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Services Tice et audiovisuel : « Du mal à être attractifs, mais le tableau est loin d'être noir »

Par Isabelle Cormaty | Le | Management

« S'épanouir dans nos métiers. » Tel est le thème choisi par l’Association nationale des services Tice et audiovisuel de l’enseignement supérieur et de la recherche (Anstia) pour ses Journées nationales 2022. Un sujet qui résonne particulièrement dans les établissements publics de l’ESR touchés par des pénuries de personnels dans un contexte post-pandémie.

Le colloque de l’Anstia se déroulera du 2 au 4 novembre 2022 à Sciences Po Bordeaux. - © D.R.
Le colloque de l’Anstia se déroulera du 2 au 4 novembre 2022 à Sciences Po Bordeaux. - © D.R.

Les Journées nationales de l'Association nationale des services Tice et audiovisuel de l’enseignement supérieur et de la recherche (Anstia) se dérouleront sur le campus de Sciences Po Bordeaux du 2 au 4 novembre.

En amont de cette réunion annuelle des quelque 900 adhérents de l’association, la présidente de l’Anstia, Sophie Guichard présente l'événement qui aura pour thème : « S'épanouir dans nos métiers ». 

Pourquoi avez-vous choisi ce thème ?

Sophie Guichard : Cette thématique d’actualité est venue spontanément en discutant avec les collègues. La crise sanitaire a été un moment charnière pour tous nos services. Les services d’appui à la pédagogie et audiovisuel ont été particulièrement sollicités pour assurer la continuité des enseignements durant cette période. Les collègues ont été portés par l’actualité, mais le post-Covid est peut-être plus difficile…

Depuis le « retour à la normale », la charge de travail est restée la même. Dans les établissements du supérieur, il n’y a pas eu d’avancées sur les recrutements, les conditions de travail et la carrière des personnels. Nous observons du mal-être dans les services et des démissions pour différentes raisons. Nous avons du mal à garder nos talents et rester attractifs. 

Le manque de personnel est tel dans l’ingénierie pédagogique et l’audiovisuel que les collègues sont régulièrement démarchés par des entreprises privées. Certains partent pour des raisons qui leur sont propres, mais beaucoup restent parce qu’ils y croient et qu’ils sont attachés aux valeurs de la fonction publique. 

Quels leviers avez-vous identifiés pour améliorer le bien-être des personnels de l’ESR ?

Le tableau est loin d'être noir, il existe des leviers pour changer la situation. Nous travaillons dans un environnement intéressant, stimulant intellectuellement, et qui permet à nos collègues, de se former, de travailler avec des enseignants et des chercheurs de haut niveau.

Nous sommes aidés pour travailler en réseau. On nous pousse à collaborer, à échanger… Les collègues ont aussi une grande autonomie d’exercice dans l’ingénierie pédagogique. Ils peuvent innover et faire preuve de créativité. Autant de points qui ne se retrouvent pas dans le secteur privé par exemple.

Les personnels n’ont plus les mêmes souhaits et exigences qu’il y a 20 ans. La possibilité de faire du télétravail a aussi changé la donne, en particulier dans les grandes villes et en région parisienne. Les jeunes recrues recherchent davantage la qualité de vie au travail et nous posent des questions sur le temps de travail ou le nombre de jours de congés. Ce sont des leviers intéressants.

Quelles seront les autres questions abordées lors des Journées nationales ?

Comment manager des collègues en télétravail ? Comment manager différemment, avec bienveillance ? Comment manager ces projets d’innovation qui sont de plus en plus stratégiques pour les établissements ? Ces questions seront au cœur des échanges et des ateliers. 

Notre objectif est d’aider les collègues, les cadres et les managers qui rencontrent des difficultés à s'épanouir professionnellement et d’essayer d'échanger avec nos tutelles pour savoir comment y arriver collectivement. Nous allons tenter d’identifier quelques recettes utilisables pour améliorer le bien-être des personnels.