Le carnet de Campus Matin : les mouvements à connaître en janvier 2024
Par Marine Dessaux | Le | Concours/recrutement
L’ancienne conseillère éducation, jeunesse, enseignement supérieur et sports au cabinet d’Élisabeth Borne à la tête du Cnous, la présidente de la CP-CNU, les candidats à la présidence du Hcéres… Campus Matin vous fait vivre les enjeux du sup’ au travers des parcours de personnalités qui prennent de nouvelles fonctions en janvier et début février 2024.
Bénédicte Durand, Anne Joulain, Vanessa Scherrer, Nathalie Belviso : découvrez les responsabilités prises par ces quatre dirigeantes. Zoom également sur la compétition pour la présidence du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur.
1. Bénédicte Durand, présidente du Cnous
Bénédicte Durand est nommée à la présidence du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) à compter du 15 février, par le président de la République et sur proposition de la ministre de l’ESR, Sylvie Retailleau.
Elle succède à Dominique Marchand, qui exerçait ces fonctions depuis mai 2018, et qui a écourté son dernier mandat pour retourner à l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Clément Cadoret, directeur général délégué du Cnous depuis 2021, avait assuré l’intérim.
Son parcours
Agrégée d’histoire et docteure en géographie, Bénédicte Durand débute sa carrière comme maîtresse de conférences. Elle est chargée, de 2005 à 2007, de l’intégration des instituts universitaires de formation des maîtres dans les universités au sein du cabinet du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Gilles de Robien.
En 2007, elle est en charge des sciences humaines et sociales au cabinet de Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, avant d’en devenir directrice adjointe en charge de la formation. En 2011, elle suit Valérie Pécresse au ministère du budget en qualité de directrice adjointe de cabinet et en 2009, elle est nommée Igésr.
En 2015, elle rejoint Sciences Po Paris comme doyenne du collège universitaire. Elle est ensuite nommée directrice des études et de la scolarité en septembre 2018 puis directrice de la formation initiale. Nommée administratrice provisoire en février 2021, elle est candidate à la direction, mais Mathias Vicherat est finalement choisi.
Elle devient rectrice déléguée à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation de la région académique d’Île-de-France de décembre 2021 à juin 2023. Elle est alors nommée conseillère éducation, jeunesse, enseignement supérieur et sports (cheffe de pôle) au cabinet d’Élisabeth Borne, Première ministre, avant la nomination de Gabriel Attal à Matignon.
Comme rectrice déléguée Esri d’Île-de-France, Bénédicte Durand avait organisé une conférence territoriale de la vie étudiante et confié un travail de diagnostic à Monique Ronzeau, présidente de l’Observatoire de la vie étudiante (OVE).
Simplifier et améliorer l’accès des étudiants à leurs droits
Alors que Dominique Marchand a planché, entre autres, sur le rétablissement du dialogue social, la fonctionnarisation des personnels ouvriers et la mise en œuvre de la contribution vie étudiante et de campus (CVEC), Bénédicte Durand devra s’atteler à plusieurs chantiers.
« Elle poursuivra son action pour simplifier et améliorer l’accès des étudiants à leurs droits, atteindre les objectifs fixés en matière de réhabilitation de logements et de construction de nouvelles résidences ou encore développer les offres de restauration étudiante », indique le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Elle se penchera également sur la possibilité de faire évoluer le Cnous, comme recommandé par un rapport de l’inspection générale d’avril 2023 ( « Points forts, points faibles et évolution possible du réseau » , dévoilé en juillet 2023 par News Tank).
L’une des préconisations phares de ce rapport est de transformer le Cnous en une nouvelle forme d’établissement public au sein duquel la plupart des actuels Crous constitueraient des établissements-composantes, conservant leur personnalité juridique en tant qu’établissements publics administratifs.
Côté logement, les JOP 2024 vont déloger temporairement une partie des étudiants parisiens, une décision qui a déjà causé de nombreux remous, et que certains syndicats étudiants continuent à contester.
Pour l’heure, Bénédicte Durand veut rendre visite à plusieurs Crous de France, avant la présentation de sa feuille de route le 15 mars lors du conseil d’administration du Cnous.
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2. Anne Joulain, présidente de la CP-CNU
Anne Joulain, professeure à l’Université de Poitiers, est élue présidente de la commission permanente du Conseil national des universités (CP-CNU), le 8 janvier 2023. Candidate du Syndicat national de l’enseignement supérieur — Fédération syndicale unitaire (Snesup-FSU), elle était la seule à se présenter. Elle succède à Sylvie Bauer, présidente depuis janvier 2020.
