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Le carnet de Campus Matin : les 5 mouvements de juin 2025 à connaître


La coordinatrice nationale pour l’enseignement et le numérique du SGPI rejoint Réseau Canopé, le successeur de Boris Melmoux-Eude à la DGRH, une directrice d’école de management à la présidence de la Conférence des grandes écoles… Campus Matin vous fait vivre les enjeux de l’enseignement supérieur au travers des parcours de personnalités qui ont pris de nouvelles fonctions en juin et début juillet 2025.

Campus Matin détaille le parcours et enjeux de cinq mouvements dans l’ESR. - © Unsplash
Campus Matin détaille le parcours et enjeux de cinq mouvements dans l’ESR. - © Unsplash

Mireille Brangé, Christophe Gehin, Delphine Manceau, Emmanuelle Dubrana, Laurence Tubiana… Elles et ils ont été appelés à de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions.

1. Mireille Brangé, directrice du projet e-Inspé au Réseau Canopé

Mireille Brangé, ancienne coordinatrice nationale de la stratégie pour l’enseignement et le numérique au Secrétariat général pour l’investissement (SGPI), a rejoint Réseau Canopé en tant que directrice du projet e-Inspé.

Elle remplace à ce poste Pierre-Marie Labriet qui est devenu directeur du groupement d’intérêt public Université numérique en santé et sport (Uness) en mai 2025.

L’ancienne coordinatrice nationale de la stratégie enseignement et numérique au SGPI

Mireille Brangé dirige le projet e-Inspé au sein du Réseau Canopé. - © D.R.
Mireille Brangé dirige le projet e-Inspé au sein du Réseau Canopé. - © D.R.

Agrégée de lettres modernes de l’ENS-PSL et titulaire d’un doctorat en littérature générale et comparée à l’Université de Rouen Normandie, Mireille Brangé a notamment été responsable scientifique au département sciences humaines et sociales de l’Agence nationale de recherche.

Elle y devient en janvier 2017, responsable d’action (Idefi, Dune, Nouveaux cursus à l’université, hybridation des formations), avant de rejoindre le SGPI en juin 2021 en tant que coordinatrice nationale de la stratégie enseignement et numérique (France 2030).

Porter des projets de recherche au sein de la plateforme e-Inspé

Lancé le 21 août 2023 après une phase d’expérimentation, le projet e-Inspé est une plateforme de formation en ligne qui s’adresse aux nouveaux enseignants. Il est financé à hauteur de 10 millions d’euros par le SGPI, avec la Banque des Territoires, dans le cadre d’un Programme d’investissements d’avenir sur dix ans.

L’axe 3, doté d’un million d’euros, a été lancé le 22 mai 2025, lors du printemps de la recherche des Inspé, chargés de la formation des futurs enseignants). Il prendra la forme d’un appel à manifestation d’intérêt en direction des Inspé, pour porter des projets de recherche au sein de la plateforme.

Cet axe dédié à la recherche est soutenu par le secrétariat général pour l’investissement, la Dgesco, la Dgesip et la Caisse des dépôts. « Chaque parcours est conçu entre un enseignant-chercheur issu des Inspé et un praticien. C’est la vision qui est portée par ce projet au service des débuts de carrière, des nouveaux enseignants, dans une logique de proximité. Il s’inspire aussi des meilleures pratiques de l’enseignement en ligne dans un esprit d’innovation », explique Marie-Caroline Missir, directrice générale du Réseau Canopé.

L’IA générative est disponible sur e-Inspé depuis le printemps. Sous forme de chatbot, elle permettra notamment aux usagers de construire leur séquence pédagogique.

2. Christophe Gehin, directeur général des ressources humaines au MENESR

Christophe Gehin, administrateur de l’État, a été nommé directeur général des ressources humaines du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, et du ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative, lors du conseil des ministres du 5 juin.

Il succède à Boris Melmoux-Eude, devenu directeur général de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) depuis le 19 mai.

Un parcours entre La Poste et des ministères, notamment à la Dgesco

Diplômé de l’Essec et de l’École nationale supérieure des postes et télécommunications, Christophe Gehin commence sa carrière au groupe La Poste où il est notamment directeur de la production.

Christophe Gehin est directeur général des ressources humaines au MENESR. - © LinkedIn
Christophe Gehin est directeur général des ressources humaines au MENESR. - © LinkedIn

Après un passage au ministère de la défense comme chargé de mission « révision générale des politiques publiques », il intègre le ministère de l’éducation nationale en mai 2011 comme sous-directeur du pilotage et du dialogue de gestion.

