Vie des campus

Vaccination du grand public : sur son campus, l’Université de Bourgogne répond présente

Par Isabelle Cormaty | Le | Relations extérieures

À Dijon, le campus de l’Université de Bourgogne accueille un centre de vaccination pour le grand public, dans un contexte où l’immense majorité des étudiants sont déjà immunisés. Une opération menée main dans la main avec la collectivité locale et qui permet au Zénith de la ville de retrouver ses activités. Il faut dire que l’université a déjà dû mener des opérations de santé publique de grande ampleur.

L’Université accueille un centre de vaccination ouvert au grand public. - © Ministère du Travail
L’Université accueille un centre de vaccination ouvert au grand public. - © Ministère du Travail

Bus qui sillonnent les routes rurales, barnums éphémères installés à l’entrée des campus, accès facilité aux centres de vaccination avec des créneaux réservés pour la communauté universitaire, campagne destinée aux étudiants étrangers…

Depuis fin août, les établissements du supérieur multiplient les opérations pour promouvoir et faciliter la vaccination des étudiants, conformément aux consignes envoyées le 5 août dernier par la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip). 

À Dijon, le vaccinodrome situé au Zénith a lui déménagé le 6 septembre dans les locaux de l'Université de Bourgogne, au Multiplex. Ce centre, de taille plus modeste, accueillera jusqu’au mois de décembre étudiants, personnels et surtout le grand public !

Du vaccinodrome au centre de vaccination plus modeste

« La préfecture nous a contacté pendant l'été pour savoir si nous pouvions accueillir un centre de vaccination dans l’université. Entre le 25 août et le 6 septembre, nous avons organisé sa mise en place », raconte Alain Helleu, directeur général des services de l'Université de Bourgogne.

1200 injections peuvent être réalisées chaque jour, du lundi au samedi, au Multiplex. Un lieu situé sur le campus et facilement accessible en transports en commun ou en voiture. Par ailleurs, la préfecture s’est tournée vers l’université, car ce n’est pas la première opération de santé publique pilotée par l'établissement. 

« Lors de l'épidémie de méningite en 2017, deux étudiants étaient décédés, se souvient le directeur général des services. L’université avait organisé une campagne de vaccination pour les étudiants. Jusqu'à 850 injections par jour avaient pu être réalisées. »

Un épisode qui a profondément marqué la communauté universitaire et la population locale.

Reprise de l’activité du Zénith

La cérémonie officielle de rentrée universitaire a eu lieu le 21 septembre. - © IC/Campus Matin
La cérémonie officielle de rentrée universitaire a eu lieu le 21 septembre. - © IC/Campus Matin

Lors de la cérémonie officielle de rentrée universitaire le 21 septembre, la première adjointe au maire de Dijon et marraine de la promotion 2021, Nathalie Koenders a salué le soutien de l'établissement durant la crise sanitaire.

« Accueillir le centre de vaccination dans l’université nous a permis de libérer le Zénith qui va pouvoir reprendre ses activités culturelles », constate l'élue locale.

Un centre en adéquation avec des besoins en baisse

Car à Dijon, comme dans les autres grandes villes de l’Hexagone, de nombreux vaccinodromes ferment leurs portes et retrouvent leurs activités initiales. Une tendance liée à la baisse constante du nombre de primo-injections depuis août. 

« La campagne de vaccination entre dans une nouvelle étape. Désormais, il nous reste à finaliser les schémas vaccinaux […] et à mettre en œuvre la troisième dose pour nos concitoyens les plus âgés. Il était nécessaire de permettre une adaptation progressive de notre dispositif territorial à cette nouvelle étape de la campagne de vaccination », explique de son côté la préfecture de la Côté d’Or dans un communiqué.

À Grenoble, pas de centre de vaccination sur le campus

L’Université Grenoble Alpes avait vu les choses en grand et prévoyait d’installer un centre de vaccination sur son campus à la fin septembre. Mais, quelques semaines après la reprise des cours… le besoin n’est pas là !

L'établissement estime que 90 à 95 % de ses étudiants sont vaccinés et le centre de test ouvert sur le campus affiche des taux de positivité très bas, de l’ordre de 2,5 %. 

Dès lors l’Agence régionale de santé a renoncé au vaccinodrome et l’université dispose de créneaux dédiés au CHU Grenoble Alpes. 

Offrir un service à la population

Les étudiants majoritairement vaccinés

Alain Helleu est DGS de l’Université de Bourgogne. - © Focale-Info_T.H
Alain Helleu est DGS de l’Université de Bourgogne. - © Focale-Info_T.H

Particularité de ce centre installé dans une université, il est ouvert au grand public, et non uniquement à la communauté universitaire.

Sur les 5 485 personnes vaccinées lors des deux premières semaines d’ouverture du centre, seuls 98 étaient d’ailleurs des étudiants et 13 des personnels de l’université. Des chiffres qui n'étonnent pas Alain Helleu.

« Certains enseignants ont fait des sondages à main levée pour évaluer le taux de vaccination des promotions. Dans certaines filières comme dans les IAE, 100 % des étudiants se déclarent vaccinés. C’est 90 % en psychologie », détaille le directeur général des services.

Une légère réorganisation des activités 

Pour la mise à disposition d’un local, l’Université de Bourgogne bénéficie d’une indemnisation qui couvre ses frais (chauffage, société de surveillance…). Les différents utilisateurs de la salle ont délocalisé leurs activités dans des espaces mis à disposition par la Ville de Dijon ou l’université elle-même. 

« Nous avons réorganisé nos emplois du temps. Les colloques, salons et séminaires se tenaient d’habitude dans cette salle. Les associations étudiantes l’utilisaient également. Nous avons reporté nos activités dans d’autres locaux ou dans des salles de cours », détaille Alain Helleu, qui assure néanmoins avoir trouvé des solutions.

Décharger les personnels de santé universitaire

Si le centre de vaccination ouvert au grand public mobilise une partie des locaux de l'établissement, il décharge toutefois les personnels des services de santé universitaire (SSU). Les militaires de l’armée de terre gèrent en effet les 12 boxes de vaccination, ce qui permet au SSU de reprendre son activité normale.

« Les personnels du Centre de prévention et de santé universitaire ne s’occupent plus de la vaccination et peuvent traiter toutes les autres pathologies, notamment la détresse psychologique. Il est primordial que les personnels puissent dégager du temps pour ces sujets », souligne la directeur général des services de l’université bourguignonne.

Quels personnels du sup ' sont soumis à l’obligation vaccinale ?

Dans une note d’information datée du 13 septembre, la direction générale des ressources humaines du ministère de l’enseignement supérieur précise les professions concernées par l’obligation vaccinale entrée en vigueur le 15 septembre. Sont mentionnés :

• les médecins et personnels infirmiers de santé université ou de santé au travail ;
• les psychologues de santé universitaire et psychologues du travail ;
• les personnels, notamment de secrétariat ou d’entretien, exerçant leur activité dans les services de prévention et de santé au travail ;
• les internes et externes en médecine et les stagiaires infirmiers ;
• les personnels, en unité de formation et de recherche ou en unité mixte de recherche, exerçant dans les établissements de santé.

À noter qu’en Nouvelle-Calédonie, le Congrès de Nouméa a voté le 3 septembre l’obligation vaccinale pour tous les majeurs. Toute la communauté universitaire de l'Université de la Nouvelle-Calédonie est donc concernée par la mesure.