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Comment l’IA va-t-elle transformer les métiers universitaires et les DSI ?

Par Isabelle Cormaty | Le | Équipements et systèmes d'informations

Elle bouleverse l’enseignement et les modalités d'évaluation, mais l’intelligence artificielle transforme aussi de nombreux métiers. Comment peut-elle changer l’activité des personnels universitaires et notamment les directions des systèmes d’informations ? Une question débattue lors des Assises du Comité des services informatiques de l’enseignement supérieur et la recherche (Csiesr).

Les Assises du Csiesr ont consacré un atelier à l’usage de l’IA dans les établissements du sup'. - © Gerd Altmann (Pixabay)
Les Assises du Csiesr ont consacré un atelier à l’usage de l’IA dans les établissements du sup'. - © Gerd Altmann (Pixabay)

« L’IA pose des questions sur la transformation des métiers et des compétences », explique Yann Le Cunff, maître de conférences en biostatistique à l'Université de Rennes lors des Assises du Comité des services informatiques de l’enseignement supérieur et la recherche (Csiesr) sur la presqu'île de Giens le 12 mai dernier.

Dans les établissements du supérieur, l’intelligence artificielle bouleverse de nombreux métiers et peut faire gagner du temps aux personnels en réalisant des tâches à faible valeur ajoutée.

L’IA, une révolution pour tous les services

Un atelier sur l’intelligence artificielle a été organisé lors des Assises du Csiesr. - © IC / Campus Matin
Un atelier sur l’intelligence artificielle a été organisé lors des Assises du Csiesr. - © IC / Campus Matin

« Les secrétariats, les services comptables, juridiques ou financiers peuvent demander à ChatGPT d'écrire une macro Excel ou des documents techniques. Il y a peu, j’avais besoin d'écrire un document juridique pour un projet européen, ChatGPT m’a fait un premier jet. Ensuite, il peut adapter les parties qui ne me conviennent pas. ChatGPT n’est pas juriste, il faudra évidemment relire le texte à la fin, mais cela fait économiser pas mal de temps », avance Éric Cherel, chief information officer (DSI) du Learning Planet Institute.

Il cite des start-up spécialisées dans la création de valeur par l’IA en générant par exemple de présentations PowerPoint sur un thème choisi par l’utilisateur. « Au Learning Planet Institute, nous travaillons depuis plusieurs années à la création d’une base de partage de l’ensemble de nos projets. Nous sommes en train de développer des liens avec les API d’Open AI pour résumer tous les projets auxquels ont contribué les étudiants et les chercheurs », poursuit-il.

L’assistance au code parmi les apports de l’IA dans les DSI 

Eric Cherel est chief information officer au Learning Planet Institute.  - © D.R.
Eric Cherel est chief information officer au Learning Planet Institute. - © D.R.

L’intelligence artificielle transforme aussi l’activité des directions des systèmes d’information (DSI) ! L’IA Copilot propose aux programmeurs une assistance au code pour suggérer, voire écrire une fonction complète.

« Ce type d’IA capable de traiter des données non structurées transforme la façon dont les codeurs travaillent. Une IA générative peut extraire les points clés d’un texte brut, quels que soient son format et sa structuration. Il va donc falloir repenser la manière dont nous concevons nos applications métiers pour les lier à des IA génératives », ajoute Éric Cherel. 

Cela implique également une plus large exploitation des données possible par les établissements. 

Des enjeux éthiques et de confidentialité

L’intelligence artificielle ouvre de nouvelles perspectives, mais son utilisation s’accompagne de nombreuses précautions. La confidentialité des données transmises aux IA américaines comme ChatGPT n’est en effet pas garantie, rappellent les deux intervenants de la conférence. 

L’impact environnemental est aussi à prendre en considération. « Chaque entreprise veut son modèle d’IA pour être un peu plus meilleure que l’entreprise d'à côté. C’est une catastrophe du point de vue énergétique, car entrainer une IA demande un coût énorme », précise Yann Le Cunff.