Vie des campus

Pour les fêtes de rentrée, le passe est dans le camp des assos

Par Pauline Tressols | Le | Expérience étudiante

Tout événement organisé par les associations étudiantes est désormais soumis au passe sanitaire. Il revient donc à ces dernières de s’assurer de la détention du passe sanitaire des participants. Comment vont-elles procéder et quels sont les risques ?

En imposant le passe sanitaire aux événements festifs, le ministère incite à la vaccination - © Pixabay
En imposant le passe sanitaire aux événements festifs, le ministère incite à la vaccination - © Pixabay

« La circulaire du ministère sur l’organisation des manifestations étudiantes est enfin tombée. Et la bonne nouvelle, c’est la possibilité de programmer des événements festifs, contrairement à l’année dernière », se réjouit Maxime Renault, président du bureau national des élèves ingénieurs (BNEI).

Soirées, semaines, week-ends d’intégration et autres manifestations se préparent, mais imposent aux étudiants participants de présenter leur passe sanitaire (schéma vaccinal ou test PCR) et aux organisateurs de les vérifier.

En pratique, le contrôle des passes sanitaires « demande beaucoup de logistique », affirme Maxime Renault. Libres aux associations étudiantes de le gérer comme elles l’entendent.

« Beaucoup de logistique »

Des bracelets colorés

Certaines ont fait le choix d’utiliser des bracelets de couleur, comme à l’Ensta Bretagne, comme l’explique à News Tank Samuel Dubos, président du bureau des étudiants.

« Nous mettons en place un système de bracelets nominatifs pour savoir qui détient le passe sanitaire. Les étudiants qui n’en auront pas seront interdits de participer à pas mal d’évènements. Les bracelets seront de différentes couleurs pour le vaccin et pour les tests, et nous aurons, sur un document interne, un suivi qui nous permettra d’aller voir les étudiants qui ont fait des tests pour leur redemander d’en faire et ainsi de pouvoir conserver leur bracelet. S’ils refusent, nous leur retirerons. »

Une communication stricte

Adam Roussy - © D.R.
Adam Roussy - © D.R.

D’autres mettent l’accent sur leurs campagnes de communication, comme à l’ESC Clermont Business School  : « Notre communication sur le week-end d’intégration est double : d’une part, elle est très positive, pour encourager les élèves à se retrouver et profiter d'être ensemble pendant trois jours. De l’autre, elle est stricte et sérieuse au sujet des contrôles du passe sanitaire : il n’y aura aucune souplesse ni aucun passe-droit. Au moindre doute, l’étudiant ne pourra pas participer », prévient Adam Roussy, responsable de la vie associative et étudiante de l’ESC Clermont.

Un triple contrôle des passes sanitaires

Le week-end d’intégration de l'école de commerce, qui aura lieu fin septembre, soumettra les participants à une triple vérification de leur passe sanitaire : « À l’entrée du bus le matin du départ et une fois sur place par le tour opérateur qui collabore avec le BDE, puis par les propriétaires des lieux, qui ne souhaitent pas être associés à un problème potentiel. » Pour cela, les départs ont été réaménagés.

« Nous avons donné rendez-vous plus tôt et en décalé à chaque promotion, car nous avons calculé que la vérification des passes des 500 étudiants attendus pour l’occasion prendrait environ deux heures », poursuit Adam Roussy.

Masque et gel hydroalcoolique imposés

Aux passes s’ajoutent port du masque et utilisation du gel hydroalcoolique : « Le BDE a commandé une énorme quantité de gel hydroalcoolique : des distributeurs seront installés à divers points stratégiques et des fioles individuelles distribuées », confie le responsable de la vie associative et étudiante.

Les étudiants seront obligés de se laver les mains à plusieurs moments (en entrant dans les bus, dans les espaces de restauration, avant certaines activités) et de porter un masque dans les lieux clos. « Pour les activités extérieures, le port du masque sera conseillé, mais adapté aux situations. »    

Des possibilités de frauder ?

Maxime Renault - © D.R.
Maxime Renault - © D.R.

L’encadrement par des étudiants pour des étudiants à l’occasion d’événements festifs soulève toutefois une question : vont-ils être tentés de frauder ? Pour Maxime Renault, « c’est un risque ». Toutefois, le président du BNEI a « foi en la bonne volonté des élèves, désireux de participer à nouveau à des festivités, après en avoir été privés pendant plus d’un an ».

Au week-end d’intégration de l’ESC Clermont, ce risque est limité. En effet, la vérification des passes sanitaires avant le départ sera effectuée par un binôme étudiant du BDE et membre de l’administration de l’école. Avant de prévenir : « En cas de fraude de la part des participants, des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’à l’exclusion de l’école sont envisagées  ».

À noter que la responsabilité des étudiants organisateurs est également engagée.

Des associations étudiantes moins expérimentées… mais plus motivées

« Après deux ans sans événement, les associations étudiantes ont perdu en compétences, regrette Maxime Renault. Difficile d’organiser une manifestation si on ne l’a pas vécue soi-même. »  

C’est pourquoi le BNEI propose des formations aux associations étudiantes, afin de les orienter dans l’organisation des événements et de les accompagner dans leur prévention en termes de santé.

Pour autant, Adam Roussy remarque un regain d’entrain de la part des associations : « D’habitude, je dois encourager les étudiants pour qu’il se passe des choses. Mais cette année, il y a beaucoup d’envie, d’idées et de motivation. On sent que la vie associative a manqué ».