Métiers
&
carrières

Le carnet de Campus Matin : les cinq prises de poste à retenir en décembre 2023

Par Isabelle Cormaty | Le | Management

Un ancien administrateur du ministère des solidarités, spécialiste de la pauvreté, pour piloter la vie étudiante au ministère de l’enseignement supérieur, une mathématicienne renouvelée à la tête de l’Institut Henri Poincaré et un spécialiste de l’immersif qui traverse la rue (ou presque) pour changer d’établissement… Autant de prises de fonctions annoncées en décembre et décryptées dans votre rendez-vous mensuel.

Campus Matin détaille le parcours de cinq personnes ayant pris de nouvelles fonctions en décembre. - © xvector(Freepik)
Campus Matin détaille le parcours de cinq personnes ayant pris de nouvelles fonctions en décembre. - © xvector(Freepik)

Nicolas Arnaud, Sophie Landes, Charles Duportail, Sylvie Benzoni et Thierry Koscielniak : ces personnalités ont pris en décembre 2023 de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche ou ont été renouvelées à leur poste. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions !

1. Nicolas Arnaud, renouvelé à la tête du Sigem

Le directeur des programmes d’Audencia, Nicolas Arnaud est renouvelé à l’unanimité comme président du Sigem jusqu’en avril 2027, annonce le 18 décembre l’organisme qui gère le système d’intégration aux grandes écoles de management des élèves de classes prépa après les concours. Il occupe ce poste depuis avril 2021.

Son parcours

Nicolas Arnaud est professeur de management et stratégie à Audencia depuis 2009. - © FSENARD - AUDENCIA
Nicolas Arnaud est professeur de management et stratégie à Audencia depuis 2009. - © FSENARD - AUDENCIA

Titulaire d’un doctorat en sciences de gestion et d’une habilitation à diriger des recherches de l’Université de Nantes, Nicolas Arnaud a été chargé d’enseignement dans cet établissement, puis à Sciences Po Rennes, avant d’intégrer l’Université d’Angers comme maître de conférences.

En 2009, il rejoint Audencia en tant que professeur de management et stratégie. Il y occupe successivement les postes de co-titulaire de la chaire innovations managériales de l’école (2015-2020), directeur adjoint (2012-2017) puis de directeur du programme grande école (2017-2022).

Ont aussi été renouvelés aux côtés de Nicolas Arnaud pour un mandat de trois ans :

  • François Dubreu (Kedge Business School) comme vice-président du Sigem, 
  • Béatrice Nerson (Grenoble École de Management), trésorière,
  • et Béatrice Rabet (Rennes School of Business) secrétaire.

La baisse du vivier de recrutement des écoles de commerce

Créé en 2000, le Sigem traverse une période particulière matérialisée par la chute des effectifs dans les classes préparatoires économiques et commerciales générales (ECG) qui préparent aux concours des écoles de commerce. Sur l’ensemble de la filière ECG, 30 % des places étaient vacantes en 2022 d’après la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle.

En cause notamment, une forte concurrence avec d’autres parcours comme les bachelors, les doubles licences ou licences « sélectives », et les formations à l’étranger.

Si bien que la machine Sigem, très rodée, est tout de même menacée de tourner à vide, de plus en plus d’écoles de management ne recrutant plus d’élèves en prépa.

  • Suivre Nicolas Arnaud sur Linkedln et sur X (anciennement Twitter).

2. Sophie Landes, directrice marketing, communication et développement commercial de GEM

Sophie Landes est nommée directrice marketing, communication et développement commercial de Grenoble école de management (GEM) et intègre également le comité exécutif de l’établissement, annonce l’école iséroise le 20 décembre. Elle a pris ses fonctions au 1er janvier 2024.

