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Le carnet de Campus Matin : les 5 prises de postes qui ont marqué mars 2023

Par Marine Dessaux | Le | Concours/recrutement

Une ancienne ministre au conseil d’administration d’un institut d’études politiques, de nouveaux bureaux pour l’associations des responsables vie étudiante et pour celle des industriels du numérique de l’éducation et de la formation, un passage d’une école de commerce à une école d’ingénieurs… Des prises de fonctions à ne pas rater décryptées dans le carnet de Campus Matin du mois de mars !

Ces cinq personnalités de l’ESR ont pris de nouvelles fonctions en mars - © Unsplash
Ces cinq personnalités de l’ESR ont pris de nouvelles fonctions en mars - © Unsplash

Vitaline Gomes, Romain Quesnel, Emmanuelle Garnier, Pierre Laborde, Geneviève Fioraso. Ces personnalités de l’enseignement supérieur et de la recherche ont endossé de nouvelles fonctions ou ont été renouvelées à leur poste en mars.

1. Emmanuelle Garnier, présidente de l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès

Emmanuelle Garnier est réélue présidente de l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès, avec 23 voix sur 36 au premier tour du scrutin, le 23 février. Elle avait été élue pour un premier mandat en novembre 2018 et était, depuis novembre 2022, administratrice provisoire de l’établissement.

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Emmanuelle Garnier est présidente de l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès pour un second mandat. - © UT2
Emmanuelle Garnier est présidente de l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès pour un second mandat. - © UT2

Titulaire d’un doctorat obtenu en 1997 et d’une habilitation à diriger des recherches soutenue en 2009, Emmanuelle Garnier est professeure d’université en études hispaniques et hispano-américaines depuis 2011. Elle a rejoint l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès en 2002.

Entre 2003 et 2006, elle a dirigé le département de langues étrangères appliquées, puis exercé les fonctions de rapporteure de la commission des formations de l’université entre 2005 et 2007. Elle a dirigé l’équipe d’accueil du laboratoire Lettres, Langages et Arts Créatis de 2011 à 2018 et siégé à la commission de la formation et de la vie universitaire et au conseil académique de son université, entre 2016 et 2018.

Depuis janvier 2021, elle est membre du conseil d’administration de France Universités. De janvier à décembre 2022, elle a aussi présidé sa commission des relations internationales et européennes.

Ses enjeux

« Les mots-clefs de mon mandat seront l’apaisement et le dialogue », c’est ainsi qu’Emmanuelle Garnier définissait ses objectifs, interrogée par News Tank Éducation & Recherche à la suite de sa première élection en tant que présidente de l’établissement toulousain en 2018.

En effet, elle prenait alors ses fonctions dans un contexte de crise. La dissolution des conseils avait été décidée par le ministère, et le président, Daniel Lacroix, avait quitté ses fonctions fin mars 2018, après des semaines de mobilisation d’étudiants et d’une partie du personnel contre le projet de fusion de l’université avec trois autres établissements, dans le cadre d’une candidature à l’Initiative d’excellence (Idex), finalement rejetée par le jury international.

Une fois élue, Emmanuelle Garnier préfère retrouver la paix sociale plutôt que d’imaginer reconstruire un énième projet.

Un pari qui semble réussi, cinq ans plus tard. L’ex-université du « Mirail », célèbre pour ses mobilisations lors des mouvements sociaux, parvient à fonctionner malgré l’hostilité au projet de réforme gouvernementale sur les retraites. Et la volonté de second mandat de sa présidente « pacificatrice » n’a pas été contestée. 

À Toulouse, un site éclaté entre de multiples établissements en réorganisation permanente, elle fait figure de facilitatrice — elle a eu un rôle moteur dans la réussite du site toulousain à l’appel à projets Excellences — et incarne désormais la stabilité. 

2. Romain Quesnel, président du R2VE

Romain Quesnel, responsable de la vie associative et étudiante de l’Université de Poitiers, est élu président du Réseau des responsables vie étudiante des établissements d’enseignement supérieur (R2VE), lors de l’assemblée générale du 20 janvier. Il succède à Tiffany Audoux (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

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Romain Quesnel est responsable de la vie associative et étudiante de l’Université de Poitiers. - © Réseau vie étudiante
Romain Quesnel est responsable de la vie associative et étudiante de l’Université de Poitiers. - © Réseau vie étudiante

Diplômé d’une licence professionnelle en techniques et activités de l’image et du son de l’IUT de Lens en 2013, Romain Quesnel est brièvement chef de projet de création d’album musical au début de la même année. Il devient à l’été technicien spectacle au sein du service culturel de l’Université d’Artois, poste qu’il occupe jusqu’en juin 2014.

