Un service d’intégration sur mesure pour les enseignants-chercheurs étrangers à Neoma
Un service entièrement dédié à l’intégration des enseignants-chercheurs internationaux : c’est l’un des arguments sur lesquels Neoma business school mise pour attirer et fidéliser les nouvelles recrues. Un soutien qui commence dès les premiers échanges et se poursuit bien au-delà de l’arrivée en poste.

Avec 75 % d’enseignants-chercheurs venus de l’international, Neoma business school est bien placée pour savoir qu’un bon recrutement ne suffit pas. Accueillir, accompagner, retenir : telles sont les ambitions portées par une équipe dédiée à l’intégration des nouveaux venus.
Un dispositif rare dans l’enseignement supérieur : « Certains pays anglo-saxons proposent ce type de services pour les étudiants, mais pas pour les professeurs », note Serge da Motta Veiga, directeur général adjoint de la faculté.
Un accompagnement dès le recrutement
Comme le détaillait déjà Campus Matin dans un précédent article sur le processus de recrutement de l’école, Neoma déploie une stratégie d’embauche bien huilée pour sélectionner environ 20 enseignants-chercheurs tous les ans… et éplucher 300 candidatures ! Mais elle mise aussi sur un service qui s’assure que l’intégration se passe sans accroc.

Cet accompagnement commence bien avant l’arrivée en France. « Dès le recrutement, nous sommes en lien avec les candidats pour planifier les entretiens, explique Celina Patenaire, responsable de l’intégration et du recrutement académique à Reims. L’assistante de département programme les entretiens et le job talk. »
Même pour ceux qui ne seront pas retenus par Neoma, l’expérience doit être positive : « Nous prévenons rapidement les candidats en cas de réponse négative », rapporte Celina Patenaire. Le recrutement est la première étape pour bien démarrer la relation entre les nouveaux arrivants et l’école de commerce : « La plupart du temps, les candidats sont satisfaits du processus, notamment de sa rapidité et de sa fluidité », observe-t-elle.
Ilaria Querci, enseignante-chercheuse italienne recrutée en 2022, confirme : « J’ai eu un bon ressenti à chaque étape. C’était nouveau pour moi d’entendre “si vous choisissez de venir”, alors que de mon point de vue, c’était toujours dans l’autre sens. »
Sur le terrain, l’intégration est répartie entre Véronique Main, responsable de l’intégration et du recrutement académique à Rouen, et Celina Patenaire basée à Reims. « Nous connaissons parfaitement nos villes respectives », explique cette dernière.
L’enjeu est d’inciter les enseignants-chercheurs internationaux à construire leur vie au plus près du campus auquel ils sont rattachés. « S’ils décident de vivre à Paris [où Neoma possède aussi un campus, NDLR], nous les aidons à se relocaliser. Nous ne nous déplaçons pas sur place, mais nous proposons un accompagnement similaire sur la recherche de logement et les inscriptions à l’école », précise Véronique Main.
Le campus, ses infrastructures et son emplacement sont autant de leviers d’attractivité. « Notre nouveau campus de Reims est un outil de recrutement », souligne Serge da Motta Veiga.

Un accompagnement au-delà des problématiques professionnelles
« L’objectif est de faciliter la vie des enseignants-chercheurs internationaux et de leur faire gagner du temps et de l’énergie », résume Véronique Main. Cela commence par créer du lien professionnel : « Nous les mettons en relation avec d’autres enseignants-chercheurs internationaux. »
Mais très vite, le soutien dépasse ce cadre. « Nous répondons à toutes les questions pratiques. Il n’y a pas de limite, nous faisons tout pour les aider », explique Celina Patenaire.
Sur les aspects administratifs, tout est anticipé : « Nous travaillons avec la banque CCF (anciennement HSBC) : lors de l’arrivée en France, un compte est déjà ouvert et un rendez-vous est prévu dès le lendemain. La déclaration d’impôts, par exemple, peut se révéler compliquée, mais la banque et le service RH proposent également un accompagnement sur cet aspect », ajoute Véronique Main.
Des solutions concrètes pour se loger dès l’arrivée
Pour permettre une installation fluide et du temps pour choisir un logement permanent, Neoma prête un logement temporaire pendant quatre mois jusqu’à un mois avant la prise de poste, le temps de repérer les lieux.
« S’ils préfèrent ne pas avoir à changer, l’agence de relocation cherche directement un logement avec eux », explique Véronique Main. Un prestataire qui s’occupe, entre autres, de l’ouverture des contrats EDF.

