Le carnet de Campus Matin : les prises de postes à retenir en janvier 2025
Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies
Le président de l’Université de Caen-Normandie pour porter la voix des universités françaises, une professeure en sciences de gestion à la tête du 38e et dernier-né des IAE, la création d’un poste de responsables des alumni au CNRS, un vice-président de région réélu dans un fauteuil à la présidence de son ancienne université… Autant de prises de fonctions décryptées dans votre rendez-vous mensuel.

Lamri Adoui, Guillaume Stahl, Yolande Piris, Gérard Blanchard et Sandrine Gropp : ces personnes ont été appelées à de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche en janvier 2025. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions !
1. Lamri Adoui, président de France Universités
Le président de l’Université de Caen Normandie, Lamri Adoui accède à la présidence de France Universités le 30 janvier. Il succède à l’ancien président de l’Université de Reims Champagne Ardennes, Guillaume Gellé. À ses côtés, sont élus vice-présidents :
- Hélène Boulanger, présidente de l’Université de Lorraine ;
- et Jean-François Huchet, président de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).
Un physicien à la présidence de France Universités

Docteur en physique atomique de l’Université Pierre et Marie Curie (aujourd’hui Sorbonne Université), Lamri Adoui devient maître de conférences en 1995 à l’Université de Caen Normandie, puis professeur des universités en 2002.
Il mène ensuite des activités de recherche au sein du laboratoire Cimap, où il a été responsable d’une équipe de recherche entre 2005 et 2014. Il intègre la gouvernance de l’établissement en 2012, comme vice-président recherche, puis préside la communauté d’universités et établissements (Comue) Normandie Université de 2015 à 2019. Il remporte en janvier 2020 les élections de l’université caennaise et est réélu pour un second mandat en décembre 2024. Lamri Adoui siège au conseil d’administration de France Universités depuis décembre 2022.
Deux dossiers chauds : les tensions budgétaires et les « key labs »
La création du label « key labs » au CNRS fait partie des premiers dossiers chauds sur le bureau de la nouvelle équipe. Le P-DG de l’organisme a annoncé en décembre la labellisation d’un quart des quelque 860 laboratoires dont il est tutelle ou cotutelle pour les unités jugées « de rang mondial », avec à la clé des moyens supplémentaires.
Une décision qui a entraîné de multiples critiques au sein de l’écosystème, notamment de France Universités qui pointait l’absence de concertation avec l’organisme. Un moratoire sera finalement organisé jusqu’à l’été sur le sujet.
Enfin, le nouveau bureau de France Universités souhaite affiner et affirmer son positionnement auprès de l’ensemble des acteurs et des parties prenantes. « À travers le collectif qui la forme, France Universités a tous les atouts pour être force de propositions et bâtir avec l’État et l’ensemble des partenaires un rapport constructif et exigeant », précise l’association.
Les trois conseils de France Universités
En complément du nouveau bureau, ont également été renouvelées les présidences des trois conseils de l’association :
• Virginie Laval (Université de Poitiers) conserve la présidence du conseil de la formation, de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle ;
• Édouard Kaminski (Université Paris Cité) est élu président du conseil de la recherche et de l’innovation ;
• Virginie Dupont, ancienne VP de l’association est élue présidente du conseil des personnels et des moyens.
2. Yolande Piris, directrice de l’IAE Bretagne Sud
Yolande Piris est élue le 16 janvier directrice de l’IAE Bretagne Sud, rattaché à l’université du même nom. L’institut d’administration des entreprises ayant été créé en 2024, elle est la première à occuper ce poste.