Il enchaîne d’autres fonctions toujours en lien avec l’audiovisuel, mais en dehors de l’ESR, jusqu’en janvier 2015 où il devient chargé d’animation du campus au sein de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Limoges. En septembre 2016, il rejoint l’Université de Poitiers où il est chargé de mission développement de la vie associative avant d’être promu responsable de la vie associative et étudiante, en septembre 2018. 

Ses enjeux

Le R2VE indique avoir notamment pour projets en 2023 :

  • la « participation au groupe de travail sur les schémas directeurs de vie étudiante et l’élaboration du guide d’accompagnement des établissements ;
  • et la poursuite du travail sur la création d’un référentiel métier ».

Le 30 mars s’est tenue une formation sur la gestion financière de la CVEC à Université Paris Cité, en partenariat avec l’association des directeurs financiers de l’ESR et la Dgesip. Le lendemain, le réseau a participé au séminaire annuel de la CVEC, organisé par la Dgesip.

Par ailleurs, pour la première fois depuis sa création, le réseau se dote d’un conseil d’administration.

Le bureau du R2VE

L’association compte par ailleurs les membres suivants : 

• Vice-présidente : Alexandra Piaumier, Avignon Université ;
• Vice-présidente : Valérie Berger, Université Paris Cité ;
• Trésorier : Jérémy Landrieux, Université de Picardie ;
• Vice-trésorier : Antoine Pierchon, Université Bretagne Occidentale ;
• Secrétaire : Élodie Bayoud, Université Jean Moulin Lyon 3.

3. Vitaline Gomes, directrice marketing et communication de l’EPF

Vitaline Gomes est nommée directrice marketing et communication de l’EPF École d’ingénieurs. Elle a pris ses fonctions le 6 mars. 

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Après l’Essec, Vitaline Gomes rejoint l’EPF École d’ingénieurs. - © DR
Après l’Essec, Vitaline Gomes rejoint l’EPF École d’ingénieurs. - © DR

Diplômée de l’Efap et de l’Iris Sup', en géoéconomie et intelligence stratégique, elle débute sa carrière comme chargée de mission au cabinet du maire de la ville de Cergy. Elle devient ensuite chargée de communication pour le complexe portuaire, Haropa Port, puis responsable communication pour le fabricant d’éoliennes, Nordex/Acciona Windpower.

Elle rejoint l’Essec Business School en avril 2018, d’abord en tant que chargée de projets en communication internationale, puis responsable de la communication externe et des relations média. Depuis janvier 2020, elle était responsable de la communication et des relations média de l’école de management.

Ses enjeux

Vitaline Gomes sera en charge d’établir une stratégie de communication alignée avec la politique du nouveau directeur de l’EPF, Emmanuel Duflos, précédemment directeur de Centrale Lille. En janvier dernier, il succédait à Jean-Michel Nicolle qui avait annoncé son départ de l’école d’ingénieurs un an auparavant, à l’occasion de l’inauguration du nouveau campus de Cachan.

Un déménagement qui a marqué un tournant pour l’établissement puisqu’il s’est inscrit dans la création de l’alliance pour les sciences et la technologie Paris-Cachan avec les écoles ESITC Paris, ESTP, Aivancity, et Ecam-Epmi. Une force commune prometteuse pour peu qu’elle réussisse sa communication autour de ce campus en périphérie parisienne qui a pour ambition de développer un lien fort avec son territoire.

4. Pierre Laborde, président de l’Afinef

Pierre Laborde est élu président de l’Association française des industriels du numérique de l’éducation et de la formation (Afinef) lors de son assemblée générale, le 13 mars. Le directeur général de Cabrilog, jusqu’alors vice-président international de l’association, succède à Marc Alperovitch. 

DG de Cabrilog, Pierre Laborde prend la tête de l’Afinef. - © D.R.
DG de Cabrilog, Pierre Laborde prend la tête de l’Afinef. - © D.R.

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Diplômé de Télécom Paris, Pierre Laborde travaille pour la edtech Cabrilog depuis 2005. D’abord responsable produit pendant dix ans, il a ensuite assuré la direction par intérim de l’entreprise avant d’en devenir directeur en 2018.