Après 15 ans d’expérience dans le marketing et la vente, Sophie Landes travaille depuis 2022 dans l'écosystème de l’ESR. - © LinkedIn
Après 15 ans d’expérience dans le marketing et la vente, Sophie Landes travaille depuis 2022 dans l'écosystème de l’ESR. - © LinkedIn

Son parcours

Diplômée de l’EMLyon et d’un executive MBA de HEC Paris, Sophie Landes possède 15 ans d’expérience en direction marketing, communication et ventes. Elle a notamment été directrice marketing Europe au sein du groupe DIM, de 2004 à 2006, directrice des ventes d’Asia Voyage de 2015 à 2021, puis directrice générale du cabinet de conseil Dhanab.

Elle intègre le milieu de l’enseignement supérieur en juin 2022, en devenant directrice marketing et communication d’EDC Paris Business School (Grupo Planeta).

Son défi : renforcer la marque GEM

Cette prise de poste découle de la nomination de l’avocate et élue lyonnaise Fouziya Bouzerda à la tête de l’école en septembre 2022. S’en est suivie une réorganisation interne de GEM « pour muscler les fonctions supports », comme l’expliquait sa directrice générale à News Tank (abonnés)

Le recrutement de Sophie Landes « permet de renforcer et d’accélérer le développement de la marque GEM, auprès des publics cibles, d’accompagner le déploiement des nouvelles offres de programmes de l’école et de consolider sa présence en ligne », précise la business school qui connaît des difficultés financières depuis quelques années. Elle doit consolider son modèle économique et donc développer ses recrutements d’étudiants.

Son arrivée « permet l’aboutissement de la construction d’un nouveau collectif de direction et d’adresser les enjeux de marketing et de communication, essentiels pour accompagner la croissance d’une grande école telle que la nôtre », déclare Fouziya Bouzerda, la directrice générale de l’école.

3. Charles Duportail, sous-directeur de la réussite et de la vie étudiante du ministère

Le conseiller en charge de la lutte contre la pauvreté et des associations auprès de la ministre des solidarités et des familles, Charles Duportail, est sous-directeur de la réussite et de la vie étudiante au sein de la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle du ministère depuis le 8 janvier.

D’après les informations de News Tank publiées le 12 décembre, il remplacera Laurence Lefèvre en poste dans cette sous-direction de septembre 2021 à décembre 2023. Cette dernière retourne à l’inspection générale.

Son parcours

Charles Duportail a travaillé pour la délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté de 2020 à 2022. - © D.R.
Charles Duportail a travaillé pour la délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté de 2020 à 2022. - © D.R.

Diplômé de Sciences Po Rennes et de l’Institut français de géopolitique de l’Université Paris 8, Charles Duportail commence sa carrière dans les collectivités territoriales, d’abord à la Région Basse-Normandie, puis à la mairie de Caen et enfin à la Ville de Saint-Denis. De 2015 à 2020, il y occupe successivement les postes de directeur solidarités et développement social et de directeur général adjoint en charge des solidarités et du développement social.

Charles Duportail se tourne ensuite vers les ministères à partir de novembre 2020. Il travaille au sein de la délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté jusqu’en juillet 2022.

À cette date, il intègre le ministère des solidarités et des familles comme conseiller services aux familles et aux usagers, avant de devenir conseiller au cabinet de la ministre en juillet 2023.

Le ministère attendu sur les enjeux de vie étudiante

Alors que la précarité étudiante est devenue un enjeu politique majeur depuis la crise sanitaire, Charles Duportail occupera un poste stratégique au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. L’amélioration de la vie des étudiants est d’ailleurs le second axe de la feuille de route présentée par la ministre Sylvie Retailleau, fin août lors du congrès de France Universités.

Autres sujets sur le bureau du nouveau sous-directeur de la réussite et de la vie étudiante : la réforme structurelle des bourses attendue pour 2025 ou 2026, la création de 35000 nouveaux logements d’ici 2027 ou encore la mise en œuvre progressive de la loi « Lévi » visant à favoriser l’accès de tous les étudiants à une offre de restauration à tarif modéré.

Sur l’ensemble de ces sujets, Charles Duportail travaillera main dans la main avec le Cnous et les Crous. Le futur président de l’institution, qui va succéder à Dominique Marchand après six années de mandat, doit encore être nommé. 

