[Avis d’expert] « Nous considérons l’IA comme l’assistante du prof »
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Cet article est référencé dans notre dossier : Edtechs, le contrat de confiance (enfin ?)
La edtech belge Wooclap, dont l’application Wooflash permet du microlearning basé sur des principes de neuroéducation, propose désormais la génération automatique de QCM et flashcards grâce à l’intelligence artificielle. L’objectif de cette nouvelle fonction ? Faire gagner du temps à l’enseignant, en l’assistant, et lui permettre de se concentrer sur l’atteinte des objectifs pédagogiques.
Fin mars 2023, Wooclap a étendu ses services pour les enseignants en intégrant l’intelligence artificielle via son outil Quiz Wizard. Arlène Botokro, chargée du développement de Wooflash en France, explique comment ces innovations sont construites et leur apport pour les enseignements.
Pourquoi les solutions liées au monde de l’éducation exigent-elles une collaboration avec la communauté pédagogique ?
Arlène Botokro : Il y a plusieurs enjeux et d’abord celui d’être proches des usagers. Cela est valable pour tous les domaines d’activité, dans l’industrie comme dans les services ou l’éducation. Les approches de design consistent aujourd’hui à consulter de plus en plus ceux qui sont en bout de chaîne.
Sur le sujet de l’éducation, l’une des problématiques concerne la multiplicité d’usages de nos outils. Ils peuvent être utilisables dans plusieurs matières selon différentes modalités, avec des petits groupes ou de grands amphis. Nous voulons que ces solutions soient utiles pour le plus grand nombre, dans n’importe quelle configuration.
Il est donc indispensable de sonder nos communautés et cela fait partie de l’ADN de Wooclap. Les dispositifs de remontées d’informations sont fondamentaux et cela contribue à la performance de nos innovations. Ce n’est pas simple, mais nous en faisons une priorité en interne et nous mobilisons toutes les fonctions en ce sens.
Le dialogue est important et doit être permanent auprès de tous les acteurs, les plus actifs comme ceux qui ont des usages moins intenses ou moins experts. Enfin, notre métier concerne le développement de logiciel pour l’éducation et il semble naturel de questionner ceux qui sont dans la salle de cours, enseignants et étudiants.
Comment avez-vous procédé pour faire évoluer les outils proposés ?
Le principe, c’est la coconstruction. Les enseignants peuvent faire remonter leurs idées en permanence. Idem avec les ingénieurs pédagogiques avec qui nous essayons les fonctionnalités. Nous appelons généralement la communauté à tester avec nous et réaliser des entretiens qualitatifs.
Un attrait fort de la communauté pour les nouvelles technologies
Nous avions, par exemple, testé notre solution d’IA générative pour des questions de questionnaires à choix multiples (QCM) avec les enseignants et ingénieurs pédagogiques. Plusieurs centaines de personnes ont souhaité être associées au développement de cette fonctionnalité, en participant à des entretiens individuels, des ateliers en groupe, des questionnaires qui les questionnaient à la fois sur le détail des fonctionnalités IA que nous développons mais aussi sur leurs usages existants et leurs projets autour de l’IA. Ce qui démontre un attrait fort de la communauté pour les nouvelles technologies.
Cela permet-il de lever toutes les appréhensions face à l’IA ?
Les appréhensions concernent d’abord la sécurité. Un sujet que nous avions déjà investi depuis longtemps et essentiel dans les nouvelles technologies, nous travaillons d’ailleurs avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et SupDPO sur ces points. L’IA inquiète autant qu’elle suscite de l’engouement.
Les contenus ne servent pas à entraîner l’algorithme.
Les enseignants nous ont par exemple fait part de leurs craintes de voir leurs contenus utilisés par l’IA pour développer de nouvelles ressources accessibles publiquement. Ce qui n’est pas le cas chez nous : les contenus ne servent pas à entraîner l’algorithme.
La crainte d’une trop grande complexité était également un sujet qui remontait parmi les ingénieurs pédagogiques. Nous avons pu expliquer l’apport de l’IA générative et démontrer qu’en réalité il s’agit d’un outil assez simple, directement intégré dans Wooflash et Wooclap, qui ne nécessite pas forcément de programmes lourds de formation pour les enseignants, ni d’ajouter encore un outil pédagogique à maîtriser.
Quelles sont les fonctionnalités nouvelles qui démontrent un bond en avant les usages ?
Après tous les tests nécessaires et la mise en place de nouveaux outils, l’IA générative a été intégrée dans Wooflash pour en booster l’efficacité. Les deux fonctionnalités clés concernent la génération de flashcards (fiches de révision) et de QCM en quelques secondes à partir des cours existants ou d’une thématique.
L’objectif, pour que les étudiants bénéficient de toute la puissance de Wooflash, est de proposer une session avec beaucoup de cartes interactives. Auparavant, l’enseignant passait du temps à concevoir et rédiger les questions. Aujourd’hui, il peut se consacrer au cœur de son métier en le réduisant, avec des ressources actualisées pour faciliter les révisions.
L’autre fonctionnalité concerne le feedback fait aux étudiants pour contextualiser ou ajouter des ressources. Un feedback est suggéré par l’IA pour que l’étudiant puisse aller plus loin, que sa réponse soit juste ou pas. Cette partie était parfois laissée de côté par les enseignants faute de temps, pourtant le feedback immédiat est une bonne pratique centrale pour apprendre efficacement quand on prête attention aux neurosciences cognitives. C’est un véritable atout pour les apprenants qui peuvent poursuivre leurs apprentissages de manière plus pertinente.
De quoi ont besoin les enseignants pour s’approprier l’IA ?
Apporter des outils simples.
La simplicité est essentielle. Plus un outil est intuitif et ergonomique, mieux c’est. Même si de nombreux utilisateurs n’en ont pas besoin, il faut parfois un accompagnement technique pour la prise en main, mais surtout un accompagnement pédagogique pour coller à la manière dont est utilisé l’outil dans sa pratique.
C’est pour cela que nous multiplions les formats de retour d’expérience d’enseignants qui racontent comment, concrètement dans leurs matières respectives et avec les réalités de leurs étudiants, ils utilisent Wooflash. Nous considérons que chaque enseignant est unique et nous avons fait le choix d’offrir une multiplicité de types d’accompagnement pour répondre à leurs besoins.
Jusqu’où peut aller l’usage de l’IA dans la salle de cours ?
Notre conviction est que l’IA permettra à l’enseignant de se focaliser sur l’atteinte d’objectifs pédagogiques, la qualité du contenu de son enseignement, l’interaction, car les bouleversements apportés par l’IA dans différents champs nécessitent d’équiper les étudiants de la capacité à se poser les bonnes questions,n et l’accompagnement personnalisé des étudiants. Tout cela en passant moins de temps sur des tâches élémentaires, généralement chronophages.
Dans la salle de cours, nous considérons l’IA comme l’assistante du prof et les nouvelles applications permettront indéniablement de renforcer son rôle.