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Passeport de compétences enrichi à l’IA : un nouvel outil pour orienter les étudiants


Comment aider les étudiants à s’orienter en fonction de leurs compétences ? Que ce soit par des conseils ou des vidéos générées par intelligence artificielle, le passeport de compétences développé par Andrès Davila, enseignant en management à l’ESCE, est un nouvel outil pour mieux valoriser les acquis et guider les parcours.

48 % des étudiants anticipent des obstacles à trouver un premier emploi, selon une étude de l’Apec. - © Freepik
48 % des étudiants anticipent des obstacles à trouver un premier emploi, selon une étude de l’Apec. - © Freepik

«  Le directeur de l’ESCE m’a lancé un défi : faire évoluer l’évaluation des compétences en se concentrant sur les comportements observés plutôt que sur les savoirs théoriques », introduit Andrès Davila, enseignant en management sur le campus parisien de cette école de commerce.

Celui qui est également psychologue crée un passeport de compétences, par le biais de sa société Habilitatem, à partir de 2020. L’objectif ? Recenser et mettre en forme de milliers de données. En 2023, avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, Andrès Davila va plus loin en développant de nouvelles fonctionnalités qui apportent des conseils d’orientation personnalisés.

Spécialisation, soft skills, DD&RS : une évaluation des compétences élargies

Andrès Davila est enseignant en management à l’ESCE. - © ESCE
Andrès Davila est enseignant en management à l’ESCE. - © ESCE

Le passeport de compétences établit un diagnostic à partir des évaluations académiques mais aussi de mises en situation, qui reflètent la vie professionnelle. Ces dernières sont notées en auto-évaluation, par plusieurs pairs et parfois par un enseignant. Autant de données qui s’accumulent et qui sont analysées en quelques secondes par l’IA.

Les compétences « s’inscrivent dans la lignée du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et de l’approche par compétences », explique Andrès Davila. Et vont au-delà : le passeport inclut des volets dédiés aux spécialités, au développement durable et la responsabilité sociétale (DD&RS) et au soft skills.

Mais l’innovation du passeport de compétence d’Habilitatem, c’est l’implémentation de l’intelligence artificielle (IA) pour le perfectionner : elle permet de mieux naviguer en son sein et de proposer un suivi d’orientation personnalisé.

« Nous sommes allés plus loin que les expériences comportementales des passeports de certaines grandes écoles de commerce, comme HEC », estime Andrès Davila.

Que peut-on y trouver ?

Cet outil propose de visualiser les compétences, ainsi que leur progression d’années en années. Les apprenants peuvent ensuite utiliser ces données pour générer un document qui peut ensuite être partagé à des employeurs ou sur LinkedIn.

Autre donnée : l’écart entre l’auto-évaluation et l’évaluation par les pairs. Cela permet de «  voir de façon immédiate, par la comparaison de perception, l’axe de développement », affirme Andrès Davila.

Quant au risque de notation trop indulgente, Andrès Davila relativise : «  Nous observons que l’évaluation par les pairs est équilibrée, car les étudiants disposent de critères très précis pour noter chaque compétence ».

Enfin, les étudiants peuvent poser des questions sur leur orientation. Après avoir choisi trois compétences sur lesquelles ils souhaitent miser, l’intelligence artificielle suggère des professions, des points forts et pistes d’amélioration.

Objectif : un déploiement plus large dans les grandes écoles

« Il est possible de déployer le passeport compétences dans d’autres écoles, pour cela il suffit de me contacter », avance Andrès Davila. À la question d’une potentielle adaptation pour le secondaire, il se dit ouvert mais prévient que cela nécessiterait un développement d’environ quatre ans pour un total de deux millions d’euros. Ce genre de projet nécessite en effet « des compétences en informatique, data, évaluation, etc. ».