Et l’accueil va jusque dans les détails : taxi à l’arrivée à l’aéroport qui connaît déjà l’adresse où il doit se rendre, panier garni dans le logement…
Ilaria Querci se souvient : « J’ai eu un problème avec mon logement temporaire, qui avait déjà été attribué à quelqu’un d’autre. On m’a immédiatement appelé et trouvé un autre appartement, encore mieux. »
S’assurer du bien-être de la cellule familiale
Conjoints et enfants sont également pris en compte. Le service RH s’occupe de la sécurité sociale et la mutuelle pour chacun.
« Nous gérons aussi les inscriptions scolaires pour les enfants des enseignants-chercheurs qui ne parlent pas français. Il faut appeler les écoles pour organiser cela », explique Celina Patenaire. « Nous leur expliquons également le système scolaire français », complète Véronique Main.
Pour les conjoints, un accompagnement dans la recherche d’emploi est proposé. Un soutien qui mène parfois à des situations… inattendues : « Je me suis rendue une fois à une échographie de grossesse pour un professeur et sa femme afin de traduire ce que disait le médecin », se souvient Véronique Main.
Deux séminaires pour prendre ses marques
Un premier séminaire de français est organisé quelque temps après la prise de poste des enseignants-chercheurs internationaux. « Le matin est consacré aux bases, et l’après-midi à la pratique : ils vont au supermarché, achètent une baguette… », explique Celina Patenaire.
Puis, à chaque rentrée, Neoma organise une semaine d’intégration, qui n’est « pas obligatoire, mais fortement encouragée ». Une journée est consacrée à la recherche (avec une rencontre avec le directeur de la recherche), une demi-journée aux programmes (pour comprendre le système français), une autre demi-journée à l’enseignement (autour de la pédagogie), et enfin une partie est dédiée aux ressources humaines (dont les notes de frais).
« Nous étions une petite dizaine de nouveaux à Reims, avec un ou deux événements à Paris. On nous a accompagnés pour les démarches, comme l’enregistrement aux transports en commun », raconte Ilaria Querci.
Des cours pour encourager l’apprentissage du français
Les cours de langue française se poursuivent tout au long de l’année et sont aussi ouverts aux conjoints. Un point sensible, selon Nathalie Subtil, directrice académique : « Certains enseignants sont là depuis six à huit ans et ne parlent toujours pas français, ce qui complique leur intégration. »
L’école doit s’adapter à cette communauté internationale : « Nos journées de la pédagogie et de la recherche sont en anglais. Lors du séminaire de rentrée, nous mettons en place des casques avec un interprète », complète Serge da Motta Veiga.
Prévenir le choc culturel et encourager l’engagement

Même bien préparée, l’installation dans un nouveau pays peut désorienter. « Nous aidons également à gérer le choc culturel, indique Nathalie Subtil, directrice académique de Neoma. Nous avons mis en place un questionnaire pour identifier les améliorations à apporter. C’est ainsi que nous avons modifié l’agence de relocalisation et créé la semaine d’intégration, qui avant se déroulait en plusieurs journées éparpillées dans l’année. »
Les responsables de l’intégration prennent leur rôle d’accompagnement à cœur : « Nous donnons notre numéro, y compris de portable, au cas où, explique Véronique Main. Nous ne disons jamais non, même des années après leur arrivée. »
Une politique indispensable selon elle : « Nous risquerions de perdre certains candidats si nous ne faisions pas tout cela. » Et qui semble porter ses fruits. « Le nombre de départs reste faible. En général, les enseignants-chercheurs restent au moins cinq ans, si ce n’est beaucoup plus longtemps. », conclut Nathalie Subtil.
« Tant que j’ai cette flexibilité, cette liberté, et des gens qui prennent soin de nous, je ne vois pas pourquoi je quitterais Neoma », confirme Ilaria Querci.