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Au Bett Show 2024, « des victoires prometteuses pour la edtech française »

Par Isabelle Cormaty | Le | Edtechs

Le plus grand salon européen dédié aux entreprises des technologies pour l’éducation, le Bett Show, a réuni à Londres du 24 au 26 janvier. Deux entreprises françaises en reviennent notamment avec un trophée. Campus Matin vous résume ce qu’il faut retenir du salon pour la délégation française et les tendances edtechs à suivre en 2024.

La 38e édition du Bett Show s’est tenue à Londres du 24 au 26 janvier. - © Hyve Group
La 38e édition du Bett Show s’est tenue à Londres du 24 au 26 janvier. - © Hyve Group

24 entreprises edtechs françaises ont fait le voyage à Londres fin janvier pour exposer au British education training and technology Show, dit Bett Show, cette année.

L’occasion pour elles de présenter leurs solutions, faire de la veille, trouver de nouveaux partenaires et d’échanger avec les acteurs institutionnels français et étrangers. Quel bilan dresser pour la délégation française ? Quelles sont les tendances edtechs à suivre ? Voici tout ce qu’il faut en retenir.

Nolej et EvidenceB récompensées

Nolej, cofondée par Nejma Belkhdim, est la première edtech française à remporter les Gesa. - © D.R.
Nolej, cofondée par Nejma Belkhdim, est la première edtech française à remporter les Gesa. - © D.R.

Ramener la coupe à la maison. C’était l’objectif de Nejma Belkdhim, la cofondatrice de Nolej après avoir été désignée le 29 novembre « champion France » du concours tricolore des Global edtech start-up awards (Gesa). Et elle a réussi son pari ! L’entreprise qui représentait la France lors de la finale monde remporte le prix de la meilleure start-up le 25 janvier.

C’est la première edtech française à remporter ce concours international qui rassemble plus de 7000 start-up edtechs de 134 pays. À la victoire de Nolej, s’ajoute aussi celle d’EvidenceB, récompensée aux Bett Awards le 24 janvier.

Déjà finaliste en 2022, l’entreprise fondée par Catherine et Thierry de Vulpillières est lauréate dans la catégorie « entreprise de l’année avec un chiffre d’affaires inférieur à 3 M£ » soit 3,5 millions d’euros. Elle figure parmi les 23 lauréats de ce concours. 

La start-up était nommée dans deux autres catégories : IA dans l’éducation et solution numérique d’apprentissage du calcul et des mathématiques au primaire. C’est la seconde entreprise française à remporter un prix aux Bett Awards, après la victoire en 2022 de la edtech rennaise Kaligo dans la catégorie « produit numérique d’apprentissage de la langue au primaire ».

Deux entreprises françaises spécialisées sur l’IA  

« C’est une très grande fierté française ! Deux victoires qui récompensent l’intelligence artificielle au service des enseignants pour favoriser l’interactivité avec leurs élèves et l’ancrage mémoriel de ces derniers. Et l’intelligence artificielle au service de la différenciation pédagogique pour la performance éducative », réagit Orianne Ledroit, déléguée générale d’EdTech France le 26 janvier sur Linkedln. 

Nolej et EvidenceB partagent un point commun : elles sont toutes deux spécialisées sur l’intelligence artificielle. 

EvidenceB fait partie des 23 lauréats des Bett Awards. - © D.R.
EvidenceB fait partie des 23 lauréats des Bett Awards. - © D.R.

La première, créée en 2020, développe en effet un outil destiné aux enseignants du collège au supérieur qui transforme des documents statiques en activités pédagogiques, tandis que la seconde, fondée en 2017, propose des modules d’apprentissage adaptatifs sur les savoirs fondamentaux basés sur les recherches en sciences cognitives et en IA. 