En septembre 2016 il est nommé adjoint à la secrétaire générale et chef de service, puis en novembre 2019, chef du service du budget et des politiques éducatives territoriales.

Renforcer l’attractivité des carrières

La DGRH des ministères de l’éducation nationale et de l’ESR se transforme depuis 2022. Sortant progressivement de son rôle de prescripteur pour devenir un animateur de réseaux, en lien avec les établissements du supérieur, elle mène plusieurs chantiers qui touchent directement les personnels.

Parmi les sujets chauds, la réforme de la formation des futurs enseignants, qui seront désormais rémunérés dès le début du master s’ils obtiennent le Capes.

L’un de ses enjeux phares : renforcer l’attractivité des carrières. La DGRH met notamment en œuvre des mesures liées aux carrières actées par la Loi de programmation de la recherche (repyramidage, Ripec…). Ou encore la mise en place d’un nouveau régime de protection sociale complémentaire. Les évolutions, notamment une prise en charge à 50 % de la mutuelle par l’employeur, devraient entrer en vigueur en avril 2026.

Autre chantier mis en place à l’automne 2024, la migration du portail de gestion des carrières Galaxie, jugé vétuste et qui avait connu de nombreux bugs, vers Odyssée.

Sur la feuille de route de la DGRH également, le plan 2025-2028 relatif à l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap.

3. Delphine Manceau, présidente de la Conférence des grandes écoles

Delphine Manceau, directrice générale de Neoma business school, est élue présidente de la Conférence des grandes écoles, le 19 juin 2021, à l’issue de l’assemblée générale qui s’est tenue le même jour. Elle succède à Laurent Champaney, qui occupait ce poste depuis 2021.

Une enseignante-chercheuse qui a rapidement pris des fonctions de direction

Delphine Manceau est présidente de la CGE. - © David Morganti
Delphine Manceau est présidente de la CGE. - © David Morganti

Diplômée d’un doctorat en sciences de gestion à HEC Paris en 1996 et d’un post-doctorat à la Wharton School (USA) en 1997, Delphine Manceau commence sa carrière d’enseignante-chercheuse à ESCP en 1997. Professeure, elle occupe aussi différentes fonctions : directrice académique, fondatrice et directrice de l’Institut pour l’innovation et la compétitivité i7 et directrice Division corporate Europe. En 2016, elle prend la direction d’EBS Paris, avant de rejoindre Neoma comme directrice générale en 2017.

Vice-présidente en charge de l’accès aux grandes écoles et secrétaire de la CGE depuis juin 2023, elle est également membre du bureau de la Conférence des directeurs des écoles françaises de management. Sur le plan international, elle fait partie du Board of directors de l’accréditation AACSB, et de l’Equis Committee de la Fondation européenne pour le développement du management. Elle est aussi présidente de la banque d’épreuves Ecricome.

Ses enjeux

Delphine Manceau a listé quatre objectifs pour son mandat :

  • Faire rayonner les grandes écoles, et plus globalement l’enseignement supérieur. Notamment l’attractivité vis-à-vis des étudiants et chercheurs internationaux, « plus précieuse que jamais dans un monde qui parfois se referme ou boude ses universités ».

  • Se faire entendre auprès des pouvoirs publics. « Il y a beaucoup de sujets autour des financements publics, autour de leur raréfaction, des modèles économiques, de l’apprentissage. » L’association mentionne également un enjeu de lisibilité de l’enseignement supérieur privé, dans un contexte de régulation, annoncée par le ministre Philippe Baptiste, par un système de niveaux de reconnaissance de la qualité de la formation, via des agréments.

  • Travailler ensemble dans la diversité, qu’elle concerne les disciplines, la taille ou le statut des établissements.

  • Mettre en avant des propositions lors des prochaines échéances électorales nationales.

Laurent Champaney, après deux mandats, n’a pas souhaité se représenter car la fin de son mandat de directeur général des Arts et Métiers, en février 2027, aurait enclenché un changement de présidence de CGE à l’approche des élections présidentielles. « Avoir à la tête de la CGE une directrice d’une école de management, qui n’est pas un établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général, c’est un bon signe », a-t-il en outre déclaré.

4. Emmanuelle Dubrana, directrice générale déléguée du Cnous

Emmanuelle Dubrana a été nommée directrice générale déléguée du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) le 1er juillet. Elle exerçait cette fonction par intérim depuis le départ de Clément Cadoret pour rejoindre l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), le 16 mai.

