Vie des campus

Plus de 3 millions d’inscrits dans l’enseignement supérieur pour la rentrée 2023

Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies

À la rentrée 2023, environ 14 800 inscrits supplémentaires sont attendus dans l’enseignement supérieur, ce qui porterait le nombre d'étudiants à plus de 3 millions pour la première fois. Une tendance à la hausse qui devrait se confirmer jusqu’en 2026. Décryptage.

La population étudiante devrait dépasser les trois millions à la rentrée 2023. - © Annie Spratt (Unsplash)
La population étudiante devrait dépasser les trois millions à la rentrée 2023. - © Annie Spratt (Unsplash)

14 800 inscrits de plus seraient recensés à la rentrée 2023 dans l’ensemble des établissements de l’enseignement supérieur, soit une hausse de + 0,5 % en un an. La population estudiantine totale dépasserait ainsi la barre des trois millions et s’élèverait à 3 008 300.

La source : qui a produit ces statistiques ?

Ces données proviennent du Sies, le service des études statistiques du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Publiée le 27 avril, la note d’information se consacre aux projections des effectifs dans l’enseignement supérieur de 2022 à 2031.

Quels effets des réformes sur les effectifs ?

Les différentes réformes des dernières années ont des conséquences sur le nombre d’inscrits dans les différentes filières. Ainsi, « la hausse des effectifs qu’on constaterait en master (+ 1,1 %), expliquée en partie par la mise en place de la nouvelle plateforme d’inscription Mon Master, ainsi qu’en doctorat (+0,5 %), permettrait à l’université de garder un effectif stable entre les rentrées 2022 et 2023 », avance le Sies.

Par ailleurs, « les IUT verraient leurs effectifs augmenter de +22,5 % lors de cette rentrée, mais cette hausse serait uniquement due à la création des bachelors universitaires de technologie (BUT), la promotion 2023 étant la première à entamer cette troisième année spécifique à cette nouvelle formation. »

Quelles projections à dix ans ?

La hausse des effectifs étudiants constatée ces dernières années devrait se poursuivre jusqu’en 2026. À cette date, l’enseignement supérieur pourrait compter 3,03 millions d’étudiants avant de revenir à 3,02 millions en 2031 du fait de la démographie.

En effet, « le nombre de nouveaux bacheliers entrant dans l’enseignement supérieur à la rentrée 2031 serait inférieur de 2 % par rapport à la rentrée 2021 (- 12 000 étudiants). » Sur dix ans, le Sies envisage ainsi une hausse de 1,5 % des étudiants inscrits dans le supérieur, soit 46 étudiants de plus entre 2022 et 2031.

À qui profitera cette hausse des effectifs ?

« Cette hausse serait essentiellement le fait de la forte croissance en apprentissage en sections de technicien supérieur (STS), du dynamisme des écoles de commerce et des formations de master », indique le Sies. Dans le détail, l’augmentation profiterait : 

  • aux écoles de commerce avec une évolution fortement positive de + 10,7 % (soit + 25 000 inscrits) ;
  • aux établissements d’enseignement universitaire privés (avec +8 000 inscrits, soit + 20,1 %) et dans les formations culturelles et artistiques (6000 inscrits de plus, soit + 7,9 %) ;
  • dans une moindre mesure aux formations paramédicales et sociales (+8 000 étudiants, soit + 2,7 %) et aux écoles d’ingénieurs (+ 3 000 inscrits, soit + 1,9 %).

À l’inverse, « le nombre d’inscriptions serait en baisse dans les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) à l’horizon 2031 (1000 inscriptions de moins, soit -1,6 %), et stable en STS », ajoute le Sies.

Comment les projections sont-elles calculées ?

Pour établir les projections d’effectifs dans l’enseignement supérieur, le taux de réussite au baccalauréat constitue la variable principale. Les données de cette étude s’appuient donc sur les prévisions d’effectifs des élèves de terminale réalisées par le ministère de l’Éducation nationale. 

« Les effectifs de bacheliers sont estimés à partir de ces effectifs de terminales auxquels on applique une projection des taux de réussite au baccalauréat. Sont réalisées ensuite des projections sur les taux de poursuite d’études. On y ajoute les effectifs des entrants non nouveaux bacheliers (bacheliers des années antérieures et étrangers). On fait “vieillir” ces entrants, ainsi que ceux des années précédentes, sur la base des taux de passage, de redoublement et de réorientation », précise la note du Sies.