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À Montpellier, « tendre vers une augmentation du temps de travail et une revalorisation »

Par Marine Dessaux | Le | Management

Elle a augmenté le temps de travail de ses personnels non-enseignants comme le préconise la Cour des comptes : l’Université de Montpellier est passée par plusieurs phases de négociations pour se rapprocher des 1607 heures annuelles légales pour les agents Biatss. Bruno Fabre, directeur général des services de l’établissement, raconte.

C’est lors de la fusion que l’Université de Montpellier a entamé l’augmentation du temps de travail. - © D.R.
C’est lors de la fusion que l’Université de Montpellier a entamé l’augmentation du temps de travail. - © D.R.

Les personnels Biatss de l’Université de Montpellier enregistrent en moyenne 1485 heures de travail effectif chaque année, soit 122 heures de moins que la durée légale. Comme le recommandait un premier référé de la Cour des comptes en 2019, l’établissement est passé par plusieurs étapes pour augmenter ce temps de travail.

En 2015, lors de la fusion des universités Montpellier 1 et Montpellier 2, l’harmonisation du temps de travail « a été effectuée sur la base du temps de travail le plus élevé entre les deux universités », indique la Cour des comptes dans un nouveau référé publié le 10 janvier 2024.

Les personnels de la BIU ont été rattachés à l'établissement public expérimental. - © Université de Montpellier
Les personnels de la BIU ont été rattachés à l'établissement public expérimental. - © Université de Montpellier

En 2021, lors de l’intégration des personnels de la bibliothèque interuniversitaire, précédemment rattachés à l’université Montpellier 3, le temps de travail appliqué à ces personnels « a été augmenté afin de les ramener au temps de travail appliqué à l’Université de Montpellier et d’accroître l’amplitude horaire d’ouverture des bibliothèques ».

Enfin, en 2022, le temps de travail appliqué à l’Université de Montpellier « a été étendu aux médecins du travail lors de la revalorisation de leurs rémunérations ».

Bruno Fabre, directeur général des services de l’établissement depuis mars 2022, revient sur les négociations, les conséquences de ces évolutions sur l’attractivité et partage ses conseils pour maintenir un climat social apaisé.

Comment ont pris forme les négociations ?

Bruno Fabre est DGS de l’Université de Montpellier depuis le 1er mars 2022. - © Université de Montpellier
Bruno Fabre est DGS de l’Université de Montpellier depuis le 1er mars 2022. - © Université de Montpellier

Bruno Fabre : Concernant l’intégration des personnels de la bibliothèque interuniversitaire, des négociations sont intervenues avec les représentants des personnels et des réunions avec l’ensemble des personnels ont été organisées en amont de l’intégration au 1er janvier 2021, mais également durant les six premiers mois d’intégration afin d’accompagner ces personnels. 

Concernant les médecins du travail, et étant donné qu’il s’agit de personnels contractuels, les propositions leur ont été faites directement.

Quelles ont été les revalorisations et comment ont-elles été financées ?

L’indemnité mensuelle (IFSE, indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise) des personnels titulaires de la filière bibliothèque a été harmonisée avec les autres filières (ITRF, AENES) de l’Université de Montpellier au 1er janvier 2021, ce qui a conduit à une première revalorisation légère. Ils ont également bénéficié d’une deuxième revalorisation mise en œuvre pour l’ensemble des filières en novembre 2021 avec effet rétroactif au 1er janvier 2021.

L’ensemble de ces revalorisations a été partiellement financée par l’État

Pour les médecins du travail, la revalorisation de rémunération indiquée par le ministère a permis d’aligner ces personnels sur un temps de travail conforme à la réglementation sachant que la plupart de ces personnels ne sont pas à temps complet. L’ensemble de ces revalorisations a été partiellement financé par l’État.

Depuis ces évolutions, observez-vous une amélioration ou un déficit d’attractivité ?

Nous continuons à subir un manque d’attractivité pour les contractuels.

Le recrutement des médecins du travail bien que restant en tension a effectivement été facilité grâce à cette revalorisation.

Pour les autres personnels, depuis 2021, il n’y a pas d’évolution de la situation. Nous continuons à subir un manque d’attractivité pour les contractuels lié en grande partie à un niveau de rémunération plus faible que dans le privé.

S’agissant des titulaires, un travail est en cours pour revaloriser l’indemnitaire et diminuer l’écart avec d’autres administrations.  

Comment maintenir un climat social apaisé lors de la régularisation du temps de travail des Biatss ?

Grâce à l’organisation de réunions d’information et de groupes de travail avec les représentants des organisations syndicales, qui ont été reçus collectivement et prochainement à titre individuel.

Mais aussi des informations apportées lors des réunions avec les directeurs des services centraux et communs, directeurs administratifs de composantes, administrateurs d’unités de recherche. Et enfin, une communication devant les instances de l’établissement (conseil social d’administration, conseil d’administration, conseil des directeurs)

Quels sont les chantiers à venir sur ce sujet ? 

À la suite du contrôle de la Cour des comptes, la volonté de l’Université de Montpellier est de tendre vers une trajectoire d’augmentation du temps de travail et en parallèle d’appliquer une revalorisation indemnitaire pour les personnels Biatss titulaires et contractuels. Par conséquent de premières négociations sont en cours au niveau de l’établissement pour une application courant 2024.

Concepts clés et définitions : #Biatss