Numérique

[Vidéo] L’enseignement sup’ à l'épreuve de la transformation numérique | JF Fiorina x Nadia Jacoby

Par Marine Dessaux | Le | Pédagogie

Acteur du sup’ passionné de son actualité, Jean-François Fiorina réalise pour Campus Matin une série d’interviews en visio. En ce mois de juillet, retrouvez l’entretien avec Nadia Jacoby, fondatrice de la edtech Simone et les robots, qui décrypte l’enquête « Crise sanitaire et stratégie numérique » menée avec l’association VP-Num.

Nadia Jacoby a été vice-présidente de VP-Num de 2016 à 2019. - © D.R.
Nadia Jacoby a été vice-présidente de VP-Num de 2016 à 2019. - © D.R.

Au cœur de l'été, visionnez un nouvel épisode des interviews vidéos de Jean-François Fiorina en partenariat avec Campus Matin. Le directeur général adjoint de Grenoble École de Management se tourne vers Nadia Jacoby, ancienne vice-présidente numérique et communication de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et fondatrice de la edtech de conseil en transformation digitale, Simone et les Robots.

Ex membre de VP-Num dont elle a été vice-présidente de 2016 à 2019, elle a réalisé avec cette association la deuxième édition de l’enquête « Crise sanitaire et stratégie numérique » , parue en avril dernier. Conclusion principale : « Il n’y a pas de discontinuité forte entre gestion de crise et poursuite stratégique de transformation numérique », dit Nadia Jacoby.

Le contenu de l’enquête

C’est suite au premier confinement, en mai 2020, qu’a été organisée la première édition de l’enquête sur l’impact de la crise sanitaire sur la stratégie numérique des universités. De nouveaux questionnaires ont été envoyés fin 2021 pour une deuxième édition. « Le périmètre est identique, explique Nadia Jacoby, il concerne l’ensemble des universités françaises. Le taux de réponse est de 66 % des établissements qui accueillent 76,5 % de la population étudiante. »

Outre la poursuite des stratégies de transformation numérique, l’enquête révèle que les dispositifs d’accompagnement et de formation des enseignants sont largement répandus. « C’est l’intégralité des universités qui déclarent avoir des dispositifs de formation aux usages numériques et 93 % qui proposent de l’accompagnement à la transformation pédagogique », énonce la dirigeante de Simone et les Robots.

Un rôle pédagogique de l’enseignant au cœur

« On ne fait plus les cours de la même façon », observe Nadia Jacoby. Entre l’évolution des connaissances en sciences cognitives et l’apparition de nouveaux outils, la pédagogie se transforme.

« Cela permet de sortir d’une transmission très descendante. On met l’étudiant au centre du processus d’apprentissage. »

Le risque de fracture entre les étudiants

Cela doit également être un point d’attention fort pour les établissements, selon Nadia Jacoby : l’accompagnement des étudiants dans la transformation numérique du supérieur.

En effet, « certaines populations ont plus de capacités à gérer le  »à la carte«  qu’offrent les nouveaux parcours de formations flexibles. Il faut un suivi renforcé pour limiter le risque de fracture entre étudiants. »

Une bascule qui s’accompagne de nouvelles modalités de financement

Le numérique, ce sont des infrastructures, des équipes et des outils qui nécessitent des moyens. Un besoin financier soutenu notamment par les appels à projets (AAP) et manifestations d’intérêt (AMI) lancés par le gouvernement. C’est notamment le cas de l’AMI Demoes de décembre 2020, de l’AAP hybridation des formations d’enseignement supérieur de juillet 2020 et de l’AAP Deffinum, dont la troisième vague a eu lieu en début d’année.

« C’est un des enseignements de l’enquête : beaucoup d’universités se sont misent en ordre de marche pour adapter leur manière de répondre à ces appels à projets. Elles se sont organisées pour y répondre quasi-systématiquement. Elles ne sont pas forcément enchantées par ces modalité de financement public mais c’est un fait », indique Nadia Jacoby.

Bientôt une troisième édition de l’enquête ?

Interrogée sur une potentielle troisième édition de l’enquête « Crise sanitaire et stratégie numérique », Nadia Jacoby affirme sa volonté de poursuivre cette étude sur la durée car « ce sont des éléments instructifs pour les établissements eux-mêmes ». Le format pourrait changer, prévient-elle néanmoins.