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À l’Université Paris-Saclay, mieux (se) préparer aux carrières académiques

Par Théo Haberbusch | Le | Doctorat

L’Université Paris-Saclay forme de futurs chercheurs et enseignants-chercheurs. Parce qu’elle entend mieux préparer les futurs responsables académiques au contexte professionnel qui sera le leur, elle a créé une structure transversale dédiée aux métiers de l’ESR. Et organise, le 19 octobre une journée ouverte à tous pour comprendre et discuter des enjeux qui s’offrent aux établissements universitaires et à leurs équipes.

L’ENS Paris-Saclay où se déroulera la journée du 19 octobre.  - © Michel Denancé
L’ENS Paris-Saclay où se déroulera la journée du 19 octobre. - © Michel Denancé

Former les universitaires… à maîtriser les enjeux du monde académique. L’idée peut paraître évidente ou surprenante, mais la nécessité que les doctorants, post-doctorants et enseignants-chercheurs comprennent mieux leur milieu professionnel fait son chemin. L’Université Paris-Saclay en fait même une priorité.

David Néron est professeur des universités et dirige la graduate school « métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur ». - © D.R.
David Néron est professeur des universités et dirige la graduate school « métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur ». - © D.R.

L’établissement, s’est doté d’une structure transversale : une graduate school dédiée aux «  métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur  », coordonnée par l’ENS Paris-Saclay (ex-Cachan) haut lieu de la formation de futurs universitaires.

«  L’originalité de notre positionnement est de fédérer les initiatives des multiples opérateurs de l’université (Université Paris-Saclay, ENS Paris-Saclay, CentraleSupélec, AgroParisTech, UVSQ, CNRS, Inrae, Onera, Inria…) à destination des étudiants qui visent une carrière dans le domaine de l’ESR  », décrit son directeur, David Néron, dans un entretien à News Tank (abonnés) le 25 juillet.

Un congrès scientifique «  junior  »

S’il reconnait qu’en prenant la direction de cette structure tout était à inventer, l’universitaire peut déjà mettre en avant plusieurs initiatives. 

La graduate school a ainsi lancé une réflexion sur la mise en place d’une certification aux métiers de l’ESR qui passe par l’élaboration d’un référentiel de compétences du futur enseignant-chercheur ou chercheur. 

En juin dernier, les étudiants inscrits dans la graduate school ont aussi pu participer à un congrès junior pluridisciplinaire. «  120 équipes d’étudiants ont pu présenter leurs travaux de recherche en les plaçant dans les véritables conditions d’un congrès scientifique  », retrace David Néron.

Un événement pour dresser le panorama des enjeux de l’ESR

 La vice-présidente doctorat de l’Université Paris-Saclay, Sylvie Pommier espère réunir étudiants, doctorants et chercheurs, le 19 octobre. - © D.R.
La vice-présidente doctorat de l’Université Paris-Saclay, Sylvie Pommier espère réunir étudiants, doctorants et chercheurs, le 19 octobre. - © D.R.

Une nouvelle brique sera posée dans cette préparation à la vie académique le 19 octobre prochain. Cette fois, la Maison du doctorat de Paris-Saclay, l’ENS et la graduate school invitent plusieurs centaines de participants à une journée « Nouvelles perspectives pour l’ESR ». Également retransmis en ligne, l’événement, dont Campus Matin est partenaire, entend dresser un panorama des enjeux auxquels seront confrontés ceux qui embrassent une carrière académique. 

«  L’objectif est de donner une vision d’ensemble sur l’état de l’enseignement supérieur aujourd’hui, comment il évolue, la diversité des dimensions qu’il comporte et leurs interdépendances, la démographie étudiante, les diverses formations, les enjeux à l’international, les orientations stratégiques du pays…  », énumère Sylvie Pommier, vice-présidente en charge du doctorat à l’Université Paris-Saclay.

Le public visé est volontairement large. La cible numéro 1 est constituée des doctorants : ceux inscrits dans un parcours dédié «  Carrières de docteur  » voient leur participation prise en compte pour valider des compétences. Sylvie Pommier, cependant, voit plus loin :

«  Doctorants, docteurs, post-doctorants et enseignants-chercheurs sont réunis sur le versant recherche, mais ne sont pas souvent ensemble pour parler du destin des universités et de l’ESR. Il est important de les rassembler sur ces questions !  »

L’intérêt semble au rendez-vous puisque, à la date de parution de cet article, quelque 400 inscrits étaient recensés. 

Le développement durable dans les enseignements

Il faut dire que les organisateurs ont mobilisé des experts et personnalités de premier plan, comme Anne-Sophie Barthez, la directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle ; Laurent Toulouse, sous-directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche au ministère des affaires étrangères et européennes ou Pierre Desbiolles, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, co-auteur d’un rapport sur le recrutement des enseignants-chercheurs publié en avril 2021. 

L’événement a vocation à s’installer annuellement à l’agenda de l’université. Pour que chaque édition soit unique, un thème d’actualité faisant l’objet d’une séquence spécifique a été retenu.

Pour cette première année, c’est Michel Eddi, haut fonctionnaire au développement durable du ministère de l’ESR, qui a été choisi pour aborder les questions de l’intégration des enjeux de transition dans les enseignements.

«  Le sujet du développement durable est souvent abordé dans le cadre du laboratoire, de la recherche, l’idée ici est de le prendre sous l’angle de la formation, de leur posture de futur enseignant  », prévoit Sylvie Pommier. 

Le parcours « Carrières de docteurs »

« À partir de 2017, nous avons mis en place à l’Université Paris-Saclay, une série de parcours ”carrières de docteurs” adaptés aux débouchés principaux de nos doctorants, par exemple R&D en entreprise, enseignant-chercheur, métiers de la médiation scientifique, entrepreneuriat, etc. », raconte Sylvie Pommier, vice-présidente en charge du doctorat.

Chaque parcours a été construit avec les acteurs pertinents sur le sujet et est construit sur le même canevas : une présentation des métiers et du secteur d’emploi, des formations spécifiques, des rencontres avec des professionnels du secteur et une mise en situation. 

« Nous avons prévu une journée dans le parcours “devenir enseignant-chercheur“, comme dans tous les autres, pour faire le panorama du secteur académique, du métier d’enseignant-chercheur et pour aborder des questions émergentes en France et à l’international. » Ce panorama sera donc proposé aux intéressés dans le cadre de la journée « augmentée » du 19 octobre.