La société conçoit, développe et diffuse des ressources numériques pédagogiques dédiées aux mathématiques pour les élèves et enseignants du primaire au secondaire.

Ses enjeux

« Une association plurielle et prospective pour une filière percutante » : c’est le vœu que Pierre Laborde partage sur LinkedIn, alors qu’il prend la présidence de l’Afinef. L’association, créée en 2012, fédère les entreprises du numérique pour l’éducation et la formation professionnelle et compte plus d’une centaine de membres.

Le nouveau bureau exécutif souhaite notamment accompagner la croissance de l’association et proposer de nouveaux services à ses membres. Pour cela, elle organise des webinaires pour décrypter les différents dispositifs publics dont peuvent bénéficier les edtechs ou les réglementations que doivent respecter les entreprises pour s’implanter sur le marché de l’éducation. 

« La coopération, le sens du collectif et des groupes de travail actifs, innovants, force de proposition, sont au cœur de l’ADN de l’Afinef. » Dans la continuité de cette approche collective, l’association qui se définit comme « complémentaire d’EdTech France » — l’autre association représentative de l’écosystème — ambitionne de renforcer ses actions à l’échelle européenne et internationale. Elle va notamment accentuer ses actions sur plusieurs thématiques telles que l’engagement des jeunes, l’orientation, l’inclusion et l’égalité fille-garçon.

Quatre nouveaux vice-présidents

Romuald Guégan reste trésorier de l’Afinef. Ont été désignés vice-présidents :

Emilie Pesce (Millionroads) comme VP égalité et orientation ;
 Léo Briand (VittaScience) et Pascal Bringer (Maskott) tous deux VP éducation ;
Laurence Carlinet (ETS Global) et Marc Alperovitch (Isograd) sont VP formation professionnelle ;
Philippe Mero (EvidenceB) est VP international.

5. Geneviève Fioraso, membre du conseil d’administration de Sciences Po Grenoble — UGA

Femme politique membre du Parti socialiste depuis 1983, Geneviève Fioraso devient membre du conseil d’administration de Sciences Po Grenoble — Université Grenoble Alpes, le 1er mars 2023.

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Geneviève Fioraso a été ministre de l’ESR sous François Hollande. - © MESR
Geneviève Fioraso a été ministre de l’ESR sous François Hollande. - © MESR

De 2003 à 2012, Geneniève Fioraso a été présidente-directrice générale de la société d’économie mixte Minatec entreprises, plateforme de valorisation industrielle du campus d’innovation Minatec à Grenoble dédié aux micro et nanotechnologies.

Elle est ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche entre 2012 et 2014, sous François Hollande. Un mandat marqué par l’introduction et l’adoption, en 2013, de la loi sur l’enseignement et la recherche qui vise à améliorer la réussite étudiante et le rayonnement de la recherche.

De 2015 à 2017, Geneniève Fioraso est députée de l’Isère. Elle a ensuite été présidente de l’Institut de recherche technologique Saint-Exupéry, en 2019 et 2020.

Ses enjeux

L’arrivée de Geneniève Fioraso, une figure locale et nationale de l’ESR, intervient dans un contexte d’une longue crise au sein de l’établissement. 

En mars 2021, les noms de deux enseignants de l’école ont fait l’objet d’un collage sur les murs, accompagnés de propos les accusant d’islamophobie et d’un appel à démission. Derrière cette action marquante, une campagne des étudiants de l’Union syndicale de l’institut d’études politiques demandant des sanctions contre ces deux personnes.

À la suite de cet incident, une mission a été confiée à l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igésr) par la ministre de l’époque, Frédérique Vidal. Le rapport parait le 7 mai 2021 et liste 11 recommandations, allant des mesures disciplinaires à des initiatives de cohésion de l’équipe pédagogique autour de valeurs communes.

En décembre, l’un des deux enseignants visés par les accusations, Klaus Kinzler, est suspendu par la direction. Une décision qui fait polémique d’autant qu’elle n’était pas préconisée par l’Igésr. Quelques semaines plus tard, la région Auvergne Rhône-Alpes annonce suspendre ses aides, le ministère et l’Igésr disent eux suivre le dossier « attentivement ». Finalement, en janvier 2022, l’IEP grenoblois met en place un comité consultatif de personnalités pour répondre aux enjeux ayant suscité cette crise.