Vie des campus

Tour de France des assos : « Nous sommes des faiseurs de cohérence », la mission de Relier

Par Marine Dessaux | Le | Stratégies

Les associations et réseaux « métier » sont à l’honneur dans Campus Matin. Cette semaine, rencontre avec le réseau qualité en enseignement supérieur et recherche. C’est l'âge de raison pour Relier qui soufflera ses dix bougies fin 2022 !

Relier vise à soutenir les démarches d’organisation, de pilotage et d’évaluation par la qualité.  - © Pixabay
Relier vise à soutenir les démarches d’organisation, de pilotage et d’évaluation par la qualité. - © Pixabay

Campus Matin tend son micro à Relier,  le réseau qualité en enseignement supérieur et recherche. 

Sabine Goulin, directrice générale adjointe déléguée de l'Université de Lorraine, Thierry Bontems, ingénieur de recherche au CNRS en charge du pilotage et de la stratégie au laboratoire Pacte, et Thibault Nélias, ingénieur qualité à Nantes Université, tous trois coordinateurs du réseau, ont répondu à nos questions.

Qu’est-ce que Relier, en quelques mots ?

Sabine Goulin : Relier est un réseau, et non une association, qui a vu le jour suite à une demande de France Universités (alors nommée CPU). À l’occasion d’une journée organisée sur la thématique de la qualité dans l’enseignement supérieur le 5 décembre 2012, des participants d’une centaine d’établissements ont répondu présents et une quinzaine d’entre eux ont décidé de travailler ensemble sur le comité de pilotage : c'était le début de l’activité de Relier.

Sabine Goulin est directrice générale adjointe déléguée de l’Université de Lorraine - © D.R.
Sabine Goulin est directrice générale adjointe déléguée de l’Université de Lorraine - © D.R.

Nous portons plusieurs thématiques en lien avec la qualité : recherche, formation, innovation mais aussi gouvernance. Une quinzaine de personnes assurent le pilotage du réseau. Ce groupe d’experts se réunit régulièrement pour porter les valeurs de nos métiers, celles du co-travail, de l’expertise, de l’échange.

C’est un réseau où tout le monde a sa place, aussi bien les enseignants-chercheurs que les ingénieurs, les techniciens, qu’ils soient dans des fonctions politiques, opérationnelles, en services centraux comme en composante. Le corps de métier le plus représenté est celui des cadres administratifs qui sont en lien avec les équipes et la gouvernance. Nous avons 700 membres, dont une centaine de collègues à l’international.

Quels sont vos événements récurrents ?

Nous réinventer pendant la crise sanitaire

Thibault Nélias : Depuis la création de Relier, nous avons organisé 18 conférences en plénière, soit une à deux par an. Et, un an avant la Covid, nous avons instauré les « retex », retours d’expérience par visioconférence, consultés par plus de 1 200 participants au total. Nous avons dû nous réinventer pendant la crise sanitaire et avons profité de deux conférences en distanciel pour faire intervenir des collègues internationaux.

Par ailleurs, nous avons développé 31 sessions de formation et avons un rôle très proactif auprès de l’Agence de mutualisation des universités et établissements (Amue). Les thématiques tournent autour du management des risques, l’autoévaluation et le projet d'établissement, etc.

Un axe de développement est l’intervention en format atelier, huit ont eu lieu jusqu’à maintenant et nous souhaitons en organiser plus.

Les projets actuellement en cours ?

Thierry Bontems est ingénieur de recherche au CNRS - © D.R.
Thierry Bontems est ingénieur de recherche au CNRS - © D.R.

Thierry Bontems : Nous voulons constituer une base de connaissance pour nos collègues. Sur notre site web, toutes nos visioconférences ont été mises en ligne, nous avons créé une chaîne YouTube sur laquelle nous voulons capitaliser pour partager, notamment, les retours d’expérience.

