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Les 3 caractéristiques d’un bon directeur de thèse

Par Marine Dessaux | Le | Doctorat

C’est celui ou celle qui encadre et accompagne le travail du doctorant : le directeur de thèse joue un rôle crucial dans l’expérience du futur chercheur. Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer cette fonction ? Trois interlocuteurs européens partagent leur vision.

Une bonne connaissance de soi et une posture de médiateur font partie des compétences nécessaires. - © Drazen Zigic
Une bonne connaissance de soi et une posture de médiateur font partie des compétences nécessaires. - © Drazen Zigic

L’expérience du doctorat, une réalité très différente d’un pays européen à l’autre ? Certes ! Mais elle l’est parfois tout autant au sein d’un même pays voire d’une même université, selon l’implication et le style du directeur de thèse.

Lors du colloque du Conseil pour l’enseignement doctoral de l’Association des universités européennes (EUA-CDE), du 14 au 16 juin 2023, sur le rôle de la communication dans la formation doctorale, plusieurs participants ont donné leur vision des compétences-clés pour un assurer bon encadrement.

1. Se connaître et connaître le doctorant

Maria Stoicheva, vice-doyenne de la faculté de philosophie de l’Université de Sophia en Bulgarie, souligne l’importance de la connaissance de soi. Elle affirme : « Se connaître est un aspect crucial pour guider au mieux les doctorants. » Les bons directeurs de thèse comprennent leurs propres forces, faiblesses et styles de communication.

Poser les questions critiques.

Ils n’hésitent pas non plus à « poser les questions critiques » afin de « toujours s’assurer que leurs suppositions sont fondées ». Pour cela, le dialogue est indispensable. « Essayez de comprendre leur façon d’agir », suggère également Maria Stoicheva. En toute conscience, les encadrants peuvent ainsi adapter leur mentorat pour répondre aux besoins de chaque étudiant et les guider efficacement.

2. Être un médiateur

Jeanine Gregersen-Hermans, directrice de thèse au Centre pour l’internationalisation de l’enseignement supérieur (CHEI) de l’Université Thomas More à Rotterdam aux Pays-Bas, rappelle de respecter les particularités, mais aussi, dans un contexte international, les origines culturelles des étudiants. « Les directeurs doivent garder leurs valeurs, identités et spécificités culturelles sans les imposer aux doctorants. Nous devons nous décentrer et remettre en question ce que nous tenons pour acquis pour permettre aux doctorants d’être libres dans leur recherche », déclare-t-elle.

Ce « rôle de médiateur » favorise ainsi la diversité des perspectives et permet d’assurer un environnement académique inclusif.

3. S’appuyer sur le soutien de la communauté

Autre aspect moins évident, mais tout aussi fondamental afin que l’expérience d’encadrement ne devienne pas trop lourde : miser sur le soutien des autres acteurs. « Parfois, j’ai l’impression que nous parlons des superviseurs un peu comme des mères, comme s’ils étaient responsables de tout », observe Aleksandra Kanjuo-Mrčela, professeure à l’Université de Ljubljana et ancienne directrice de l’école doctorale de l’établissement (2015-2021).

Bénéficier de soutiens supplémentaires permet de « réduire l’épuisement professionnel et les risques de burn-out », souligne celle qui est également présidente du comité d’organisation de l’EUA-CDE.