Vie des campus

Profession, représenter les étudiants : le panorama des syndicats reconnus

Par Catherine Piraud-Rouet | Le | Expérience étudiante

Panorama des syndicats étudiants représentatifs, qui, par-delà des écarts parfois conséquents de positionnement politique, ont pour point commun la défense des intérêts des étudiants.

La Fage est la première organisation étudiante en France depuis 2017. - © MHM55
La Fage est la première organisation étudiante en France depuis 2017. - © MHM55

Six organisations étudiantes sont présentes dans les deux instances de représentation nationales : le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser), dont les dernières élections ont eu lieu les 12-15 juin 2023, et le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous), renouvelé du 14 au 17 février 2022.

Fédération des associations générales étudiantes (Fage)

Maëlle Nizan a été élue présidente de la Fage pour la liste “Pour la jeunesse émancipée de demain”. - © Fage
Maëlle Nizan a été élue présidente de la Fage pour la liste “Pour la jeunesse émancipée de demain”. - © Fage

Première organisation étudiante en France depuis 2017, la Fage représente plus de 2000 associations d’étudiants regroupées au sein de 62 fédérations (35 territoriales et 27 de filière), soit environ 300000 jeunes.

Mode de fonctionnement

Démocratie participative. « Les décisions ne sont pas prises uniquement au national, mais souvent d’abord au niveau des filières et des territoires », précise Élisa Mangeolle, porte-parole de l’organisation.

Représentativité

  • Cneser : six sièges sur 11 (contre cinq en 2021). Classement : numéro un.
  • Cnous : numéro un également, avec trois sièges sur huit (soit deux de moins qu’en 2019 et 2017).

Historique

L’assemblée générale constitutive de la Fage s’est tenue le 20 novembre 1989 à la Faculté de médecine de Paris. L’organisation — initialement composée de différentes fédérations locales d’associations étudiantes — a été créée en réponse à la loi Jospin, obligeant les organisations étudiantes à figurer dans les instances nationales pour être reconnues comme représentatives.

Le nom Fage est une référence aux AGE (équipes locales) de l’Unef des années 1950, dont l’organisation est issue d’un mouvement de scission successif. La Fage est reconnue association d’éducation populaire depuis 1997. « Une labellisation qui reconnaît et soutient notre important système de formation en interne par les pairs », commente Élisa Mangeolle

Positionnement

La Fage se veut indépendante des partis politiques, des syndicats professionnels et des mutuelles étudiantes. Elle base ses actions sur des « valeurs humanistes, républicaines et européennes ». Elle affiche un double champ d’action : représentation et défense des droits.

Elisa Mangeolle est porte-parole de la Fage. - © D.R.
Elisa Mangeolle est porte-parole de la Fage. - © D.R.

La Fage prône la démocratisation de l’accès aux études supérieures : mise en place d’une phase complémentaire sur la plateforme Mon Master ; Parcoursup : anonymisation du lycée d’origine des candidats ; pré-inscription dès la seconde pour permettre de découvrir les formations proposées ; instauration de dispositifs d’aide à la réussite, ainsi que d’étudiants ambassadeurs.

Elle se positionne aussi sur le gel des frais d’inscription et la suppression des concours d’entrée payants. Pas de revenu universel étudiant, mais l’attribution aux étudiants à la limite du droit à une bourse d’une aide adaptée à leur profil et à leur localisation géographique.

Valorisation de l’engagement, accompagnement social et accessibilité

La Fage dénonce aussi la « marchandisation » de l’ESR et propose notamment de mieux cadrer les financements et accréditations des établissements privés. Elle pousse à la valorisation de l’engagement étudiant, via l’obtention de crédits ECTS supplémentaires ou d’open badges et l’instauration de statuts spécifiques aux étudiants engagés.

« Objectif : qu’un jeune qui souhaite s’engager puisse le faire sans craindre de perdre son année, tout en valorisant l’apport important en compétences et connaissances de l’activité associative », décrypte Élisa Mangeolle.

Elle s’engage aussi pour un meilleur accompagnement social des étudiants internationaux et préconise de mettre fin aux droits différenciés pour les étudiants extra-communautaires. Autre combat : l’accessibilité, avec notamment la mise en place d’au moins un référent handicap par composante. Des positions sur lesquelles elle rejoint de plus en plus souvent l’Unef ou l’Union étudiante.

