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Des levées de fonds pour PyxiScience et Ed.ai, deux start-up sur la correction des copies avec l’IA


Bientôt la fin des week-ends ou des soirées à corriger des copies pour les enseignants ? Avec le développement de l’intelligence artificielle, de nouveaux acteurs émergent dans l’écosystème edtech et investissent le marché de la correction des copies et de la conception de parcours d’apprentissage adapté au niveau des élèves et étudiants.

La start-up edtech française PyxiScience annonce lever 2 millions d’euros. - © Freepik
La start-up edtech française PyxiScience annonce lever 2 millions d’euros. - © Freepik

Diviser considérablement le temps passé à corriger des copies grâce à l’intelligence artificielle : c’est la promesse des entreprises edtechs qui investissent ce créneau ! Deux d’entre elles ont levé des fonds au printemps 2025.

2 millions d’euros pour PyxiScience, l’experte des maths

Fondée en juillet 2023 par deux enseignants-chercheurs, l’entreprise PyxiScience a annoncé le 19 mai une levée de fonds de 2 millions d’euros auprès de Newfund, Inco Ventures, Bpifrance et des investisseurs issus du monde enseignant. Son objectif : transformer l’apprentissage des maths grâce à l’IA et aider les professeurs face au niveau hétérogène des élèves et étudiants et de grandes cohortes.

Joachim Lebovits a cofondé la start-up PyxiScience en juillet 2023 avec Jacques Lévy Véhel. - © D.R.
Joachim Lebovits a cofondé la start-up PyxiScience en juillet 2023 avec Jacques Lévy Véhel. - © D.R.

Spécialisée dans l’apprentissage adaptatif des mathématiques, PyxiScience conçoit pour les élèves, étudiants, enseignants du secondaire et du supérieur une plateforme avec des exercices de mathématiques, des cours et la correction de devoirs manuscrits par l’IA : les copies sont scannées, corrigées par la plateforme puis validées ou amendées par le professeur.

« Il est plus facile pour un établissement de recruter des étudiants que des professeurs de mathématiques. Les universités font du mieux qu’elles peuvent pour conserver leurs enseignants et les aider à gérer de grandes cohortes d’étudiants. Nous avons créé l’outil dont nous avions besoin », raconte Joachim Lebovits, cofondateur de PyxiScience.

« Avec cette levée de fonds, nous voulons étendre notre déploiement auprès des établissements de bac-3 à bac+3 en France, puis en Amérique du Nord à partir de janvier 2026 », explique celui qui est aussi maître de conférences à l’Université Sorbonne Paris Nord et senior lecturer sur le campus parisien de la New York University.

La plateforme compte environ 10 000 utilisateurs. Son modèle économique en France repose sur l’achat de licences par les établissements, avec des forfaits qui varient en fonction du nombre de copies et des fonctionnalités choisies.

1,7 million d’euros pour la start-up lyonnaise Ed.ai

La start-up lyonnaise Ed.ai a levé 1,7 millions d’euros en avril 2025. - © Canva
La start-up lyonnaise Ed.ai a levé 1,7 millions d’euros en avril 2025. - © Canva

Le 8 avril, quelques semaines avant PyxiScience, la start-up lyonnaise Ed.ai annonçait un tour de table de 1,7 million d’euros pour accélérer le déploiement de son assistant IA conçu pour les enseignants du secondaire.

Une levée de fonds effectuée auprès de Ring Capital via leur fonds Generations powered by Edhec, AFI Ventures (le fonds impact de Ventech) et CentraleSupélec Venture.

Spécialisée aussi dans la correction des copies et la conception de parcours de remédiation personnalisés, cette solution est disponible en mathématiques, français et histoire-géographie. 40 établissements de l’académie de Lyon l’expérimentent actuellement, pour un public de 4 000 élèves.

Fondée en septembre 2024, l’entreprise s’appuie sur une intelligence artificielle accessible via une plateforme web et une application mobile. En scannant les rendus des élèves, l’IA analyse les erreurs, identifie les lacunes et propose des parcours de remédiation personnalisés sous format imprimable ou numérique.

Gagner du temps pour accompagner les élèves

« Ed.ai est issu de notre expérience terrain. Nous avons conçu cet assistant avec la volonté de s’intégrer aux routines existantes des enseignants pour les aider, sans qu’ils aient à changer des fonctionnements qui ont fait leurs preuves », déclare Rémi Mazières, chief learning officer et cofondateur de la start-up.

La start-up dit vouloir « offrir aux enseignants du temps additionnel pour accompagner leurs classes et élèves sur leurs lacunes individuelles et collectives, sans imposer une nouvelle façon de travailler aux enseignants, ni de temps d’écran additionnel aux élèves mineurs ».

La correction de copies, un marché dans l’écosystème edtech ?

La ministre de l’éducation nationale et de l’ESR, Élisabeth Borne, a annoncé un nouveau P2IA le 7 février 2025. - © D.R.
La ministre de l’éducation nationale et de l’ESR, Élisabeth Borne, a annoncé un nouveau P2IA le 7 février 2025. - © D.R.

La correction des copies, est-il un marché émergent dans l’écosystème edtech ? Comme Ed.ai, d’autres entreprises edtechs ont vu le jour ces derniers mois sur ce même créneau de la correction des copies grâce à l’intelligence artificielle : Gingo lancé en juillet 2024, Examino disponible depuis novembre 2024 ou encore l’agence Loumo (pour les établissements du supérieur uniquement).

Le ministère de l’éducation nationale prévoit d’ouvrir, à l’été 2025, un appel à projet sur le geste enseignant. Il devrait être doté de 20 millions d’euros de financement de France 2030, dans le cadre des partenariats d’innovation en intelligence artificielle (P2IA).

Les outils de correction des copies et d’évaluation des élèves sont concernés par ce marché, tout comme les tableaux de bord pédagogiques.