Ces formats nous permettent de coller à l’actualité de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), nous avons donc abordé des thèmes comme la certification Qualiopi, la plateforme Services publics +, etc. Ils nous permettent de travailler sur des problématiques du quotidien, au contraire des conférences qui permettent de s’évader intellectuellement.

Allez-vous poursuivre ces formats en ligne ?

Thibault Nélias : Il y a une opportunité pour Relier dans ces nouveaux moyens de communication, mais nous devons nous poser la question de poursuivre la retransmission en ligne ou non. Créer du lien par visioconférence interposée ce n’est pas réellement possible, c’est pourquoi notre dernière conférence n’était pas filmée. Si les gens veulent voir les présentations, il faut venir.

Thierry Bontems : Derrière la thématique de fond des colloques, toute la richesse de nos événements vient des échanges entre les interventions. Nous l’avons bien vu récemment alors que nous avions une mission à l’étranger avec Sabine Goulin et que, en trois jours sur place, nous avons pu faire ce que nous n’arrivions pas à faire en trois ans à distance.

Ces dernières années, plusieurs réformes ont vu le jour, notamment en lien avec la Loi programmation de la recherche, quel impact sur les enjeux de la qualité ?

Sabine Goulin : Après des réformes successives, il faut maintenant prendre le temps de se poser et de considérer la finalité de la qualité. Les changements permanents ont perturbé la sécurisation et reproductibilité des process. Il faut aujourd’hui pérenniser les travaux de pilotage tout en intégrant une dimension d’accompagnement au changement.

En parallèle, la Covid a modifié les attentes par rapport au travail. La gouvernance des établissements a commencé à en tenir compte et va devoir continuer à évoluer dans ce sens. 

Thibault Nélias est ingénieur qualité à Nantes Université - © D.R.
Thibault Nélias est ingénieur qualité à Nantes Université - © D.R.

Thibault Nélias : Il y a de nouvelles pratiques à acquérir que le supérieur commence à s’approprier (le design thinking, une approche de l’innovation centrée sur l’humain, les enjeux de sens au travail par exemple). Des pratiques à mettre en place qui demandent du temps de cerveau et pour cela, il ne faut plus être noyé dans des opérations de gestion. Dans les métiers de la qualité, notre valeur ajoutée c’est bien notre expertise. C’est donc l’un des gros enjeux de la transformation : retravailler sur les process pour redonner du temps de réflexion aux agents.

Sabine Goulin : En effet, ce sont des métiers d’expertise et de conseils. Bon nombre de nos collègues travaillent directement avec le pilotage et la communauté. Nous sommes des faiseurs de cohérence.

Vous allez fêter vos dix ans…

Les enjeux à venir sont liés aux transformations de l’ESR

Sabine Goulin : Oui, nous nous orientons vers une nouvelle décennie et la question que nous devons nous poser : « Qu’est-ce que Relier pour demain ? ». Les enjeux à venir sont liés aux transformations de l’ESR : aujourd’hui, la qualité ne concerne plus uniquement le pilotage, mais toutes les dimensions du vivre ensemble. Du plus politique au plus opérationnel.

Thierry Bontems : Concrètement, pour fêter les dix ans du réseau, nous allons organiser un cycle de conférences spécifiques afin de dessiner son avenir avec nos membres.

Les autres étapes de notre tour de France des associations métiers 2022 !

Top départ avec les vice-présidents vie étudiante et de campus : à Vécu. Suivi d’un petit tour au pays des vice-présidents du numérique avec VP-Num.

Crochet par l’Association des responsables techniques immobilières de l’enseignement supérieur (Artiès) et du côté de la Fédération interuniversitaire de l’enseignement à distance (Fied).

Une visite au Réseau des responsables vie étudiante (R2VE) et à l'Association des directeurs et personnels de direction de bibliothèques universitaires (ADBU).

Enfin, un arrêt auprès de la Conférence permanente des chargés de mission égalité (CPED).