[Replay] À la recherche de la meilleure expérience d’apprentissage, grâce au numérique

Depuis mars 2020, toutes les écoles et universités ont découvert les cours à distance, parfois à reculons. Chacun cherche désormais la bonne recette, grâce à l’usage de nouvelles technologies, pour améliorer l’enseignement et la pédagogie.

Retrouvez les grands points qu’ont relevé nos experts à ce sujet à l’occasion d’un webinaire organisé par Campus Matin, et son partenaire Microsoft, dans le cadre de l'événement Think Education et Recherche 2021.

Cycle : Campus Matin

Au moment du premier confinement, l’ensemble des enseignements basculent en distanciel. Forcément, lorsqu’il n’est ni prévu ni préparé, l’e-learning peine à convaincre.

”Si l’on n’a pas de réelle stratégie, avec un positionnement clair au service de l’étudiant, on subit le numérique. Nous l’avons vu en mars dernier : se contenter de transposer un cours présentiel en distanciel, avec la même pédagogie, ne fonctionne pas ! À travers le numérique, il faut se positionner pour améliorer la proposition de valeur de l’expérience apprenante”, estime Tawhid Chtioui, président-fondateur de la nouvelle école Aivancity School for Technology, Business & Society Paris-Cachan, dans le cadre de l’expert room  "Le numérique, une opportunité pour améliorer et renforcer sa proposition de valeur”, organisé en partenariat avec Microsoft lors du e-Think Education 2021.

De la transposition à la transformation

Cette période s’est néanmoins révélée une formidable occasion d’hybridation des contenus et d’apports à la pédagogie, confirme Miguel Membrado, directeur du Numérique & CIO de l’Université Paris Dauphine.

Un véritable accélérateur vers un monde hybride

”Nous avons vécu une année de suppression de toutes les barrières psychologiques, en nous rendant compte que beaucoup de choses étaient possibles dans l’enseignement au quotidien. Passée la phase de transposition, nous entrons aujourd’hui dans une phase de transformation. C’est un véritable accélérateur vers un monde hybride”, se réjouit-il.

Alexandre Fournier est vice-président de l’Université de Bourgogne. - © D.R.
Alexandre Fournier est vice-président de l’Université de Bourgogne. - © D.R.

Un constat que partage Alexandre Fournier, vice-président de l’Université de Bourgogne délégué au campus numérique, qui a vécu la même expérience dans son établissement, lequel compte quelque 35 000 étudiants : ”Nous avons gagné facilement deux ans quant à la dissémination des outils !”.

Pour cela, un accompagnement des enseignants comme des étudiants est nécessaire, que ce soit aux outils eux-mêmes, ou de façon plus large à la pédagogie liée au numérique.

”Il est certain que cela n’est possible qu’avec une formation, courte ou plus approfondie, à tous les niveaux et selon les besoins de chacun. Il faut aussi se montrer réactif aux remontées de terrain, aux questions techniques. Si un UFR pointe un souci de réseaux, il faut les mettre au niveau”, détaille Alexandre Fournier.

L’université s’est dotée des personnels dans cette optique : une cinquantaine de salariés côté technique et une dizaine côté pédagogie numérique.

L’IA, clef de l’enseignement de demain

L’IA va prendre une place essentielle dans l’enseignement de demain

Plusieurs technologies sont aujourd’hui clefs dans la transformation de l’enseignement, souligne Stéphanie Piet, responsable enseignement supérieur de Microsoft France. L’intelligence artificielle y a une belle part : ”Je pense à l’IOT pour gérer les flux d’étudiants ou optimiser la gestion énergétique du bâtiment, à la réalité mixte, grâce à des casques projetant dans un environnement réel, ou à la blockchain, qui permet de certifier les diplômes… Et bien sûr à l’IA, pour individualiser les parcours, faciliter l’identification des potentiels décrocheurs, permettre d’agir rapidement. Elle va prendre une place essentielle dans l’enseignement de demain”.

our que l’IA ”apprenne” bien, il lui faut des données de qualité. Et cela, Tawhid Chtioui l’a en tête, dans le cadre du lancement de son école :

Tawhid Chtioui est le président-fondateur de la nouvelle école Aivancity School for Technology. - © D.R.
Tawhid Chtioui est le président-fondateur de la nouvelle école Aivancity School for Technology. - © D.R.

”Pour donner un exemple, nous pensions utiliser une plateforme Mooc déjà existante. Problème : si l’on y met nos cours, la plateforme devient propriétaire de nos données. À partir de là, comment étudier celles-ci, pour savoir qui a décroché, à quel moment ? D’où notre choix d’investir dans notre propre plateforme. L’IA va apporter une valeur ajoutée extraordinaire, et pourra, à partir d’un point d’entrée unique, donner un cours différent à chacun, adapter le parcours et l’apprentissage selon l’expérience, les échecs, les succès de chaque apprenant. Demain, tout cela sera possible. À condition de rester maîtres de nos données”.

Avec toujours en tête et pour objectif la qualité de l’enseignement. ”Il faut penser à l’étudiant, lui offrir une expérience d’excellence et donc le meilleur parcours d’apprentissage possible”, déclare Miguel Membrado, de Dauphine. À cela tous acquiescent. Des nouvelles technologies, oui. Mais toujours au service de l’apprenant.