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Les chantiers de la DGRH pour les personnels enseignants de l’ESR

Par Isabelle Cormaty | Le | Personnels et statuts

Sous l’impulsion de Boris Melmoux-Eude, directeur général des ressources humaines arrivé fin 2022, la DGRH des ministères de l’éducation nationale et de l’ESR se transforme. Elle souhaite sortir de son rôle de prescripteur pour devenir un animateur de réseaux, en lien avec les établissements du supérieur, tout en menant en parallèle plusieurs chantiers qui touchent directement les personnels.

Le bureau des personnels enseignants de l’ESR au sein de la DGRH compte 70 agents et encadrants. - © François Morard (Flickr)
Le bureau des personnels enseignants de l’ESR au sein de la DGRH compte 70 agents et encadrants. - © François Morard (Flickr)

C’est dans un vaste immeuble du 13e arrondissement de Paris que s’écrit une partie de la politique RH de l’enseignement supérieur : la direction générale des ressources humaines (DGRH) est commune à trois ministères, de l’éducation nationale, de l’ESR et des sports. 

Au sein de cette direction, un service de 70 personnes se consacre exclusivement aux personnels enseignants de l’ESR. Son chef, Ali Ferhi en poste depuis janvier 2023, nous a ouvert ses portes et revient sur le rôle et les chantiers de son service.

Une direction générale en transformation

« Aller vers une démarche d’animation de réseaux des DRH locales, qui accompagne et s’appuie sur une filière RH de terrain. » Tel est l’objectif d’Ali Ferhi qui met en place le plan stratégique lancé par le directeur général des ressources humaines, Boris Melmoux-Eude.

« Quand on exerce le métier de DRH dans un établissement, on est confronté à des sujets sensibles, on a la responsabilité d’agents qui ont un métier, mais aussi une famille, et qui sont impactés nécessairement par les décisions. Cette responsabilité nous oblige aussi à la DGRH dans l’appui et le conseil fourni aux établissements », illustre-t-il.

Être plus qu’un prescripteur d’orientations.

« Il s’agit donc pour nous d’être plus qu’un prescripteur d’orientations, afin que chaque établissement puisse faire valoir ses talents en s’appuyant sur ses atouts et ses spécificités. Et donc de sortir de cette approche verticale qui avait sans doute prévalu à la création du ministère dans les années 60, mais qui n’est aujourd’hui plus possible avec l’autonomie des établissements, avec les nouvelles attentes des personnels et de leurs usagers, et les défis sociétaux, numériques et de transition écologique à relever. »

140 DRH du sup’ réunis en séminaire par la DGRH et la Dgesip

Énarque, Ali Ferhi a rejoint la DGRH en janvier 2023 comme chef du service des personnels enseignants de l’ESR. - © D.R.
Énarque, Ali Ferhi a rejoint la DGRH en janvier 2023 comme chef du service des personnels enseignants de l’ESR. - © D.R.

La DGRH et la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip) du ministère de l’enseignement supérieur ont organisé le 5 octobre dernier un séminaire réunissant 140 DRH des établissements du supérieur. Un événement qui s’inscrit dans cette démarche d’animation de réseaux.

« Cela nous a permis de nous retrouver pour la première fois depuis 2019, la crise sanitaire nous ayant empêchés d’en organiser, même si nous avions pu faire des webinaires depuis. »

Ce séminaire répondait à une triple attente des participants :

  • « un besoin pour les DRH des établissements de se retrouver physiquement pour confronter leurs problèmes, avoir un partage d’expérience et de bonnes pratiques,
  • avoir un dialogue vivant sur des sujets parfois très techniques,
  • et pour nous, de se nourrir de leurs attentes. »

Quels étaient les sujets abordés ?

« D’une part, la protection sociale complémentaire, la réforme des retraites, dans un contexte de départs massifs et d’enjeu de renouvellement des effectifs et un retour par la Direction de l’encadrement sur l’expérimentation de la revue des cadres dans les établissements, et d’autre part, des sujets sociétaux majeurs comme la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et les discriminations, ou encore la laïcité », liste l’adjoint du DGRH.

Un groupe de travail sur l’attractivité des métiers

Un groupe de travail, composé de la DGRH, des DRH fédérés au sein de l’association Sup’DRH, les vice-présidents RH et France Universités, réfléchit à des propositions pour rendre plus attractifs les métiers académiques ou les fonctions support et administratives de l’ESR. 

« Il faut en effet répondre au double défi de l’attractivité et de la fidélisation, afin de créer un climat et un cadre de gestion permettant à chacun de s’épanouir professionnellement et aux établissements de remplir leurs missions », souligne Ali Ferhi.

La fin du portail Galaxie en 2025

Prévu pour 2025, le remplacement de Galaxie par l’application Odysée figure parmi les autres chantiers de la DGRH. 

L’application Odysée « plus fluide et ergonomique » va succéder à Galaxie en 2025. - © Photo by Bryan Goff on Unsplash
L’application Odysée « plus fluide et ergonomique » va succéder à Galaxie en 2025. - © Photo by Bryan Goff on Unsplash

Bien connu de la communauté universitaire, le portail est utilisé pour le recrutement des enseignants-chercheurs, des enseignants du second degré détachés dans le supérieur et des vacataires. Et aussi pour les procédures de qualification et d’avancement de grade, les demandes de congés pour recherches et conversions thématiques (CRCT) ou encore le régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs (Ripec). 

Un site incontournable donc, mais vieillissant qui a accumulé les bugs en avril 2022 jusqu’à entraîner le report du calendrier de cette campagne. « C’est un énorme enjeu pour la DGRH, les établissements, et les personnels. Galaxie est devenue obsolète avec le temps, et ne bénéficiant pas nécessairement de toutes les innovations numériques les plus récentes. Cela a pu occasionner des difficultés, notamment en 2022. », reconnaît le chef du service des personnels enseignants de l’ESR.

Un outil qui accompagne les enseignants dans leur carrière

« Odyssée entend être plus performante, plus fluide et plus ergonomique, mais surtout être un lien entre la DGRH et chaque enseignant-chercheur dans toutes les étapes de sa carrière. L’enseignant-chercheur y disposera d’une sorte de coffre-fort numérique des actes qui font sa carrière, une dématérialisation qui permettra de gagner du temps », détaille Ali Ferhi.

Nouveauté de taille, l’application sera bilingue, afin d’attirer des chercheurs étrangers. « Enfin, le développement même d’Odyssée sera une innovation puisqu’il repose sur la méthodologie informatique Agile, ce qui est une première pour le SIRH national dans le champ ESR », ajoute-t-il.

La protection sociale complémentaire

Depuis le 1er janvier 2022, les employeurs publics prennent en charge une partie des cotisations de protection sociale complémentaire (PSC) de leurs agents. Ce montant s’élève à 15 euros par mois. Il s’agit d’un dispositif, temporaire mis en place le temps d’assurer la transition vers un nouveau régime de PSC qui verra le jour au 1er janvier 2025.

Environ trois millions de personnes seraient concernées par la bascule estime la DGRH : tous les personnels de l’éducation nationale, de l’ESR et du ministère des sports, mais aussi leurs ayants-droit et les retraités. « C’est un travail important de recensement, qui se fait dans le cadre du dialogue social, et qui n’est pas encore terminé », précise Ali Ferhi.