Une professeure en sciences de gestion
Titulaire d’un master en marketing et communication des entreprises, d’un doctorat et d’une habilitation à diriger des recherches en sciences de gestion de Panthéon-Assas Université, Yolande Piris débute sa carrière à Neoma en 2006 comme enseignante.
Elle est nommée maîtresse de conférence à Panthéon-Assas Université en 2012, puis rejoint en 2017 l’Université Bretagne Sud comme professeure des universités. En parallèle, elle est directrice du Laboratoire d’économie et de gestion de l’Ouest à partir de 2018 et chargée de mission égalité femme homme et lutte contre les violences sexuelles et sexistes de 2020 à 2024.
Porter et incarner un nouvel établissement
Ce nouvel établissement est le 38e à rejoindre le réseau IAE France. Il résulte de la transformation de l’institut de management de l’Université de Bretagne Sud, constitué par le département « économie et gestion » de l’UFR droit, science économie, gestion, en IAE.
L’IAE Bretagne Sud s’est fixé trois principales missions :
- « offrir l’égalité des chances dans l’accès à l’excellence de la formation universitaire ;
- proposer un IAE engagé et responsable autour d’une politique RSE ;
- contribuer au développement du territoire avec une visibilité nationale et internationale ».
À la direction, Yolande Piris est accompagnée de Catherine Goullet, directrice adjointe en charge des questions académiques, et Sébastien Le Gall, directeur adjoint en charge des relations entreprises et de l’international.
La nouvelle directrice propose pour l’IAE un projet intitulé « Continuité et nouvel élan » qui « vise à impliquer l’ensemble de la communauté universitaire ». Elle souhaite notamment impliquer davantage les entreprises locales et les alumni et renforcer la synergie entre recherche et enseignement pour favoriser l’innovation pédagogique.
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3. Guillaume Stahl, délégué général du réseau CNRS Alumni
Guillaume Stahl est, depuis le 1er janvier 2025, délégué général du réseau CNRS Alumni, lancé par le Centre national de la recherche scientifique, le plus grand organisme de recherche français à la mi-janvier. Il devient ainsi le premier directeur de la structure.
Un spécialiste de la culture scientifique

Après une thèse en génétique soutenue en 1998, Guillaume Stahl effectue un postdoctorat aux États-Unis, avant d’être chargé de recherche au CNRS jusqu’en 2011. Il entre au ministère de l’Europe et des affaires étrangères en 2021 comme attaché de coopération scientifique et universitaire, puis attaché pour la science et la technologie.
Il devient ensuite délégué régional adjoint à la recherche et à la technologie au ministère de l’enseignement supérieur de 2018 à 2020. Depuis 2021, il était directeur de La Turbine Sciences, centre de culture scientifique, technique et industrielle de la ville d’Annecy.
Objectif : élargir le rayonnement du CNRS et son attractivité
Le réseau CNRS Alumni vise à prolonger le lien entre l’organisme et ses membres. Il est ouvert à toutes les personnes qui ont eu une expérience professionnelle au CNRS, qu’elles soient en mobilité ou aient quitté l’écosystème de la recherche.
« Le réseau se déploiera à l’échelle mondiale, permettant ainsi d’élargir le rayonnement du CNRS et son attractivité en France et à l’international. Il offre à ses membres l’opportunité de retrouver leurs pairs, de partager des connaissances et des expériences et de bénéficier d’un meilleur suivi de carrière », indique l’organisme de recherche.
Ce réseau se fera aussi le relais d’actualités et d’événements. Une plateforme dédiée « permettra aussi de créer et d’animer des groupes thématiques ou territoriaux », précise le CNRS.
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4. Sandrine Gropp, présidente de l’ADBU
La directrice du service commun de documentation de l’Université de Montpellier, Sandrine Gropp succède au 1er janvier à Marc Martinez à la présidence de l’Association des directeurs et des personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU).
Une carrière entière dans les bibliothèques universitaires

