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[Avis d’expert] « Et si la technologie permettait de définir le rythme d’apprentissage idéal ? »

Par Gilbert Azoulay | Le | Contenu sponsorisé - Edtechs

Parmi les edtechs made in Europe, Wooclap se distingue avec son application interactive plébiscitée dans l’enseignement supérieur. Florian Zenoni, data scientist de la start-up belge, revient pour Campus Matin sur les récentes évolutions technologiques pour apprendre et enseigner aujourd’hui. L’occasion également d’évoquer la dernière solution Wooflash, qui favorise la collaboration et l’interactivité : deux notions essentielles dans le « nouveau monde ».

[Avis d’expert] « Et si la technologie permettait de définir le rythme d’apprentissage idéal ? »
[Avis d’expert] « Et si la technologie permettait de définir le rythme d’apprentissage idéal ? »

Évolution des pratiques d’apprentissage

Florian Zenoni, data scientist chez Wooclap - © D.R.
Florian Zenoni, data scientist chez Wooclap - © D.R.

Selon vous, qu’est-ce qui va changer dans la manière d’apprendre ?

La crise nous a surtout poussés à réagir vite pour continuer à améliorer l’enseignement. Si les établissements ont répondu de manière efficace à cette absolue nécessité, il leur faudra à nouveau faire preuve de flexibilité à la rentrée, ne serait-ce que pour respecter la distanciation et communiquer avec les étudiants. Les enseignants devront sans doute se placer eux-mêmes dans une situation d’apprentissage, et fournir un effort important pour maîtriser encore plus les technologies dans une configuration dite de « blended learning », qui alterne présentiel et distanciel.

La collaboration entre enseignants devra s’accélérer

Par ailleurs, le concept de classe inversée dont on parle depuis si longtemps va enfin prendre corps du fait de la situation que nous vivons. Certains apprentissages seront initiés à la maison et approfondis en classe. Je dirais aussi que la collaboration entre enseignants devra s’accélérer pour partager les bonnes pratiques et profiter pleinement des solutions digitales proposées aujourd’hui. Une seconde vague de pandémie n’étant pas exclue, ils seront ainsi prêts à y faire face.

Quels sont les éléments clés de cette transformation que nous connaissons ?

L’élève deviendra un vrai acteur de son apprentissage, puisque d’un côté, il lui sera demandé de fournir un travail préparatoire d’appréhension de la matière chez lui, avant d’assister à un cours. De l’autre, l’enseignant devra faire des feed-back plus rapides aux apprenants. Le présentiel en ligne sera un point d’ancrage pour garder le contact entre enseignant et élève, mais aussi pour renforcer sa communauté, dialoguer ou partager des moments de convivialité.

Le présentiel, la meilleure manière de se parler

Bien entendu, l’école de demain ne sera pas 100 % online. Le présentiel sera toujours la meilleure manière de se parler et d’avoir un échange efficace, et l’écoute demeure la première manière de retenir un cours et d’apprendre.

Les sciences cognitives pour un rythme idéal

 En matière de sciences cognitives, quelles sont les évolutions notables ?

On sait que la pratique de la répétition espacée facilite l’apprentissage, et que les outils informatiques nous aident désormais à définir son rythme idéal. C’est d’ailleurs le concept de l’outil Wooflash que nous avons lancé dernièrement. Il s’agit d’une plateforme qui permet à l’enseignant d’héberger des contenus pédagogiques et des quiz à destination des élèves, tout en leur suggérant un calendrier pour réviser.

On apprend mieux entre pairs

On retient mieux un concept si on l’étale dans le temps plutôt que de le concentrer dans un temps court ! Une autre évidence a émergé : on apprend mieux entre pairs. Les étudiants apprennent efficacement un sujet s’ils peuvent l’expliquer entre eux. Ainsi, l’apprentissage d’une nouvelle découverte sera favorisé par le partage et les activités de groupe en classe.

La crise a-t-elle véritablement fait émerger une génération « digital learning  » ?

Rien ne prouve que les jeunes d’aujourd’hui soient plus multitâches ou agiles que leurs ainés. Cette génération devient digitale, car la technologie permet d’aider véritablement les enseignants qui demeurent, quoi qu’il arrive, au centre du processus pédagogique. La présence et l’interactivité d’un enseignant ne seront jamais remplacées par YouTube.

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