L’association est à l’origine d’une innovation sociale, avec l’ouverture, en 2011, de la première Agoraé (épicerie solidaire étudiante) à Lyon, avec l’association étudiante Gaelis. Un projet lauréat, en 2016, de l’appel à projet « La France s’engage » et qui a fait de nombreux « petits » depuis.

« Le réseau compte aujourd’hui 41 épiceries solidaires dans toute la France, qui dispensent aussi aux étudiants un accompagnement moral et psychologique », note Élisa Mangeolle.

Union nationale des étudiants de France (Unef)

L’Unef a connu crises et scissions ces dernières années. - © Unef
L’Unef a connu crises et scissions ces dernières années. - © Unef

L’Unef revendique plus de 30000 adhérents, répartis au sein d’une soixantaine d’équipes locales (AGE), dans toute la France.

Mode de fonctionnement

Démocratique, laissant une large place aux tendances aux orientations autonomes. « On en compte deux, en plus de celle, très majoritaire, portée par la direction », précise Hania Hamidi, secrétaire générale de l’Unef.

Représentativité

  • Cneser : un siège sur 11 (-1 par rapport à 2021), en quatrième position.
  • Cnous : trois sièges sur huit, en première position ex aequo avec la Fage (idem/2019 et 2017).

Historique

Fondée en 1907, l’Unef est la plus ancienne organisation étudiante de France. Reconnue d’utilité publique en 1929, elle est à l’origine, en 1948, de la Charte de Grenoble, document fondateur du syndicalisme étudiant et, en 2001, de la création de la mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF).

Mais depuis une vingtaine d’années, l’organisation a connu une série de crises qui l’ont fait chuter de son piédestal en 2016, au profit de la Fage : scandales (corruption, violences sexuelles et sexistes…), accusation de moindre démocratie interne ayant conduit à d’importantes scissions, combat intersectionnel qui a parfois défrayé la chronique (organisation de réunions en non-mixité ; suspicion de proximité avec les Frères Musulmans ; messages sur X taxant, en 2021, deux enseignants de Sciences Po Grenoble d’islamophobie…).

Hania Hamidi assure : « Ces polémiques ont permis de libérer la parole et de faire en sorte que les choses évoluent, notamment en matière de démocratie interne et de combat contre les VSS. »

Positionnement

L’Unef met en avant trois missions fondamentales.

Informer. Accueil des étudiants lors en pré-rentrée et tout au long de l’année, campagnes de communication sur les droits…

Hania Hamidi est secrétaire générale de l’Unef. - © D.R.
Hania Hamidi est secrétaire générale de l’Unef. - © D.R.

Défendre. Via des permanences sur les campus et téléphoniques), elle répond aux problèmes de bourses ou de logement, de notes ou d’absences ou de litiges. Parmi ses revendications, on compte la mise en place d’une allocation d’autonomie universelle, du repas à un euro pour tous et de « Crous égalitaires et écologiques » (logements plus nombreux, à forte efficacité thermique, alimentation en circuits courts…). Mais aussi une augmentation de 100 00 boursiers (y compris étrangers), et un coup de pouce au budget des Crous, pour un meilleur suivi social des étudiants.

L’Unef s’engage par ailleurs pour la transition écologique, contre les discriminations (cellule de veille contre les VSS et les LGBTI+phobies) et préconise la mise en œuvre d’un plan pour la santé mentale étudiante, ainsi que la gratuité des transports pour les moins de 25 ans et les étudiants.

Organiser la solidarité en créant des écosystèmes solidaires. Bourses aux livres, distribution gratuite de protections périodiques, distributions d’urgence de colis alimentaires…

Pour les mois à venir, l’Unef compte continuer à se mobiliser contre la sélection à l’université et l’essor des formations privées. Une attention particulière sera portée à la loi immigration. « Celle-ci devrait fortement impacter les étudiants étrangers », redoute Hania Hamidi. Autant d’orientations assez proches de celles de la Fage et de l’Union étudiante, que l’Unef rejoint souvent dans les votes.

Union Nationale Inter-Universitaire (Uni)

L’Uni milite pour une « éducation centrée sur la transmission des savoirs, des valeurs et de notre héritage culturel et historique ». - © UNI
L’Uni milite pour une « éducation centrée sur la transmission des savoirs, des valeurs et de notre héritage culturel et historique ». - © UNI

L’Uni est la seule organisation étudiante de droite à l’échelon national. Elle avance 25000 adhérents et 45 sections dans toute la France, essentiellement dans les universités, les écoles de commerce et les IEP.