Son parcours
Anne Joulain obtient un doctorat en physique de l’Université Paris-Saclay (ex-Paris 11) en 1996. Elle est maîtresse de conférences à l’Université de Poitiers de 1997 à 2013. De 2008 à 2012, elle est membre élue du conseil d’administration de l’Université de Poitiers.
Depuis 2013, elle est professeure des universités en physique à l’Université de Poitiers. Elle est également élue présidente de la section 28 du Conseil national des universités (CNU) en 2019.
Ses enjeux
« Après un mandat où le Conseil national des universités (CNU) a été la cible régulière d’attaques visant à sa dénaturation, la participation record aux élections de 2023 (52,9 %, la plus élevée depuis au moins 2007), est la marque de la confiance des collègues en cette instance nationale, et c’est une marque claire de l’attachement au statut national », déclare la nouvelle présidente dans son discours de candidature.
La présidente de section depuis 2019 estime que les missions du CNU ont beaucoup évolué lors de la dernière mandature : « L’affaiblissement de son pouvoir de décision s’est paradoxalement traduit par un accroissement de la charge de travail des sections. »
Parmi ses chantiers :
- « Se montrer combatifs » pour que la qualification nationale aux fonctions de professeur des universités pour les maîtres de conférences titulaires relevant de la fonction publique française, introduite par la loi de programmation de la recherche (LPR), perdure.
- Négocier une hausse du contingent de congés pour recherches ou conversions thématiques.
- Elle se dit prête à se mobiliser pour maintenir le contingent national d’avancement de grade.
- Clarifier le dispositif de suivi de carrière qui est « appliqué par seulement 24 sections ».
- « Relancer la réflexion pour éventuellement faire évoluer les pratiques » concernant l’attribution de la prime individuelle, dite C3, du régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs qu’elle juge source d’inégalités.
Le nouveau bureau 2024-2028
Le bureau 2024-2028 de la CP-CNU se compose de :
• Groupe 1 : Stéphanie Porchy-Simon (Université Lyon 3).
• Groupe 2 : Samia Benallah (Reims Champagne-Ardenne).
• Groupe 3 : Marianne Charrier-Voizel (Université de Rennes).
• Groupe 4 : Ghyslaine Gallenga (Université Aix-Marseille).
• Groupe 5 : Bruno Vallette (Université Sorbonne Paris Nord).
• Groupe 6 : Giulia Fadda (Université Sorbonne Paris Nord).
• Groupe 7 : Frédéric Lafolet (Université Paris Cité).
• Groupe 8 : François Martin (Université Toulouse 3).
• Groupe 9 : Valérie Boutta-Genoulaz (Insa Lyon).
• Groupe 10 : Jérémy Lothier (Université Angers).
• Groupe pharmacie : Dany Chevalier (Université Lille).
• Groupe 12 : Laurence Rasseneur (Université Strasbourg).
3. Vanessa Scherrer, déléguée générale de la Cité internationale universitaire de Paris
Vanessa Scherrer est nommée déléguée générale de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP), indique cette dernière, le 11 janvier 2024. Elle succède à Guillaume Tronchet, qui a quitté la CIUP le 1er septembre 2023 « pour raisons personnelles ».
Son parcours
Docteure en science politique de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, Vanessa Scherrer débute sa carrière aux États-Unis (2001-2010), à l’Université de Columbia (États-Unis) où elle fonde puis dirige le programme « Alliance » qui unit depuis 2002 l’Université de Columbia à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’École Polytechnique et Sciences Po, avec l’appui du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
De 2010 à 2017, Vanessa Scherrer est directrice exécutive et vice-doyenne de l’École des affaires internationales de Sciences Po Paris.
En 2017, Vanessa Scherrer devient directrice des affaires internationales de l’IEP parisien, membre du comité exécutif et du comité académique de l’institution. Elle pilote la création de l’université européenne des sciences sociales (Civica, Erasmus+) dont elle préside le comité exécutif depuis sa création en 2019, ainsi que l’Alliance U7+ lancée par un groupe d’universités françaises au cours de la présidence française du G7.
Elle participe aussi au lancement du Forum de Paris pour la paix, dont elle fait partie du comité exécutif depuis 2018 et dont elle a été l’une des deux premières vice-présidentes.
