Le carnet de Campus Matin : 5 prises de postes à suivre en septembre 2022
Par Marine Dessaux | Le | Concours/recrutement
Directrice générale d’une école du supérieur, déléguée générale d’une association rassemblant des universités, président d’un syndicat étudiant, vice-président exécutif d’un groupe d’éducation, délégué ministériel…. Ces nominations ont marqué l’écosystème de l’ESR en ce mois de septembre. Quels sont les défis que devront relever ces personnalités ? Tout est consigné dans le carnet de Campus Matin !
Jean-Michel Jolion, Martin Hirsch, Étienne Matignon, Fouziya Bouzerda, Anne-Isabelle Bischoff… Autant de visages, plus ou moins familiers, qui font l’actualité de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) et qui prennent de nouvelles fonctions.
1. Fouziya Bouzerda, directrice générale de Grenoble école de management
L’avocate et élue lyonnaise, Fouziya Bouzerda est nommée directrice générale de Grenoble École de Management (GEM), annonce l’établissement le 1er septembre 2022. Elle succède à Loïck Roche, à ce poste depuis 2012, aujourd’hui directeur général adjoint et directeur académique du groupe IGS.
Avocate et élue Modem
Titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA en droit privé et d’un DEA en sciences criminelles, Fouziya Bouzerda prête serment en 1997 puis fonde son cabinet. En 2014, l’avocate est élue adjointe déléguée au commerce, à l’artisanat et au développement économique à la mairie de Lyon alors dirigée par Gérard Collomb.
Elle est également vice-présidente déléguée à l’insertion par l’économie de la métropole de Lyon, pus vice-présidente du pôle économie. En 2017, elle devient présidente de Sytral Mobilités. Depuis 2020, elle était présidente du Modem pour le département du Rhône.
Une « réorganisation stratégique » de l’école
GEM a « traversé une période compliquée avec la crise sanitaire et le contexte concurrentiel s’est accru. Les chiffres n’ont pas été très bons en 2021 avec un résultat en perte », selon Pierre Streiff, président de la chambre de commerce et d’industrie de Grenoble et à ce titre président de GEM depuis novembre 2021.
En 2020-2021, GEM déclarait un budget de 62 millions d’euros, selon les données de la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion, alors que le plan stratégique 2025, initié par l’ancienne gouvernance de la Chambre, visait d’atteindre 88 millions d’euros.
Souhaitant donner une nouvelle dynamique à l’école, Pierre Streiff a été confronté au départ du directeur historique Loïck Roche qu’il souhaitait voir rester mais dans une position différente. L’entrepreneur lyonnais a dû trouver une nouvelle figure pour incarner et relancer GEM. Pour ce faire, il a mobilisé pendant l’été le cabinet de recrutement Partners Drouault.
À la tête de GEM, Fouziya Bouzerda a pour mission de poursuivre le développement du plan stratégique de l’école grenobloise déployé depuis 2021. Novice dans le monde des grandes écoles, elle devra relancer l’établissement, notamment financièrement. Le tout sans rapprochement avec une autre école, précisait-elle lors de sa conférence de presse, le 13 septembre.
Départ de Jean-François Fiorina
Dans le même temps, Jean-François Fiorina, directeur adjoint de GEM depuis 2012, annonçait son départ. Un changement de cap « sans lien », d’après l’école. Notre chroniqueur, réalisant régulièrement des interviews d’acteurs en lien avec l’ESR, a été nommé directeur général de l’Ipag Business School, le 5 septembre.
Il était en poste à GEM, anciennement ESC Grenoble, depuis près de 23 ans, et a également présidé le concours Passerelle.
2. Jean-Michel Jolion, délégué ministériel chargé de la réforme des bourses
[photo=5080194]Jean-Michel Jolion est chargé de la concertation sur la vie étudiante et la réforme du système de bourses sur critères sociaux, annonce Sylvie Retailleau, ministre de l’ESR, lors de sa conférence de presse de rentrée le 15 septembre. Sa mission de délégué ministériel débute le 1er octobre 2022.
De syndicat à membre du cabinet de plusieurs ministres
Jean-Michel Jolion est professeur des universités associé à l’Insa de Lyon. Il a été membre du cabinet de plusieurs ministres (Benoit Hamon, Thierry Mandon, Najat Vallaud-Belkacem).
Sous le précédent quinquennat, il conseillait Frédérique Vidal, d’abord comme chargé des politiques de site, et du dialogue science société, puis de la formation. Il a également suivi la mise en œuvre des mesures ressources humaines de la Loi de programmation de la recherche (LPR).
Cet ancien élu du syndicat Sgen-CFDT au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) a été président du comité de suivi master. Il a notamment été délégué général de l’Université de Lyon, chef du service de la stratégie des formations à la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle.
Depuis son départ du cabinet de Frédérique Vidal, il s’impliquait sur le site lyonnais, notamment pour la préparation d’une réponse des écoles d’ingénieurs à l’appel à projets Excellences.