Diplômée de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib), Sandrine Gropp débute sa carrière comme cheffe du service droit sciences politiques à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Elle rejoint Montpellier en septembre 2002, et exercice différentes responsabilités à l’Université Montpellier 1.
Elle est ensuite directrice du service commun de documentation de Montpellier 2, où elle accompagne en 2015 la fusion des universités de Montpellier 1 et 2.
Depuis, la directrice du service commun de documentation « met en œuvre le volet documentaire de l’université dans le cadre des évolutions institutionnelles ». À l’échelle nationale, Sandrine Gropp a notamment siégé au conseil d’administration de l’ADBU en 2010 et 2011 et fait partie de la commission pédagogie.
Renforcer la reconnaissance des personnels
Aux côtés de Sandrine Gropp, quatre autres membres forment le bureau :
- Frédérique Joannic-Sera (Université Rennes 2), comme vice-président;
- Aurore Cartier (Lyon 3), vice-présidente ;
- Floriane Berti (Sciences Po Paris), secrétaire ;
- et Coline Blanpain (Sciences Po Lille), trésorière.
Comme l’alertait la nouvelle présidente de l’ABDU à Campus Matin en janvier dernier, la situation des bibliothèques universitaires est critique en lien avec les restrictions budgétaires.
« La moitié des collègues n’ont pas de visibilité sur le budget de leur service : soit il est notifié de façon provisoire, soit il y a une ouverture partielle des crédits, voire, parfois, aucune information n’est communiquée. Cette absence de visibilité sur l’année complique fortement la gestion », expliquait Sandrine Gropp.
Parmi ses priorités, le nouveau bureau souhaite : porter la voix des BU et des bibliothécaires sur les grands enjeux de société, renforcer la reconnaissance du rôle des personnels des bibliothèques en soutien à la formation et à la recherche et mieux valoriser la place des bibliothèques dans les grandes réformes en cours, comme l’universitarisation des paramédicaux ou le développement des alliances européennes.
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5. Gérard Blanchard, président de La Rochelle Université
Le conseil d’administration de La Rochelle Université a élu Gérard Blanchard à la présidence de l’établissement le 20 janvier. Il retrouve ainsi le poste qu’il a occupé de 2008 à 2016 et prend la suite de Jean-Marc Ogier qui a effectué deux mandats à la tête de l’université.
Lors des élections pour les conseils du 9 au 11 décembre 2024, les listes « Donnons un nouvel élan pour une université apaisée » soutenant sa candidature étaient arrivées en tête au conseil d’administration, avec 12 sièges dans les trois collèges des personnels.

Un ancien vice-président de région
Après un doctorat en biologie marine à l’Université de Bordeaux, Gérard Blanchard a notamment travaillé au Marine science institute de l’Université d’Austin aux États-Unis, avant de rejoindre le CNRS.
Professeur des universités à La Rochelle Université depuis 1998, il a créé en 2008 le laboratoire Littoral environnement et sociétés. Il s’implique à l’échelle nationale, au sein de la Conférence des présidents d’université (désormais France Universités) de 2013 à 2016, comme vice-président.
En 2016, il devient vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. En 2020, il est élu conseiller municipal et communautaire de La Rochelle et vice-président de la communauté d’agglomération de La Rochelle. Des mandats qu’il a quittés en décembre 2024 pour se présenter à La Rochelle Université.
Un retour aux sources pour ce passionné de l’université

« Je reviens parce que cela me passionne, cela me manquait. Je n’ai jamais vraiment coupé avec l’université où je continue d’enseigner depuis 2017 », racontait-il à News Tank (abonnés) en octobre dernier.
Le projet de Gérard Blanchard « repose notamment sur l’innovation et la recherche collaborative. Il souhaite poursuivre le développement de l’établissement tout en améliorant les conditions de travail », précise l’établissement.
« Il entend renforcer les partenariats avec les acteurs socio-économiques et les collectivités territoriales en développant des formations professionnalisantes et en anticipant les besoins des territoires et des filières socio-économiques. Il envisage également de consolider les unités de recherche, les départements disciplinaires ainsi que les conseils et commissions universitaires, tout en internationalisant et en dynamisant les partenariats européens et internationaux. »
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