Mode de fonctionnement

L’Uni revêt un fonctionnement très vertical, avec une ligne définie au bureau national et des responsables locaux désignés et non élus. « Cela permet d’accroître la cohérence et l’efficacité », estime Rémy Perrad, délégué national.

Représentativité

  • Cneser : 1 siège sur 11, comme en 2021.
  • Cnous : zéro siège sur 8 (comme en 2019, plus de siège depuis 2008).

« Sur les questions sociales, la gauche est plus présente, indique Rémy Perrad. Il nous est difficile de batailler face à des propositions que l’on considère comme très démagogiques, comme le revenu étudiant. Et notre “cœur de cible”, les étudiants de la classe moyenne, se sentent peut-être moins concernés par les services du Crous. »

Historique

Mouvement lancé le 30 mai 1968 à Paris et dont les statuts ont été déposés le 12 février 1969.

Positionnement

Qui dit « Uni » dit unité. « Nous sommes nés en mai 1968, par réaction à toutes les idéologies qui visaient à fractionner la Nation, expose Rémy Perrad. À l’époque, nos adversaires étaient les communistes, aujourd’hui ce sont les mouvements woke et islamogauchistes, qui sont dans la même logique déconstructioniste (écriture inclusive, tyrannie des minorités, soutien aux mouvements islamistes et défense des mesures communautaristes). »

Remy Perrad est délégué national de l’UNI. - © D.R.
Remy Perrad est délégué national de l’UNI. - © D.R.

L’Uni milite pour une « éducation centrée sur la transmission des savoirs, des valeurs et de notre héritage culturel et historique ». Le mouvement se félicite de l’obtention de la linéarisation du système de bourses, qui a permis la fin des effets de seuils et l’augmentation du nombre de boursiers.

Il s’engage pour la construction de logements étudiants, mais contre la CVEC, taxée de financer des « actions de propagande comme la semaine de la décolonisation ou de la transidentité » dans les établissements. Il milite pour la réinstauration de la sélection à l’entrée de l’université et la mise en avant des filières professionnalisantes.

Une idéologie très à droite donc, comme en témoigne notamment l’appellation « Uni-La droite universitaire » utilisée depuis 1995. « L’Uni ne s’est pas radicalisée, se défend Rémy Perrad. Nous défendons toujours les mêmes valeurs gaullistes d’attachement à l’autorité, à l’excellence, à la reconnaissance du mérite et à la défense d’une société de liberté et de responsabilité. Ce qui a changé, c’est la droitisation de la représentation de ces valeurs dans le paysage politique. »

Le mouvement revendique d’ailleurs son indépendance politique. « Certains de nos militants sont encartés dans des partis se réclamant de la droite modérée, d’autres dans des mouvements de droite plus nationale, d’autres encore ne le sont nulle part », pointe Rémy Perrad.

Ces positions compliquent toutefois les relations de l’Uni avec les autres groupements étudiants. « Nous préférons encore échanger avec ceux clairement estampillés gauchistes qu’avec la Fage, de plus en plus à gauche, sans toutefois s’assumer comme telle », déclare Rémy Perrad.

L’Union étudiante

L’Union étudiante a trois sièges au Cneser et se partage deux sièges au Cnous avec Solidaires et la FSE. - © L’Union étudiante
L’Union étudiante a trois sièges au Cneser et se partage deux sièges au Cnous avec Solidaires et la FSE. - © L’Union étudiante

Fédération d’une quarantaine de syndicats et d’associations étudiantes, l’Union étudiante est inscrite à gauche.

Mode de fonctionnement

Un mot d’ordre : démocratie interne. « Notre organisation donne le pouvoir au terrain : toutes les décisions engageant la représentation nationale sont validées par les structures locales », expose Éléonore Schmitt, porte-parole.

Représentativité

  • Cneser : trois sièges sur 11 (+1 par rapport à 2021, avec la liste « L’Union » qui regroupait l’Alternative, la Fédération syndicale étudiante et Solidaires étudiant-e-s), en deuxième position.
  • Cnous : organisation membre de la liste « L’Union contre la précarité étudiante », avec Solidaires et la FSE. Deux sièges sur 8 en 2021, en troisième position.

Historique

Organisation initialement créée en août 2019 sous le nom L’Alternative par un ensemble de syndicats indépendants et locaux, en partie issus de scissions de l’Unef. « En cause : un modèle qui s’est renfermé sur lui-même, refusant de faire de la politique et incapable de défendre les droits des étudiants efficacement, comme on l’a vu avec le manque de coordination sur la mobilisation contre la loi ORE (orientation et réussite des étudiants) », précise Éléonore Schmitt.

