Vie des campus

Soutien disciplinaire, méthodologie… Que retenir des dispositifs d’intégration des Insa ?


Remise à niveau, accompagnement méthodologique, intégration sociale… Le Groupe Insa a passé au crible plus de 60 dispositifs déployés dans ses écoles d’ingénieurs pour mieux accueillir les primo-entrants. Une vue d’ensemble qui met en lumière une certaine homogénéité, mais aussi les défis de l’accompagnement à la réussite.

Des écoles d’été permettent aux étudiants internationaux de découvrir le campus avant la rentrée. - © Insa Lyon
Des écoles d’été permettent aux étudiants internationaux de découvrir le campus avant la rentrée. - © Insa Lyon

À quoi ressemble l’intégration des nouveaux étudiants au sein des sept écoles d’ingénieurs du Groupe Insa, un enjeu au cœur du démonstrateur numérique OpenInsa2025 lancé en 2021 ?

« Dans le cadre de ce projet, nous avons analysé ce qui existait à l’échelle du groupe, répond Sophie Casanova, directrice des études du premier cycle d’Insa Lyon. Il en ressort que les initiatives sont assez similaires, bien qu’il existe plus de 60 dispositifs différents ! »

Soutien disciplinaire, méthodologie, vie étudiante : une intégration en trois volets

L’intégration se répartit en trois grandes thématiques : remise à niveau disciplinaire ; accompagnement méthodologique ; et événements en lien avec la vie étudiante (connaissance de l’environnement, se sentir bien au sein de la promo, etc.).

Initiative originale, le soutien disciplinaire inclut un module distanciel de révisions, accessible pendant l’été à tous les futurs élèves du groupe. Il est complété de séances en présentiel durant l’année, dont les modalités varient d’une école à l’autre.

Fatma Saïd-Touhami, responsable de l’équipe Atena. - © D.R.
Fatma Saïd-Touhami, responsable de l’équipe Atena. - © D.R.

En plus des journées d’intégration pour toute la promotion, l’Insa Lyon organise des écoles d’été pour les étudiants étrangers ou sous convention. « Cela leur permet de se familiariser avec le campus et de comprendre l’organisation des enseignements avant la rentrée », explique Fatma Saïd-Touhami, responsable de l’équipe appui aux techniques de l’enseignement, du numérique et de l’apprentissage (Atena).

Le volet méthodologique est le moins répandu, car plus difficile à mettre en place. « Nous faisons appel à des enseignants permanents, les intervenants extérieurs sont trop découplés de ce que nous faisons et les pairs manquent souvent de recul. Mais, même pour eux, ce n’est pas évident d’apprendre à apprendre. Il s’agit de méta pédagogie et ils n’y sont pas formés », remarque Sophie Casanova.

Former les enseignants en méthodologie

En réponse au manque de formation en soutien méthodologique, le Groupe Insa travaille depuis 2024 avec une intervenante extérieure, qui est à la fois sociologue et psychologue : Hélène Weber. Une prochaine formation pour tous les enseignants du groupe, le 11 septembre, portera sur la prise de confiance chez les étudiants et l’apprivoisement du stress.

À l’Insa Lyon, la collaboration avec Hélène Weber est plus ancienne. Les enseignants ont donc eu l’occasion de suivre plus d’ateliers, notamment autour de l’organisation générale en études supérieurs ou de l’optimisation des capacités de compréhension, de mémorisation et de réflexion. « Cette formation est fortement appréciée par ces enseignants qui se sont partagés entre eux les méthodes et astuces », observe Fatma Saïd-Touhami.

Des ateliers méthodologiques qui doivent encore convaincre plus d’étudiants

À l’Insa Lyon, les deux ateliers méthodologiques proposés ont été suivis par environ 150 étudiants sur 800 en première année. Ils sont optionnels. « Si c’est obligatoire, cela ne fonctionne pas : les étudiants doivent décider que cela leur est utile », rapporte Sophie Casanova. Interrogés à la fin des ateliers, 56,7 % des étudiants concernés les trouvent utiles ou très utiles, mais seuls 21,6 % ont fait évoluer leurs pratiques de manière pérenne.

Sophie Casanova est directrice des études du premier cycle d’Insa Lyon. - © D.R.
Sophie Casanova est directrice des études du premier cycle d’Insa Lyon. - © D.R.

La saisonnalité a son importance dans le succès de ces ateliers d’une heure et demie, en groupes de 16 étudiants maximum. « Le meilleur moment est à partir de la Toussaint, car sinon, les étudiants ne se rendent pas compte qu’ils en ont besoin », précise la directrice des études du premier cycle d’Insa Lyon.

« C’est un point qui pêche encore : les élèves ne se rendent pas compte de l’importance de ces ateliers, regrette Sophie Casanova. Ils préfèrent le soutien disciplinaire. En termes de méthodologie, ils aimeraient des solutions toutes faites, mais pour trouver ce qui leur convient, ils doivent expérimenter et trouver par eux-mêmes. Nous pouvons seulement les guider. »

Tous les ans, le dispositif évolue à la marge, pour répondre à cet enjeu de motivation des étudiants. En 2024-2025, une présentation en amphithéâtre, notamment en neurosciences et sur le fonctionnement de la mémoire, a été rendue obligatoire. Elle s’en est suivie d’une augmentation des inscriptions aux ateliers.

De quoi parlent les ateliers méthodologiques ?

Les ateliers portent notamment sur la meilleure façon de travailler pour faire fonctionner sa mémoire : le bon moment pour faire des pauses, l’importance de réactiver une notion mémorisée, comment faire des liens entre les connaissances.

Mais aussi sur comment s’organiser et limiter la procrastination, notamment en identifiant le moment de la journée où l’étudiant se sent le plus efficace, en évitant les distractions et en trouvant des lieux où travailler au calme en vacances.

Ou encore sur la manière de faire des fiches, de prendre des notes en amphi, de gérer son temps en évaluation…