Les portraits audio : #8 Maurice Thévenet, retrouver le plaisir d’enseigner, encore et toujours
Professeur de management à l’Essec et directeur de la chaire Entreprises et bien commun, Maurice Thévenet revient sur ses multiples vies professionnelles, son attachement profond à l’enseignement et ses conseils aux aspirants enseignants-chercheurs dans le dernier épisode du podcast de Campus Matin, par Emmanuel Caillaud : les Rencontres de l’ESR.
Universitaire inclassable et curieux de tout, Emmanuel Caillaud est enseignant-chercheur, spécialiste des questions industrielles au Cnam, et auteur d’un Petit guide de survie de l’enseignant-chercheur (Spartacus, 2023). Ancien blogueur sur les thématiques d’enseignement supérieur, il s’essaie au rôle de journaliste pour Campus Matin et rencontre les forces vives de l’ESR.
Dans ce huitième épisode de podcast, il s’entretient avec Maurice Thévenet, professeur en management à l’Essec (où il a été directeur du programme grande école), auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur la culture d’entreprise et consultant.
Celui qui a été directeur général de la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises (Fnege) revient sur ses deux passions : la salle de cours et une curiosité jamais émoussée pour le monde de l’entreprise.
Enseignant dans le supérieur : une liberté à cultiver
Entré dans l’enseignement après des débuts en entreprise puis un doctorat en sciences de gestion en 1981, Maurice Thévenet a pu observer les grandes mutations de l’enseignement supérieur. « C’est un monde qui s’est beaucoup professionnalisé. Il y a des figures imposées, et la part des figures libres est certainement plus faible qu’il y a quelques décennies », note-t-il.
Mais cette standardisation ne doit pas faire oublier la liberté qu’offre cette fonction d’enseignant-chercheur : « Il faut savoir la gérer pour trouver les thèmes, les lieux, les domaines de recherche où l’on va pouvoir s’épanouir. »
Une homogénéisation croissante entre public et privé
Interrogé sur les différences entre enseignement supérieur public et privé, il observe « une très grande homogénéisation ». Même si certaines écoles conservent plus d’autonomie, « les obligations professionnelles liées aux accréditations sont les mêmes partout ».
En résulte une tension accrue autour des ressources humaines : « Tout le monde veut recruter les mêmes enseignants-chercheurs. »
Derrière l’enseignement, la quête de sens
Quels sont les projets de Maurice Thévenet ? Continuer à enseigner, à publier et écrire un livre qui sera cette fois « véritablement le dernier ».
Il conclut en lançant une invitation à ne pas oublier « le plaisir du prof » : lorsqu’un ancien étudiant confie, parfois des années plus tard, l’impact d’un enseignant sur son parcours. « Une rétribution qui n’a pas de prix. »