master. Suivre la volonté de l’étudiant est un parti pris que l’École supérieure d’informatique électronique automatique (Eseia) partage.

« Ceux qui viennent chez nous cherchent l’encadrement du cours en présentiel, c’est donc majoritairement ce que nous faisons », illustre le directeur de la pédagogie de l'école d’ingénieurs, Jérôme Da-Rugna. Un mode d’enseignement qui peut toutefois contenir une part en ligne afin de suivre les objectifs pédagogiques de l’école. « Nous avons deux campus, à Paris et à Laval, et quand nous voulons les faire travailler en même temps pour des projets, nous utilisons le distanciel. » 

Former progressivement à l’autonomie

Bien que les étudiants soient souvent qualifiés de digital natives*, selon Loïc Plé, directeur de la pédagogie de l’Iéseg school of management, il ne faut pas toujours présumer que l’usage des plateformes numériques leur est plus aisé qu’aux générations précédentes. « Ils sont peut-être nés avec une tablette dans la main, mais moi je suis né avec deux jambes et pourtant j’ai pris du temps à apprendre à marcher. Comme tout le monde, ils ont besoin d’une formation », argumente-t-il.

Loic Plé, directeur de la pédagogie chez Iéseg School of Management. - © D.R.
Loic Plé, directeur de la pédagogie chez Iéseg School of Management. - © D.R.

À cette formation à l’utilisation des outils digitaux s’ajoute l’accoutumance à la nouvelle autonomie qu’ils nécessitent, une qualité importante que les étudiants se doivent d’acquérir puisqu’ils seront certainement amenés à télétravailler une fois en entreprise. Un apprentissage qui nécessite une réflexion sur le long terme de la part des établissements. 

« Il n’y a pas d’âge pour apprendre l’autonomie liée au distanciel. Ce qui compte c’est d’avoir une logique d’apprentissage progressive. On ne peut pas mettre des cours en ligne au deuxième cycle si on n’a pas commencé au premier, sinon on risque de perdre nos étudiants. Il faut les y habituer », développe Loïc Plé.

Penser les campus de demain

Parmi toutes ces possibilités qu’offrent distanciel synchrone ou asynchrone, quelle place occupe encore le campus physique ? Pour les directeurs de la pédagogie et des programmes de ces écoles, il est encore indispensable bien que celui-ci ne se résume plus à sa fonction première de délivrer des cours.

« Nos campus n’ont rien à voir avec ce qu’ils étaient il y a quinze ans. Ils sont plus ouverts, avec des lieux de rencontres et de travail en groupe partout, ce qui permet à nos étudiants de se connecter entre eux, mais aussi avec les autres étudiants internationaux et avec les incubés puisque nous avons un incubateur sur nos deux sites de Lille et de Paris », illustre Loïc Plé.

Jérome Da-Rugna est directeur de la pédagogie et de la recherche de l’Eseia. - © Linkedin
Jérome Da-Rugna est directeur de la pédagogie et de la recherche de l’Eseia. - © Linkedin

Espaces pour les travaux de groupe, incubateurs ou encore learning center, les campus physiques sont en constantes mutations et celles-ci se doivent d’être pensées en amont.

« Construire un bâtiment, cela prend du temps. Alors nos réflexions sur ce que sera l’hybride dans quelques années, sur les attentes des étudiants de demain, doivent se faire au moment même où on dessine les plans du bâtiment », raconte Jérôme Da-Rugna.

Des campus physiques qui continuent à se multiplier

Autre preuve que les campus ont encore toute leur place dans le paysage du sup’ : les établissements continuent d’investir pour en faire naître. Pendant ce webinaire, les représentants d’Audencia et d’Eseia ont tous deux déclaré que la création de nouveaux bâtiments pour leurs écoles respectives serait annoncée d’ici quelques semaines.

Choisir les bons outils pour le distanciel

À la profusion de cours en ligne s’est associée la multiplication des plateformes et des outils, ce qui soulève des problématiques. « Si chaque outil n’apporte une solution qu’à un seul et unique problème, on risque d’entrer dans un millefeuille numérique », met en garde Nicolas Arnaud qui recommande des concertations entre les équipes dirigeantes et les professeurs pour ne se concentrer que sur les solutions digitales essentielles.

À ces préconisations, Loïc Plé ajoute : « Il faut s’assurer de la qualité de l’accompagnement suite à la vente d’un outil numérique, mais aussi de leur adaptabilité à nos besoins. C’est le point que les edtechs doivent retenir : chaque école a besoin de microchangements, si elles ne sont pas prêtes à évoluer dans ce sens, l’outil sera abandonné. Au contraire, si nous sommes en face d’un vrai partenaire, nous n’hésiterons pas à nous engager sur plusieurs années, ce qui est bénéfique pour nous puisque cela nous donne le temps de former nos équipes. »

Andrea Dionisio est Account Executive chez Panopto. - © Linkedin
Andrea Dionisio est Account Executive chez Panopto. - © Linkedin

Ce sont ces attentes qui ont permis de développer les potentialités du créateur de logiciel Panopto comme le raconte Andreia Dionisio, chargée de compte de l’entreprise : « À l’origine nous ne faisions que de l’accessibilité de contenu, aujourd’hui nos outils permettent d’éditer, de rajouter des sous-titres en plusieurs langues, etc. Pour nous développer nos écoutons les demandes de nos clients et surtout nous communiquons sur ce que nous pouvons faire et ce que nous ne pouvons pas faire. » 

Zoom : les outils proposés par Panopto

En quinze ans d’existence, les outils proposés par Panopto n’ont cessé d’évoluer. « Nous nous servons des remontées de nos clients et de nos clients potentiels pour mettre à jour notre road map tous les six mois », explique Andreia Dionisio. Aujourd’hui, Panopto permet :

• L’enregistrement de vidéos, de réunions ;

• L’hébergement des contenus produits dans une bibliothèque sécurisée ;

• Un accès facile pour les étudiants qui peuvent revoir les vidéos à la demande ;

• Le sous-titrage en plusieurs langues.

*En français, natifs du numérique.