L’Alternative était, au départ, un simple outil de recomposition du syndicalisme étudiant, créé pour deux ans (un mandat au Cneser). Lors des élections de 2021, puis de celles du Cnous de 2022, L’Alternative s’allie à Solidaires étudiant-e-s et à la FSE : une liste commune qui fait ses preuves, en dépassant l’Unef.

Les 22 et 23 avril 2023, à quelques mois des élections au Cneser, lors d’un congrès à l’Université Sorbonne Paris Nord, L’Alternative ainsi qu’une partie des sections de l’Unef se recomposent pour devenir l’Union étudiante.

Positionnement

L’Union étudiante se regroupe autour de l’exigence d’un enseignement supérieur public de qualité, ouvert à tous, refusant les logiques de privatisation et de sélection. « Nous nous sommes mobilisés contre la hausse des frais d’inscription, et nous avons été les seuls à nous opposer de A à Z à la plateforme Mon master », détaille Éléonore Schmitt. L’organisation a actuellement dans son viseur la réforme des bourses initiée par le rapport Jolion.

Eléonore Schmitt est porte-parole de l’Union étudiante. - © D.R.
Eléonore Schmitt est porte-parole de l’Union étudiante. - © D.R.

Le syndicat revendique une forte dimension de solidarité. Il se bat contre la précarité étudiante, en revendiquant la mise en place d’une allocation d’autonomie universelle de 1128 € par mois. Il participe à des bourses aux livres et organise des épiceries gratuites.

Autre volet de son action : informer les étudiants sur leurs droits et les aider dans leurs démarches. Ce, via la mise en place de permanences et de tiers lieux associatifs ou l’organisation de campagnes sur les luttes féministes, anti-racistes ou écologistes.

Si les liens sont inexistants avec l’Uni, l’Union étudiante forme généralement un bloc syndical avec le frère ennemi Unef. « Nous votons majoritairement sur les mêmes choses, au Cneser comme au Cnous », pointe Éléonore Schmitt. L’Union étudiante s’allie parfois aussi avec la Fage.

« Sur les sujets de société, même si nous ne sommes pas d’accord sur tout, nous arrivons à travailler ensemble. Par exemple au dernier Cneser, nous avons voté de concert la motion sur les VSS à l’université », ajoute-t-elle.

Les dirigeants de l’Union étudiante se mobilisent aussi à plein pour structurer leur toute nouvelle organisation. « L’idée, c’est d’exister dans le temps, indique Éléonore Schmitt. Notre objectif : être la nouvelle Unef, syndicat dont nous nous inscrivons directement dans l’héritage. Et dépasser la Fage aux prochaines élections Cnous. »

Solidaires étudiant-e-s

Solidaires étudiant-e-s est une fédération qui recense actuellement 36 syndicats étudiants. - © Solidaires étudiant-e-s
Solidaires étudiant-e-s est une fédération qui recense actuellement 36 syndicats étudiants. - © Solidaires étudiant-e-s

Solidaires est la seule organisation étudiant à faire partie d’une union syndicale interprofessionnelle, l’Union syndicale Solidaires, de gauche radicale. C’est une fédération qui recense actuellement 36 syndicats étudiants, répartis sur des universités et quelques grandes écoles (IEP, ENS, EHESS, écoles du social, Inspé), pour la plupart dans l’enseignement public.

Mode de fonctionnement

« Les syndicats locaux ont une certaine autonomie, néanmoins ils doivent s’engager sur les valeurs de nos textes fondamentaux, élaborés annuellement », expose Lina Hernandez, porte-parole de Solidaires.

Représentativité

  • Cneser : pas de liste aux dernières élections.
  • Cnous : organisation membre de la liste « L’Union contre la précarité étudiante », avec la FSE et Alternative, deux sièges sur 8.

Historique

L’organisation est née le 27 janvier 2013 de la fusion de la Fédération Sud-Etudiant (FSE), présente depuis 2006 à l’Université Paris 8 — Saint-Denis, et de la première FSE (Fédération Sud-Etudiant), elle-même issue de l’Unef-SE en 2000. La nouvelle fédération se veut être l’outil d’unification du syndicalisme de lutte étudiant.

Positionnement

Lina Hernandez est porte-parole de Solidaires. - © D.R.
Lina Hernandez est porte-parole de Solidaires. - © D.R.

Solidaires défend les droits des étudiants au quotidien : conditions d’études, de logement, inscriptions, bourses, examens… « Nous militons pour une université gratuite, ouverte à tous, émancipatrice et autogérée », précise Lina Hernandez.

