Vie des campus

Formation professionnelle : le réseau FCU change de nom et devient Univpro


Adaptation de l’offre aux besoins des entreprises, financement de l’apprentissage, modularisation des formations… Autant de défis pour les services de formation professionnelle et continue des établissements du supérieur.

Le réseau Univpro a organisé une matinée d’échanges le 15 mai 2025 à Paris, au Cnam. - © IC / News Tank
Le réseau Univpro a organisé une matinée d’échanges le 15 mai 2025 à Paris, au Cnam. - © IC / News Tank

Quel avenir de la formation professionnelle à l’université ? Tel était le thème d’une matinée d’échanges organisée au Conservatoire national des arts et métiers à Paris le 15 mai dernier. Le réseau Formation continue à l’université (FCU) a annoncé à cette occasion prendre le nom d’Univpro.

Valoriser la place de l’apprentissage

Ce changement de nom « traduit notre volonté de faire apparaître l’intégralité des missions que nous portons, notamment l’apprentissage », explique Laurent Bourlès, président du réseau par intérim. D’abord cantonnés à la formation continue, ces services ont en effet évolué avec la réforme de l’apprentissage en 2018 et le développement des formations universitaires en alternance.

Laurent Bourlès est président par intérim du réseau Univpro. - © D.R.
Laurent Bourlès est président par intérim du réseau Univpro. - © D.R.

« Pendant des années, nous avons fait de l’apprentissage dans nos établissements en partenariat avec les centres de formation des apprentis (CFA), ce qui nous rendait un peu invisible. La réforme de 2018 nous a permis de lever ce voile et devenir un acteur à part entière sur le champ de l’apprentissage », poursuit celui qui est aussi directeur du service universitaire de formation continue et d’alternance à l’Université de Bretagne occidentale.

Au-delà du développement de l’apprentissage, c’est le regard même sur la formation professionnelle et continue qui a changé au sein des établissements.

« Les universités ont fini par comprendre que la formation professionnelle n’était pas une sous-formation. Aujourd’hui, un diplôme fait en alternance a la même valeur qu’un diplôme classique », souligne Laurent Gatineau, président de CY Cergy Paris Université.

« L’objectif pour les universités est de ne plus être uniquement un opérateur de formation initiale, mais aussi un opérateur majeur de la formation tout au long de la vie qui réponde à l’obsolescence des compétences », ajoute-t-il.

Les chantiers du réseau

Laurent Gatineau préside CY Cergy Paris Université. - © D.R.
Laurent Gatineau préside CY Cergy Paris Université. - © D.R.

D’après les intervenants de la table ronde, les services de formation professionnelle des établissements d’ESR font face à différents enjeux : l’adaptation de leur offre de formation aux besoins des entreprises et de la société, la question épineuse des financements dans un contexte budgétaire contraint et la flexibilité des formations.

Laurent Gatineau évoque à cet effet l’enjeu de l’accompagnement des étudiants et apprenants en réorientation : « Chaque année, il y a un nombre très important de candidats à la réorientation sur Parcoursup. Est-on capable de gérer le droit à l’erreur ? Peut-on offrir un parcours, idéalement à la carte, pour un jeune qui s’est trompé de voie ? »

« Il faut des passerelles dans tous les sens entre les formations. Le sujet de la modularisation est central pour permettre aux étudiants de valider des briques, même s’ils ne terminent pas leur année d’études », avance-t-il.

Renforcer l’accompagnement des établissements

Pour Laurent Bourlès, « l’avenir de la formation continue passera par des collaborations entre nous et le renforcement des consortiums ». Autre sujet d’attention du réseau Univpro : la mise en place de la charte de la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle sur l’accompagnement des apprentis.

Parmi les chantiers de l’association, Laurent Bourlès cite dans une interview à News Tank (abonnés) :

  • la prise en main de la réforme de la validation des acquis de l’expérience (VAE) : « L’absence des certifications de l’enseignement supérieur sur la plateforme France VAE provoque des interrogations de la part des usagers. Doivent-ils passer par la plateforme ? Il va falloir résoudre ce problème rapidement pour que les usagers puissent reprendre le chemin de la VAE. »
  • Le développement de la formation continue à distance, structurée par le projet Digital FCU, lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt Compétences et métiers d’avenir. Il est entré dans la « phase de commercialisation » au deuxième semestre 2024 avec un catalogue de microcertifications.
  • L’apprentissage : « Un secteur dans lequel les universités sont pleinement investies, mais qui est très mouvant, avec des interrogations sur la stabilisation. »

Un colloque annuel sur l’innovation et les compétences

L’association organisera son 50e colloque annuel du 18 au 20 juin 2025 à Aix-en-Provence. Il portera sur le thème « Innovation et compétences à l’université pour répondre aux enjeux d’avenir ». Seront notamment abordés les enjeux de l’innovation pour accompagner les entreprises et l’intelligence artificielle.