Vie des campus

Au cœur du hub français de l’image numérique

Par Marine Dessaux | Le | Stratégies

ArtFX est une école spécialisée dans les effets spéciaux, hors Parcoursup, qui est née à Montpellier en 2004 et a depuis essaimé en région parisienne et à Roubaix, en périphérie de Lille. Depuis la rentrée 2020, ce dernier campus accueille 84 étudiants et se prépare à en accueillir 500 à l’horizon 2023. Campus Matin vous le fait visiter.

Au cœur du hub français de l’image numérique
Au cœur du hub français de l’image numérique

Au cœur du hub européen dédié aux métiers de l’image numérique, le campus roubaisien d’ArtFX accueille les étudiants désireux de se former aux métiers des effets spéciaux, mais aussi de l’animation, au cinéma et dans les jeux vidéo. C’est sur le plateau moderne de la Plaine Images, donc, que se situe l’école nouvellement ouverte, à mi-chemin entre Ankama, le studio créateur de jeux vidéo et de films d’animation, et Pictanovo, l’association chargée de l’appui à la production audiovisuelle des Hauts-de-France. 

Un lieu privilégié, entre Lille, Bruxelles et Londres qui se développe à vive allure. On y compte 140 entreprises, 35 start-up, cinq écoles et deux centres de recherche. La vie du quartier reste néanmoins calme en dehors des heures de travail.

Pour les 84 étudiants d’ArtFX, l’endroit constitue un cocon confortable  : les anciennes usines de textile sont rénovées avec succès et l’endroit possède un charme indéniable. Les briques rouges, l’acier et les grandes fenêtres donnent une atmosphère toute particulière aux espaces de travail. 

Une formation dans un secteur qui ne connait pas la crise 

Les étudiants apprennent les bases de l’animation en s’initiant à la sculpture - © Marine Dessaux
Les étudiants apprennent les bases de l’animation en s’initiant à la sculpture - © Marine Dessaux

La spécialité d’ArtFX, qui a fait son succès sur son campus historique de Montpellier, ce sont les effets spéciaux au cinéma. Une filière qui recrute à l’international.

«  Les Français sont reconnus pour leurs compétences dans ce secteur à l’international, les diplômés n’ont pas de difficultés à trouver un emploi  », indique Marc Sellier, directeur business et développement de l'école.

Ce que confirment les chiffres d’insertion professionnelle (qui s’appliquent pour l’heure uniquement au campus de Montpellier, celui de Lille n’ayant pas encore vu sa première promotion de diplômés) : 95  % des étudiants trouvent un emploi dans les six mois à un an après leur sortie de l’école, dont 70  % à l’international. 

Ainsi, dans les couloirs de l’école, on retrouve des affiches de différents films où d’anciens élèves sont au générique, notamment des blockbusters américains sur lesquels travaillent une centaine de graphistes. «  Même dans un film classique, comme une comédie, une petite équipe est missionnée sur les effets spéciaux, pour effacer un objet qui n’est pas à sa place, corriger un détail… Un film d’animation, quant à lui, nécessite l’intervention de centaines de spécialistes, qui interviennent respectivement sur l’animation et les expressions des personnages, les décors, la lumière, les textures, etc. », raconte Hugo Bonnaffé, responsable communication et marketing. 

Un an d’existence et de premières bases jetées 

Les étudiants sculptent, photographient et créent leur personnage en 3D - © Marine Dessaux
Les étudiants sculptent, photographient et créent leur personnage en 3D - © Marine Dessaux

Le fonctionnement de ce campus, qui fêtera sa première année à la rentrée, s’est organisé cette année malgré la Covid. Pendant le deuxième confinement, les plannings ont été adaptés pour basculer une partie des enseignements en ligne. Mais très vite, les portes ont pu rouvrir, en raison de dérogations données aux formations pratiques. 

La façon originale dont sont pensés les emplois du temps a donc été un atout pour cette année particulière. En effet, ces derniers évoluent tout au long de l’année.  Ils comptent des matières récurrentes qui reviennent chaque semaine, comme le dessin, et d’autres qui sont enseignées de manière plus intensive lors d’ateliers dédiés. 