Parmi les chevaux de bataille du syndicat : la décision des Crous franciliens de louer les appartements étudiants pendant les JO, les lois accusées de porter atteinte au service public de l’enseignement supérieur (Fioraso, LRU…), contre la précarité étudiante, mais aussi — et c’est une spécificité de Solidaires — contre « la destruction des droits des travailleurs et des travailleuses », ainsi que de ceux des personnes sans papier. Le syndicat dit également combattre « toute forme d’oppression » et participe aux « luttes anti-patriarcales, antifascistes, anticapitalistes, antiracistes… ».

Des combats que Solidaires étudiant-e-s mène le plus souvent main dans la main avec la FSE, organisation avec laquelle il cultive le plus d’affinités idéologiques.

« Nous sommes moins proches de l’Union étudiante, car nous nous revendiquons de la charte d’Amiens, qui définit la séparation entre partis et syndicats, alors que l’Union est très proche de la France insoumise », indique Lina Hernandez.

Les dissentions portent aussi sur les modalités d’action. « Nous estimons que la voie électorale est bien moins porteuse que les actions directes de terrain, comme des assemblées générales pendant les mouvements sociaux ou les distributions alimentaires à destination des étudiants », note Lina Hernandez.

Même méfiance réciproque avec l’Unef, peu d’interactions avec la Fage… et des relations très tendues avec l’UNI : deux organisations qui s’accusent mutuellement d’être extrémistes et dangereuses.

Fédération syndicale étudiante (FSE)

La FSE est issue d’une scission avec l’Unef. - © FSE
La FSE est issue d’une scission avec l’Unef. - © FSE

Organisation implantée dans 13 universités dans toute la France, en particulier sur la partie nord. La FSE revendique plus de 300 adhérents.

Mode de fonctionnement

« Nous fonctionnons au consensus, tant pour les prises de décisions à chaque échelon du syndicat que durant nos temps nationaux », expose Michelle Gromada, secrétaire générale. Les sections locales ont une grande marge de décision, avec plusieurs outils de centralisation qui permettent à l’organisation de faire redescendre les pratiques adoptées aux sections locales.

Représentativité

  • Cneser : pas de liste présentée aux dernières élections.
  • Cnous : organisation membre de la liste « L’Union contre la précarité étudiante », avec Solidaires et Alternative.

Historique

Syndicat créé en juin 2019 lors du Congrès de Bordeaux, issu d’une scission de l’Unef. « Nous souhaitions retourner à un vrai syndicalisme, pour retrouver un fonctionnement sain en interne, face à une Unef plus aussi combative et représentative qu’elle a pu l’être », expose Michelle Gromada.

À ne pas confondre avec l’autre FSE fondée en juin 2000, elle aussi issue de l’Unef et qui a fusionné en 2013 avec la fédération SUD étudiant pour former Solidaires.

Positionnement

La FSE se positionne notamment contre la précarité étudiante (manque de logements, réforme des bourses, défense des étudiants étrangers) et contre la sélection dans l’ESR.

Autre cheval de bataille : la lutte contre les oppressions (LGBT-phobies, racisme, sexisme, validisme, etc.). Elle défend une vision de la société et du syndicalisme « résolument anticapitaliste, antifasciste, féministe, antiraciste ».

« Nous considérons comme une priorité la solidarité avec le syndicalisme professionnel et la nécessité d’unité dans les luttes, avec les autres forces du mouvement social », détaille Michelle Gromada. C’est pourquoi le syndicat se veut plus proche de Solidaires que de l’Union étudiante, mais surtout d’autres organisations du secondaire, comme la Coordination nationale lycéenne et le Mouvement national lycéen.

Côté modes d’action, elle privilégie le terrain aux urnes. « Depuis notre dernier congrès, nous avons décidé d’arrêter les élections nationales, qui ne sont qu’un moyen pour l’État de calmer la colère étudiante à coups de subventions. D’autant plus que les organes concernés sont uniquement consultatifs », explique Michelle Gromada.

La jeune organisation mise aujourd’hui sur une croissance rapide, après une année 2023 boostée par le mouvement contre la réforme des retraites. « Cette année, nous avons dépassé le cap de la survie et de la structuration. Désormais, notre objectif est d’engranger le maximum d’adhésions », déclare Michelle Gromada.

Le point sur ces avancées sera fait lors du prochain congrès, vers mai 2024.

Concepts clés et définitions : #Cneser