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[Le chiffre] 11 800 docteurs diplômés en 2020, soit une baisse de 15 % en raison de la Covid

Par Isabelle Cormaty | Le | Doctorat

En 2020, le nombre de soutenances de thèse a chuté de plus de 15 %, en lien avec la crise sanitaire. D’après le service des études statistiques du ministère de l’Enseignement supérieur, 11 800 docteurs ont été diplômés l’an dernier contre plus de 14 000 d’habitude. Décryptage.

En 2020, le nombre de soutenance de thèse a chuté de plus de 15 %. - © D.R.
En 2020, le nombre de soutenance de thèse a chuté de plus de 15 %. - © D.R.

Le chiffre : 11 800 docteurs diplômés en 2020

11 800 doctorants ont obtenu leur diplôme en 2020 alors qu’ils étaient 13 915 en 2019. En un an, cela représente une baisse de 15 % liée à la crise sanitaire.

La source : qui a produit ces statistiques ?

Ces données proviennent du Sies, le service des études statistiques du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Publiée le 27 mai 2021, la note flash se consacre aux effectifs de doctorants et au nombre de thèses soutenues en 2020.

La méthodologie

Dans les statistiques présentées, « seules les thèses de recherche sont prises en compte, précise le Sies. Les thèses d’exercice qui préparent aux diplômes d’État de docteur en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire ne sont pas prises en compte dans cette publication. »

Confinement, report de thèse… quels impacts de la crise ?

« La crise sanitaire a eu de fortes répercussions, à partir de mars 2020, sur le nombre de soutenances de thèse. La fermeture des universités et des centres de recherche a obligé une grande partie des doctorants à arrêter ou reporter leur expérience en laboratoire ou leur terrain d’enquête », détaille le Sies.

Le nombre de soutenances qui dépassait depuis 2010, le nombre de 14 000 par an a ainsi chuté à 11800. Et toutes les disciplines sont touchées par la baisse des soutenances en 2020. Les plus affectées sont :

  • la chimie, qui voit son nombre de docteurs chuter de 19 % par rapport à 2019 ;
  • la biologie, la médecine et la santé avec une diminution de 18 % ;
  • les sciences humaines et sociales avec une réduction de 18 % ;
  • et la physique avec une baisse de 16 %.

Pas de conséquence sur la durée de préparation de la thèse

Si la crise sanitaire sanitaire a fortement impacté le nombre de docteurs diplômés en 2020, la durée de préparation moyenne de la thèse a peu été touchée. Plus de 4 nouveaux docteurs sur 10 ont soutenu leur thèse en moins de 40 mois en 2020 comme en 2019, « soit à peu près la durée prévue par les textes (36 mois) », précise le Sies.

« Il est donc probable que les doctorants qui ont réussi à soutenir en 2020 sont ceux dont les travaux de recherche étaient les plus aboutis avant la crise sanitaire. Aussi, le report des soutenances, en 2021 et 2022, des thèses qui n’auront pas pu être défendues en 2020, aura vraisemblablement pour effet d’augmenter la durée de préparation de la thèse », avance le Sies.

La mobilité internationale des doctorants freinée

Pratique encore peu répandue durant le doctorat, la cotutelle internationale a elle aussi chuté avec la crise sanitaire et la fermeture des frontières. En 2019‐2020, seulement 7 % des doctorants inscrits en première année ont effectué leur thèse en cotutelle, soit une baisse de 1,7 point par rapport aux doctorants inscrits en première année en 2018‐2019.

Des inscriptions en doctorat stables

Au-delà du nombre de thèses soutenues par an, le Sies s’intéresse aux effectifs de doctorants. À la rentrée 2020, les 272 écoles doctorales accréditées par le ministère ont accueilli 70 700 doctorants, soit un effectif équivalent à celui de la rentrée 2019 (+0,5 %).

« Cet équilibre cache cependant des disparités, » analyse le Sies. Les effectifs de doctorants en sciences et leurs interactions ont ainsi augmenté de 2,7 % en un an quand ceux en sciences humaines et sociales ont baissé de 1,7 % par rapport à l’an dernier.

« Si on tient compte de l’ensemble des thèses non soutenues en 2020 et de la réinscription obligatoire dans leur établissement des doctorants de dernière année pour pouvoir soutenir en 2021, le nombre total de doctorants aurait dû mécaniquement augmenter, au lieu de stagner », ajoute le Sies.

Le service des études statistiques émet l’hypothèse de possibles abandons. « Il est donc probable que les doctorants n’ayant pas souhaité se réinscrire en thèse soient ceux n’ayant jamais eu de financement pour la réaliser ou ceux manquant d’un financement pour la conclure », note-t-il.