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Cinq chiffres clés sur les stéréotypes de genre dans les grandes écoles


Quels sont les stéréotypes les plus ancrés dans la tête des étudiantes et des étudiants ? Et quels effets ont-ils sur leurs attentes et sur leurs ambitions professionnelles ? C’est ce que la Conférence des grandes écoles a voulu savoir avec son baromètre sur les stéréotypes de genre, réalisé en partenariat avec l’Association française des managers de la diversité, et dont la quatrième édition est parue mi-octobre. Campus Matin vous propose une synthèse des cinq chiffres les plus marquants de cette enquête.

Campus Matin vous propose une synthèse des cinq chiffres les plus marquants du baromètre CGE-AFMD. - © Canva
Campus Matin vous propose une synthèse des cinq chiffres les plus marquants du baromètre CGE-AFMD. - © Canva

La Conférence des grandes écoles (CGE) a réalisé le baromètre sur les stéréotypes de genre pour la quatrième année, en lien avec l’Association française des managers de la diversité (AFMD).

Elle repose sur un sondage, envoyé du 20 janvier au 14 mars 2025, aux étudiants et étudiantes des grandes écoles, contactés via la CGE, auquel 3 114 étudiants et étudiantes y ont répondu, issus de 89 établissements. Voici cinq chiffres à retenir.

79,9 %

des étudiants et étudiantes estiment que la société est le premier vecteur de stéréotypes de genre, devant les réseaux sociaux (63,5 %) et les médias (57,3 %). À l’inverse, les écoles elles-mêmes, leurs personnels et leurs associations étudiantes sont très peu perçus comme sources de stéréotypes. Pour la CGE, cela confirme que l’enseignement supérieur constitue un espace privilégié pour agir sur ces représentations.

76,5 %

attribuent l’empathie aux femmes, contre 52,7 % qui associent la confiance en soi aux hommes. Des résultats stables par rapport aux éditions précédentes du baromètre, qui montrent un ancrage durable des stéréotypes dans les perceptions étudiantes. Ces « qualités miroir » traduisent une répartition genrée des compétences, encore très marquée.

79,2 %

des répondants se disent « tout à fait d’accord » avec l’idée que les hommes et les femmes ont les mêmes compétences professionnelles, contre 82,4 % en 2021. Ce léger recul, observé dans un contexte de polarisation autour des questions de genre, interroge la CGE : « il se passe quelque chose que nous n’arrivons pas encore à nommer », souligne-t-elle.

75 %

font de la rémunération satisfaisante leur première aspiration professionnelle, un objectif partagé par les étudiantes comme par les étudiants, mais plus affirmé en école de management (jusqu’à 90,9 %). Vient ensuite la recherche d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, cité par environ la moitié des répondants.

11,4 %

des femmes ingénieures déclarent être sensibles à l’engagement écologique de leur école, un chiffre modeste, mais qui dépasse la moyenne générale (8,5 %). Il révèle toutefois que l’écologie reste un critère secondaire dans le choix des formations, loin derrière l’appétence pour les disciplines enseignées (74,8 % pour les élèves ingénieurs et ingénieures) ou la recherche d’un diplôme prestigieux (56,8 % pour les futurs managers).

Les pistes d’action

Face à ces résultats, la CGE propose quatre pistes d’actions aux établissements et leurs équipes :

• Informer et sensibiliser les étudiantes et les étudiants sur les effets des stéréotypes dans le champ du travail (inégalités salariales, déséquilibre des temps de vie professionnels et personnels, autocensure des femmes…) et des études (liens entre stéréotypes de genre et violences sexistes et sexuelles).

• Rendre les formations relatives à l’égalité femmes-hommes obligatoires pour tous les étudiants et toutes les étudiantes.

• Intégrer une réflexion sur la place des réseaux sociaux qui ont « un effet amplificateur sur les stéréotypes de genre ».

• Accompagner les nouveaux modèles d’ambition et de nouvelles aspirations émergents.