Une ancienne collaboratrice de Bénédicte Durand

Emmanuelle Dubrana est diplômée de Sciences Po Aix et de l’Essec. Elle commence sa carrière dans l’immobilier (groupe Logeo en 2003, Foncière logement en 2007, Linkcity en 2011 puis Résidences sociales de France en 2013) avant de prendre la direction de l’immobilier de Sciences Po (2019-2022) où elle travaille avec Bénédicte Durand.

Elle rejoint cette dernière au rectorat de la région académique Île-de-France, comme cheffe du service de l’ESR (2022-2024), puis au Cnous en septembre 2024 comme directrice de projets stratégie et développement.

Des logements et restaurants universitaires saturés

Depuis la nomination de Bénédicte Durand à la présidence du Cnous en février 2024, le réseau a dû continuer à lutter contre la précarité étudiante, toujours saillante depuis le Covid.

Emmanuelle Dubrana est directrice générale déléguée du Cnous. - © moniteur
Emmanuelle Dubrana est directrice générale déléguée du Cnous. - © moniteur

Côté hébergement, un sujet que maîtrise bien Emmanuelle Dubrana avec son expérience de plus d’une dizaine d’années dans le secteur du logement, l’objectif de construire 7 000 à 8 000 logements étudiants sur les 75 000 prévus par le PIA Agile (financé par la Banque des territoires) pour 2030 se poursuit. Actuellement, pour 100 demandes d’étudiants boursiers, seules 25 places sont disponibles.

Côté restauration, en 2024, les Crous ont distribué 43,5 millions de repas aux étudiants. Un projet de loi élargissant le repas à un euro pour tous a été adopté par l’Assemblée nationale en janvier 2025. Bénédicte Durand, interviewée par l’émission News Tank TV en avril, a émis des réserves sur ce sujet : « la saturation des structures de restauration ne permet pas d’accueillir un public supplémentaire ». Elle estime nécessaire de signer des agréments auprès d’autres structures pour soutenir cette charge.

Afin de répondre à ces enjeux, le Cnous bénéficie d’un budget 2025 en augmentation de 30 millions d’euros.

5. Laurence Tubiana, doyenne de la Paris Climate School à Sciences Po Paris

Laurence Tubiana, diplomate et économiste, a été nommée doyenne de la Paris Climate School, annonce Sciences Po Paris le 1er juillet.

Une diplomate engagée dans la COP et Convention citoyenne pour le climat

De janvier à juin 2025, Laurence Tubiana a coprésidé le comité de préfiguration de la Paris Climate School avec Sophie Dubuisson-Quellier, directrice de recherche au CNRS et directrice du Centre de sociologie des organisations (CSO) de Sciences Po.

Auparavant, elle a été ambassadrice chargée des négociations lors de la COP21 et a coprésidé la Convention citoyenne pour le climat en 2020. Pour la COP30, elle est envoyée spéciale pour l’Europe.

Une première année pour se développer et nouer des partenariats

À partir de la rentrée 2026, cette nouvelle école de Sciences Po proposera un master en deux ans, dispensé en anglais et intitulé « ecological transition, risks and governance ». L’effectif visé est de 60 à 100 d’étudiants la première année.

Luis Vassy, directeur de l’Institut d’études politiques, indique que la Paris Climate School « formera des professionnels du privé comme du public pour financer la transition, la planifier, et gérer les risques climatiques ».

Laurence Tubiana est doyenne de la Paris Climate School à Sciences Po Paris. - © Camille Collin
Laurence Tubiana est doyenne de la Paris Climate School à Sciences Po Paris. - © Camille Collin

« Notre singularité est d’avoir une approche fondée sur les sciences sociales, tout en intégrant une formation solide en sciences du climat, avec des partenariats scientifiques externes », déclare Laurence Tubiana dans une interview à News Tank Éducation & Recherche le 3 juillet 2025.

Plusieurs options sont envisagées, dont des doubles formations avec des établissements scientifiques ou d’ingénierie, en France comme à l’étranger. De premières universités étasuniennes ont manifesté leur intérêt : Columbia, qui a sa propre école du climat, mais aussi Stanford, Yale et Georgetown. Des doubles diplômes avec d’autres écoles de Sciences Po sont aussi envisagés. Autres partenaires potentiels : les collectivités, pour de la formation continue.

Luis Vassy annonce un premier soutien financier, à hauteur de 500 000 euros, de Mirova et Natixis et indique que d’autres partenariats sont en discussion.

Concepts clés et définitions : #Régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs (Ripec)