Orientation : un outil pour valoriser les compétences enrichi à l’IA
Comment aider les étudiants à s’orienter en fonction de leurs compétences ? Que ce soit par des conseils ou des vidéos générées par intelligence artificielle, l’outil de valorisation des compétences développé par Andrés Davila, enseignant en management à l’ESCE, est un nouvel outil pour mieux valoriser les acquis et guider les parcours.

« Le directeur de l’ESCE m’a lancé un défi : faire évoluer l’évaluation des compétences en se concentrant sur les comportements observés plutôt que sur les savoirs théoriques », introduit Andrés Davila, enseignant en management sur le campus parisien de cette école de commerce.
Celui qui est également psychologue crée un l’outil de valorisation des compétences, par le biais de sa société Habilitatem, à partir de 2020. L’objectif ? Recenser et mettre en forme de milliers de données. En 2023, avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, Andrés Davila va plus loin en développant de nouvelles fonctionnalités qui apportent des conseils d’orientation personnalisés.
Spécialisation, soft skills, DD&RS : une évaluation des compétences élargies

L’outil d’Habilitatem établit un diagnostic à partir des évaluations académiques mais aussi de mises en situation, qui reflètent la vie professionnelle. Ces dernières sont notées en auto-évaluation, par plusieurs pairs et parfois par un enseignant. Autant de données qui s’accumulent et qui sont analysées en quelques secondes par l’IA.
Les compétences « s’inscrivent dans la lignée du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et de l’approche par compétences », explique Andrés Davila. Sont également inclus des volets dédiés aux spécialités, au développement durable et la responsabilité sociétale (DD&RS) et au soft skills.
Mais l’innovation de cet outil, c’est l’implémentation de l’intelligence artificielle (IA) pour le perfectionner : elle permet de mieux naviguer en son sein et de proposer un suivi d’orientation personnalisé.
« Nous sommes allés plus loin que les expériences comportementales de certaines grandes écoles de commerce, comme HEC », estime Andrés Davila.
Que peut-on y trouver ?
Cet outil propose de visualiser les compétences, ainsi que leur progression d’années en années. Les apprenants peuvent ensuite utiliser ces données pour générer un document qui peut ensuite être partagé à des employeurs ou sur LinkedIn.
Autre donnée : l’écart entre l’auto-évaluation et l’évaluation par les pairs. Cela permet de « voir de façon immédiate, par la comparaison de perception, l’axe de développement », affirme Andrés Davila.
Quant au risque de notation trop indulgente, Andrés Davila relativise : « Nous observons que l’évaluation par les pairs est équilibrée, car les étudiants disposent de critères très précis pour noter chaque compétence ».
Enfin, les étudiants peuvent poser des questions sur leur orientation. Après avoir choisi trois compétences sur lesquelles ils souhaitent miser, l’intelligence artificielle suggère des professions, des points forts et pistes d’amélioration.
Objectif : un déploiement plus large dans les grandes écoles
« Il est possible de déployer cet outil dans d’autres écoles, pour cela il suffit de me contacter », avance Andrés Davila. À la question d’une potentielle adaptation pour le secondaire, il se dit ouvert mais prévient que cela nécessiterait un développement d’environ quatre ans pour un total de deux millions d’euros. Ce genre de projet nécessite en effet « des compétences en informatique, data, évaluation, etc. ».