Elle est membre du conseil d’administration de l’Université des Nations unies pour un mandat allant de 2022 à 2028.
Pilotage du centenaire de la Cité en 2025
Vanessa Scherrer devra accroître le rayonnement de la CIUP en développant sa vie de campus et ses services aux 12000 étudiants et chercheurs de 150 pays qu’elle héberge chaque année. Elle pilotera le centenaire de la Cité en 2025 et proposera un nouveau plan stratégique.
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4. Nathalie Belviso, déléguée générale de l’Arces
Nathalie Belviso est nommée déléguée générale de l’Association des responsables communication de l’enseignement supérieur (Arces), annonce l’association, le 15 janvier. Il s’agit d’une création d’un poste.
Son parcours
Nathalie Belviso débute sa carrière au sein de l’agence ADN Communication. En 2002, elle entre à Grenoble école de management au poste de chargée de communication, avant de devenir responsable du pôle communication business puis directrice adjointe à la communication. En 2022, elle est nommée directrice de la communication.
Impliquée dans l’Arces depuis 2012, elle en était devenue vice-présidente en juin 2022.
Ses enjeux
La création de ce poste s’inscrit « dans la continuité du mouvement de restructuration du mode de fonctionnement du bureau de l’Arces, entamé en juin 2023 », précise l’association.
Nathalie Belviso assumera une responsabilité à la fois stratégique et opérationnelle. Elle contribuera notamment à développer la nouvelle politique d’ouverture de l’association à tous les corps de métiers de la communication.
« L’Arces a acté une importante restructuration de son organisation et mode de fonctionnement avec en toile de fond un leitmotiv : l’ouverture ! », indiquait l’association, le 18 juillet 2023. En effet, à l’occasion de son assemblée générale du 22 juin, 11 nouveaux administrateurs sont entrés au CA de l’Arces, portant le nombre de ses membres à 20. Le bureau de l’association s’était étoffé passant de quatre à six membres, accueillant Béatrice Dias (Université de Lyon), vice-présidente éditorial et Vincent Montigny (Gênes), vice-président digital.
Enfin, le format d’adhésion a été transformé : passant à une adhésion unique par établissement afin de générer plus d’interactions entre les adhérents notamment par la mise en place de réseaux professionnels (webmasters, graphistes…). « Ce nouveau modèle économique permettra à l’association de proposer une offre de services et de formations étendues », selon l’Arces.
L’association planifie ses grandes journées annuelles qui se dérouleront du 13 au 14 juin à Avignon Université sur le thème « Nouvelles tendances dans la com’ de l’ESR : où en êtes-vous ? ». Il sera question d’IA, de communication responsable, de communication de crise, de relations-presse via des influenceurs, de réseaux sociaux, d’intelligence collective, ou encore de stratégie de contenus.
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5. Un duel pour la présidence du Hcéres
Qui succédera à Thierry Coulhon à la tête du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) ? À partir du 11 janvier, les candidats ont eu un mois pour adresser leurs candidatures.
Ils ont postulé à une fonction officiellement vacante le 30 octobre 2024, date d’échéance du mandat de Thierry Coulhon qui a remis une démission précoce pour prendre la tête d’IP Paris en septembre 2023.
L’intérim est depuis assumé par Stéphane Le Bouler, secrétaire général du Hcéres, qui est candidat à la présidence face à Guillaume Gellé, président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne et de France Universités.
Autorité publique indépendante, le président du Hcéres est nommé par le président de la République, après approbation du Parlement. Les candidatures seront examinées par une commission « dont les membres sont désignés par le Premier ministre sur proposition des ministres chargés de la recherche et de l’enseignement supérieur ».
Autre mouvement au sein du Hcéres, Alexiane Terrochaire-Barbançon remplace Jimmy Losfeld, en tant que cheffe de cabinet en charge des affaires institutionnelles, depuis le 15 janvier. Elle était auparavant chargée de mission partenariats académiques à Sciences Po Paris depuis septembre 2023.
La valse des présidents d’université commence !
Ce début d’année marque également l’élection de nouveaux présidents et présidentes dans plusieurs universités. Aix-Marseille Université, Université Grenoble-Alpes, Université Côte d’Azur, Université Paris-Saclay… Retrouvez un récap’ des résultats plus ou moins surprenants dans notre newsletter du 22 février.