  • Suivre Charles Duportail sur Linkedln.

4. Sylvie Benzoni, renouvelée directrice de l’Institut Henri Poincaré

Sylvie Benzoni est renouvelée dans ses fonctions de directrice de l’Institut Henri Poincaré, le centre de recherche en mathématiques et physique théorique rattaché à Sorbonne Université et au CNRS. Elle occupe ce poste depuis janvier 2018. 

Sylvie Benzoni a succédé en 2018 à Cédric Villani à la tête de l’Institut Poincaré. - © Sorbonne Université
Sylvie Benzoni a succédé en 2018 à Cédric Villani à la tête de l’Institut Poincaré. - © Sorbonne Université

Son parcours

Sylvie Benzoni obtient son agrégation de mathématiques en 1989, puis son doctorat en mathématiques appliquées en 1991, à l’ENS Lyon et à l’Université Claude Bernard — Lyon 1. En 1992, elle devient chargée de recherche au CNRS jusqu’en 2003, avant de devenir professeure des universités à l’institut Camille Jordan.

Elle est ensuite nommée directrice adjointe de l’institut, puis directrice en 2016. En 2018, elle prend la tête de l’institut Henri Poincaré à la suite du mathématicien Cédric Villani alors élu à l’Assemblée nationale. 

Promouvoir les mathématiques auprès du grand public

Alors que la dernière enquête Pisa pointe le décrochage des élèves français en mathématiques, l’Institut Poincaré promeut et organise des échanges scientifiques internationaux à travers plusieurs programmes. Pour ce faire, sa directrice devra poursuivre l’extension de l’Institut lancée dans les années 2010 sous l’impulsion de Cédric Villani.

Enfin, elle aura également une mission auprès du grand public : promouvoir le premier musée dédié aux mathématiques et leurs applications, la Maison Poincaré, ouverte fin septembre.

5. Thierry Koscielniak, conseiller en stratégie numérique d’Arts et Métiers

Le directeur national du numérique du Cnam, Thierry Koscielniak rejoint la direction de l’école d’ingénieurs Art et Métiers en tant que conseiller en stratégie numérique et innovation pédagogique à compter du 5 février, rapporte News Tank.

Son parcours

Thierry Koscielniak va rejoindre les Arts et Métiers comme conseiller en stratégie numérique et innovation pédagogique. - © D.R.
Thierry Koscielniak va rejoindre les Arts et Métiers comme conseiller en stratégie numérique et innovation pédagogique. - © D.R.

Titulaire d’un doctorat en chimie et modélisation moléculaire obtenu à Sorbonne Université, Thierry Koscielniak est un expert des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (Tice). Il a dirigé le service Tice de Paris-Descartes (aujourd’hui Université Paris Cité) et présidé le Comité des services informatiques de l’enseignement supérieur et de la recherche.

En 2017, il intègre le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) comme directeur national adjoint du numérique avant d’en prendre la direction en septembre 2018. Spécialiste de l’immersif et du métaverse, Thierry Koscielniak s’est également investi au niveau national dans l’association France Immersive Learning créée en 2018. 

Son projet, l’Evolutive Learning Factory de l’école

« Monsieur métaversité », comme il est surnommé, est habitué à travailler avec les Arts et Métiers, une école d’ingénieurs situées à quelques mètres du Cnam. Au sein de cet établissement, Thierry Koscielniak copilotait en effet le projet de Jumeaux d’enseignement numériques immersifs et interactifs (Jenii), lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt Demoes et porté avec le groupement d’enseignement et de formation professionnelles des ingénieurs Cesi, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et les Arts et Métiers.

Thierry Koscielniak sera notamment en charge des Evolutive Learning Factories, pilotés par Véronique Favier, directrice générale adjointe de l’établissement. Ce projet a pour objectif de moderniser et transformer les plateformes technologiques d’Arts et Métiers en usine-école connectée pour permettre aux étudiants de s’entraîner sur des équipements industriels évolutifs. 

  • Suivre Thierry Koscielniak sur Linkedln.