Un rapport pour juin 2023
La concertation sur la vie étudiante a pour but de questionner les aides existantes pour lutter contre la précarité étudiante, de pointer leurs limites, de comparer le système français avec ce qui existe à l’international et, à partir de cela, d’imaginer la construction d’un nouveau modèle.
En parallèle, la ministre Sylvie Retailleau a chargé les recteurs de mener des échanges territoriaux sur la vie étudiante (logement, restauration, santé, culture, sport) et la formation.
Jean-Michel Jolion devra remettre son rapport en juin 2023. « L’implémentation complète de la réforme aura lieu à la rentrée 2024 ou 2025, selon le modèle retenu », indique Sylvie Retailleau.
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3. Étienne Matignon, président de la Fage
Étienne Matignon est le nouveau président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). Il fait partie de la liste « Un nouveau jour », élue pour le bureau national de la fédération lors de son assemblée générale, le 24 septembre.
Vice-président en charge des affaires académiques du bureau précédent, il succède à Paul Mayaux, président durant deux mandats, de 2020 à 2022.
Un parcours engagé à seulement 21 ans
Étienne Matignon est diplômé d’une licence en sciences pour la santé d’Université Paris Cité, dans laquelle il a été élu au conseil d’administration et vice-président étudiant (2020-2021). Il est inscrit en licence de droit à l’Institut d’études à distance de l’École de droit de la Sorbonne depuis 2019.
Lutter contre la précarité étudiante
Le bureau de la Fage nouvellement élu a tenu une conférence de presse le 27 septembre au cours de laquelle elle revient sur les enjeux étudiants forts de cette rentrée. Le syndicat insiste sur :
- la nécessité d’une réforme structurelle des bourses sur critères sociaux, un chantier entamé par le ministère de l’ESR ;
- la démocratisation de l’enseignement supérieur : « Nous serons intransigeants sur l’affirmation de nos positions contre l’augmentation des frais d’inscription », dit Étienne Matignon ;
- son combat pour favoriser la participation démocratique des jeunes.
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4. Anne-Isabelle Bischoff, déléguée générale d’Udice
Directrice adjointe de cabinet à l’Université de Strasbourg, Anne-Isabelle Bischoff, s’apprête à devenir déléguée générale d’Udice, à compter d’octobre 2022. Elle succédera à Hélène Jacquet, déléguée générale depuis septembre 2020, qui retourne à l’Université de Bordeaux où elle était en poste.
Udice est une association regroupant dix universités de recherche intensive françaises que Michel Deneken, président de l’Unistra, préside depuis mai 2022.
Un parcours au sein de l’université strasbourgeoise
Titulaire d’un doctorat en biologie et d’un DESS (équivalent d’un master 2) en communication scientifique de l’Unistra, Anne-Isabelle Bischoff y a effectué toute sa carrière. D’abord dans la communication scientifique, puis institutionnelle, avant de devenir cheffe de cabinet de Michel Deneken, en avril 2019. En septembre 2021, elle est directrice adjointe de son cabinet.
Développer la voix des universités à fort potentiel de recherche
« Nous attendons beaucoup de notre nouvelle ministre », confiait Michel Deneken à News Tank Éducation & Recherche le 15 juin dernier, à propos d’Udice. Le réseau d’universités veut affirmer sa trajectoire et la particularité des établissements à fort potentiel de recherche, notamment ceux qui sont circonscrits au sein d’Initiatives d’excellence (Idex). Udice veut être « un acteur et un partenaire particulier, avec sa propre voix, de l’ensemble de l’ESR. ».
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5. Martin Hirsch, vice-président de Galileo
Martin Hirsch, ancien directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), rejoint Galileo Global Éducation comme vice-président exécutif, indique le groupe le 16 septembre.
Présidé par Marc-François Mignot-Mahon, Galileo Global Éducation est un groupe d’enseignement supérieur privé, contrôlé depuis juillet 2020 par un consortium d’investisseurs de long terme. Il vient notamment d’entrer au capital d’EMLyon business school, où il dispose de la majorité des sièges au conseil de surveillance.
Un parcours éclectique avant de rejoindre l’enseignement supérieur
Martin Hirsch est ancien élève de l’ENS-PSL et de l’ÉNA (devenue Institut national du service public). Fondateur et président de l’Institut de l’engagement, il a présidé Emmaüs France et été haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté et à la jeunesse.
Sous le précédent quinquennat, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, lui avait confié la présidence d’un comité stratégique sur la diversité sociale.
Développer des formations aux métiers de la santé et créer une fondation
Galileo Global Éducation précise que Martin Hirsch « œuvrera notamment à développer des formations aux métiers de la santé à l’échelle globale ». Il contribuera à la création d’une fondation Galileo Global Éducation, avec le but exclusif d’aider les jeunes précaires à accéder à une éducation permettant de transformer leur trajectoire.