«  Beaucoup de nos professeurs sont des intervenants extérieurs, certains enseignent à Lille ou encore à Montpellier et se déplacent pour réaliser un ‘workshop’, c’est-à-dire un focus sur une thématique particulière qui dure une demi-journée ou plus  », explique Françoise Baranger, directrice adjointe à la pédagogie. 

Plateforme propre 

Tom Weil est responsable de la plateforme numérique d’ArtFX - © Marine Dessaux
Tom Weil est responsable de la plateforme numérique d’ArtFX - © Marine Dessaux

L’école s’est par ailleurs dotée d’une plateforme en ligne, développée en interne, où les enseignants postent des vidéos qu’ils ont eux-mêmes enregistrées.

«  L’intérêt d’une plateforme propre est d’avoir le contrôle total sur la façon dont les cours sont mis à disposition, dit Tom Weil. L’objectif est d’y stocker les notions pérennes, ainsi l’enseignant n’a pas à les répéter d’année en année  : beaucoup de cours débutent donc par une vidéo et continuent avec une phase d’enseignement pratique. Le temps économisé est réinvesti dans le partage d’expérience, le suivi individualisé des élèves.  »  

Cette plateforme est ouverte et permet aux étudiants d’aller plus loin avec des contenus d’autres filières.

Recrutement en plusieurs phases

ArtFX est une école hors Parcoursup qui propose une prépa facultative et cinq mastères délivrant le titre de «  Réalisateur numérique  » inscrit au RNCP (niveau 7). Son recrutement est donc particulier  : il consiste en un test en ligne suivi d’épreuves de créativité sur un thème imposé puis d’un entretien oral individuel. Les admissions se font tout au long de l’année au rythme d’une session d’admission par mois entre décembre et avril, les inscriptions pour la rentrée 2022 rouvrant en novembre 2021. 

Agrandissements et nouveau cursus 

Les étudiants investiront de nouvelles salles à la rentrée 2021 - © Marine Dessaux
Les étudiants investiront de nouvelles salles à la rentrée 2021 - © Marine Dessaux

ArtFX Lille - Plaine Image vient d’achever des travaux d’agrandissement qui visent à étendre l’espace disponible dans les locaux à 1 000 m2. Le campus actuel accueillera environ 220 étudiants à la rentrée 2021, puis devrait atteindre, à la rentrée 2022, sa capacité maximale fixée à 300. 

L'école lance en outre un cursus en cinq ans, dédié aux «  nouvelles technologies du cinéma  », à compter de cette rentrée. Dispensé sur son campus de Montpellier et celui de la Plaine Images, ce cursus formera à quatre métiers  : chef opérateur, concepteur/réalisateur de décors virtuels et réels, scénariste et directeur d’acteur dans un environnement digital.  

Une nouvelle école en 2023 

Et les chantiers sont loin d’être finis puisqu’en septembre, un nouveau bâtiment commencera à sortir du sol pour une ouverture prévue en 2023. Au total, ArtFX disposera de 18 000 m2, dont 6 000 m2 dédiés à l’enseignement et 400 m2 de studios de tournage. Le site sera aussi doté d’une résidence étudiante et d’autres espaces qui seront loués. Un projet qui représente 37 millions d’euros.

De futures collaborations avec les acteurs de la Plaine Image ?

Dans un écosystème porteur, l’école à l’avantage d’être à proximité de potentiels recruteurs pour des stages comme des emplois. Et pourquoi pas aussi pour des collaborations  ? «  Nous rencontrons beaucoup d’acteurs locaux, indique Françoise Baranger. Il y a notamment une équipe de recherche qui travaille sur les expressions de visage qui déclenchent de l’empathie pour un personnage d’animation. Ce serait intéressant pour les étudiants de prendre part à un tel projet.  » 


  • Pour une visite virtuelle du campus, c’est ici.