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[Le chiffre] 31 400 inscrits supplémentaires attendus à la rentrée 2021

Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies

À la rentrée 2021, près de 31 400 inscrits supplémentaires sont attendus dans l’enseignement supérieur. Le service des études statistiques du ministère de l’enseignement supérieur anticipe un fort taux de réussite au baccalauréat ainsi que la scolarisation accrue des dernières générations de bacheliers. Décryptage.

Le nombre total d'étudiants serait de 2 816 300 en France à la rentrée 2021. - © Conférence des présidents d’université - Université de Haute-Alsace
Le nombre total d'étudiants serait de 2 816 300 en France à la rentrée 2021. - © Conférence des présidents d’université - Université de Haute-Alsace

Le chiffre : 31 400 inscrits supplémentaires à la rentrée 2021

31 400 inscrits de plus sont attendus à la rentrée 2021 dans l’enseignement supérieur par rapport à 2020. Cela porterait à 2 816 300 la population estudiantine totale.

La source : qui a produit ces statistiques ?

Ces données proviennent du Sies, le service des études statistiques du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Publiée le 21 avril 2021, la note d’information se consacre aux projections des effectifs dans l’enseignement supérieur de 2020 à 2029.

Les projections : comment sont-elles calculées ?

Le taux de réussite au baccalauréat constitue la variable principale pour établir les projections d’effectifs dans l’enseignement supérieur. Les données de cette étude s’appuient donc sur les prévisions d’effectifs des élèves de terminale réalisées par le ministère de l'Éducation nationale. 

« Les effectifs de bacheliers sont estimés à partir de ces effectifs de terminales auxquels on applique une projection des taux de réussite au baccalauréat. On y ajoute les effectifs des entrants non nouveaux bacheliers (bacheliers des années antérieures et étrangers). On fait vieillir ces entrants sur la base de taux de passage, de redoublement et de réorientation », détaille ainsi la note du Sies.

L’explication : pourquoi une telle augmentation des effectifs ?

« Près de 31 400 inscriptions supplémentaires seraient recensées en 2021 par rapport à 2020, soit une hausse de 1,1 %, deux fois moins élevée que l’année précédente », indique le Sies qui met en avant plusieurs explications :

  • Les taux de réussite exceptionnels au baccalauréat deux années de suite auront une incidence sur toutes les filières en 2021-2022.
  • Les effets du boom démographique de l’année 2000 commenceront à s’estomper dans les formations courtes et les licences.
  • L’effet d’une scolarisation accrue des dernières générations de bacheliers dans l’enseignement supérieur influe sur les effectifs.

À qui profitera cette hausse des effectifs ?

Dans le détail, la répartition des 31 400 inscrits supplémentaires se fera de la façon suivante :

  • + 10 400 inscrits dans les écoles de commerce et d’ingénieurs, ce qui traduit une augmentation forte des effectifs, mais inférieure à celle prévue entre les rentrées 2019 et 2020.
  • + 6 700 étudiants en master à l’université. C’est la plus forte progression annuelle observée depuis cinq ans.
  • + 5 300 en section de technicien supérieur du fait de la hausse prévue du nombre de néo-bacheliers inscrits dans cette filière aux rentrées 2020 et 2021. 
  • + 1 100 étudiants à l'université en licence hors IUT.

Le nombre d'étudiants inscrits en IUT et en CPGE diminuera respectivement de 800 et 700 étudiants à la rentrée prochaine.

Quelles projections à dix ans ?

La hausse des effectifs étudiants constatée ces dernières années devrait se poursuivre à l’horizon 2029. Le Sies envisage ainsi une hausse de 5,2 % des étudiants inscrits dans le supérieur en 2029 par rapport à 2019, ce qui porterait à 2 868 000 le nombre total d'étudiants.

Les éléments pris en compte pour ces prévisions

Pour expliquer ces prévisions, le Sies avance plusieurs hypothèses :

  • D’une part, le pic de naissances de l’an 2000, qui a conduit à un afflux d’étudiants dans l’enseignement supérieur dès la rentrée 2018, ne devrait plus avoir d’impact majeur sur les effectifs inscrits dans l’enseignement supérieur en 2029-2030.
  • Il en est de même des taux de réussite exceptionnels au baccalauréat, constatés pour 2020 et retenus en hypothèse pour 2021.
  • En revanche, le boom démographique de l’année 2006 aura un impact non négligeable sur les effectifs inscrits à cet horizon.

Des évolutions variables en fonction des cursus

« En 2029, près de 1,7 million d’étudiants seraient inscrits à l’université (y compris IUT), soit une augmentation de 3,8 % en dix ans. Cette évolution serait très contrastée selon les disciplines et les niveaux de formation et les filières universitaires », insiste le Sies.

Au-delà de la démographie, la réforme des études de santé, effective à la rentrée 2020 et la création des bachelors universitaires de technologie (BUT) en 2021-2022 expliquent une grande partie des évolutions des effectifs universitaires prévus pour les dix prochaines années. À l’inverse, les classes prépas (CPGE) verraient leurs effectifs décroître de 1,2 % entre 2019 et 2029.

« Les écoles d’ingénieurs et les écoles de commerce confirmeraient leur attractivité, avec des évolutions positives élevées sur la période 2019-2029, de respectivement + 10,1 % (+ 15 000 inscrits) et + 16,1 %(+32 000). »