Pour Jérôme Fabry, associé chez EY-Parthenon, « ces victoires sont prometteuses pour la edtech française. Cela nous rapproche de la promesse de l’IA : personnaliser l’enseignement avec des outils simples. La France doit devenir la place forte de l’IA en Europe, le gouvernement est très offensif sur le sujet. »

Une team France edtech lancée

Le lancement de la team France edtech a eu lieu lors d’une réception à l’ambassade de Londres le 24 janvier. - © D.R.
Le lancement de la team France edtech a eu lieu lors d’une réception à l’ambassade de Londres le 24 janvier. - © D.R.

Les acteurs institutionnels français ont aussi profité du Bett Show pour lancer la « team France filière edtech » en marge du salon, lors d’une réception de la délégation à l’ambassade de France à Londres le 24 janvier. 

Cette initiative réunit les associations représentatives des entreprises edtechs — l’Afinef et EdTech France — les ministères des affaires étrangères et de l’éducation nationale, France éducation internationale et Business France.

L’objectif est de rendre davantage visible la filière edtech française à l’étranger et faciliter l’export des entreprises françaises. Cela se traduira notamment par :

  • un calendrier des événements et opérations à l’étranger ;
  • un guichet unique à l’export pour les entreprises edtechs ;
  • la publication d’une cartographie des marchés prioritaires ;
  • ou encore l’appui par Business France à la conquête de nouveaux marchés. 

Les tendances edtechs à suivre

Outre la place grandissante de l’IA dans l’éducation, quelles sont les tendances edtechs qui ont marqué le Bett Show 2024 ? Jérôme Fabry, associé du cabinet de conseil en stratégie, EY-Parthenon constate « le retour de la robotique, avec des robots de plus en plus performants augmentés par l’IA ».

L’evidence based approach, c’est-à-dire l’impact des solutions edtechs sur l’enseignement, fait également partie des sujets phares du salon.

Jérôme Fabry est associé chez EY-Parthenon, un cabinet de conseil en stratégie. - © D.R.
Jérôme Fabry est associé chez EY-Parthenon, un cabinet de conseil en stratégie. - © D.R.

« Dans beaucoup de pays européens, des approches contradictoires du numérique cohabitent : sont mis en avant le risque de fuite des données ou le temps d’écran trop important des enfants. L’enjeu pour la filière edtech est de prouver l’impact des solutions et de le diffuser auprès du grand public. Les entreprises edtechs sont plus matures qu’il y a quelques années, mais il y a une fracture entre les collectivités qui sont prêtes à investir dans des outils et celles qui se demandent encore si le numérique sert à quelque chose », analyse Jérôme Fabry.

« Parmi les solutions finalistes des Bett et des Gesa awards, figuraient plusieurs solutions pour les publics à besoins particuliers comme les dys. C’est une des promesses fortes de la edtech : pouvoir s’adresser à tous les publics grâce à la technologie », souligne le consultant.

Après l’explosion de la bulle métaverse, la réalité virtuelle et l’immersif semblent s’implanter durablement dans le paysage de l’éducation. « Le coût de l’équipement a beaucoup diminué, il y a donc un potentiel du développement, notamment pour la formation à des métiers techniques de personnes en reconversion professionnelle », ajoute-t-il.

Concernant le supérieur, Jérôme Fabry note qu’il « existe davantage de edtechs spécialisées sur le suivi des étudiants, que ce soit en stage, pour la vie étudiante ou encore sur le bien-être psychologique. La technologie permet de repérer certaines situations de décrochage. »

Une étude sur la filière edtech en préparation

Le cabinet de conseil en stratégie EY prépare pour le printemps 2024 une mise à jour de l’étude sur la filière edtech française publiée en mars 2022 et intitulée « L’année du milliard, enjeux et perspectives d’une accélération inédite ». 

Commandée par la Banque des Territoires et réalisée en partenariat avec EdTech France et l'Afinef, cette étude a pour but de dresser un état des lieux de l’évolution de la filière au cours des deux dernières années et d’identifier les besoins de financement. Les entreprises edtechs sont invitées à faire entendre leur voix en répondant à un questionnaire

Concepts clés et définitions : #Edtech