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Covid-19 : enseignants et étudiants du FabLab De Vinci fabriquent des visières et des valves

Par Marine Dessaux | Le | Expérience étudiante

Jusqu'à mille visières et une dizaine de valves de respirateurs par jour ! C’est ce que peuvent produire les étudiants et enseignants du De Vinci FabLab, le FabLab du Pôle Léonard De Vinci.

Ils avaient le matériel pour, il ne restait plus qu'à enclencher le mouvement.
C’est fait ! La production est lancée et elle monte en puissance.

FabLab du Pôle Leonard De Vinci - © MGu / NTE
FabLab du Pôle Leonard De Vinci - © MGu / NTE

« tu pourrais pas essayer de faire la même chose ? »

Ce sont des articles et des schémas sur internet qui ont donné à Henri Lieutaud, enseignant spécialiste de la blockchain à l’ESILV, l’impulsion nécessaire pour se lancer. « J’ai vu des gens créer des visières et valves pour faire des respirateurs à partir de masques Décathlon, en Italie. J’en ai parlé à un copain qui travaille à l’hôpital et qui m’a demandé : tu pourrais pas essayer de faire la même chose ? ».

Visière et valve

Visière : serre-tête duquel dépasse une feuille A4 transparente. Elle permet de couvrir le visage du front au menton, d’oreille à oreille et donc de se protéger des projections.

Valve : objet qui permet la jonction du masque de plongée et du tuyau d’arrivée d’air. Elle permet de créer un respirateur de fortune qui ventile suffisamment les patients atteints de Covid-19 souffrant de difficultés respiratoires.

Etudiant du fablab De Vinci fabriquant une visière - © D.R.
Etudiant du fablab De Vinci fabriquant une visière - © D.R.

En confectionnant un premier prototype, Henri Lieutaud s’est aperçu qu’avec l’aide de collègues et d'étudiants motivés, et un accès au De Vinci Fablab, la production de visières et de valves ne serait pas qu’un « truc marrant sur internet » mais une façon concrète d’aider les personnels soignants qui manquent cruellement de ressources.

Après un rapide échange avec les étudiants adhérents du FabLab, qui se sont tout de suite montrés motivés, et l’accord du directeur de l’ESILV (École supérieure d’ingénieurs Léonard de Vinci), il n’y avait plus qu'à obtenir le feu vert du Département, propriétaire des locaux. « Le Conseil départemental a été très réactif, il a compris qu’on avait le moyen d'équiper des centaines de personnes chaque jour. On a envoyé un mail le vendredi soir et, dimanche matin, ils nous ont donné le OK. »

Les étudiants prennent le relais

étudiant du fablab De Vinci - © D.R.
étudiant du fablab De Vinci - © D.R.

« Nous nous sommes imposés des normes : pas plus de deux personnes à la fois  », explique Henri Lieutaud. Pour manier les sept imprimantes 3D, une personne suffit à relancer les impressions régulièrement. Même chose avec la découpeuse laser, qui ne requiert l’attention que d’une personne.

Le circuit de production se met rapidement en place, avec trois enseignants et une dizaine d'étudiants aux manettes. « Après le lancement, les étudiants ont pris le relais. Ils font tourner les machines et remettent en état celles qui sont à l’arrêt. L’aide s’organise et des bénévoles se proposent, notamment pour assurer les livraisons ».

Les volontaires alternent les créneaux, deux par deux, et travaillent de 9h à 18h. Ils produisent actuellement 200 à 300 visières et quelques valves par jour. Mais ils envisagent d’augmenter la cadence : « S’il y a la demande, nous sommes prêts à nous relayer sur les machines 24h/24 », affirme Henri Lieutaud. Ainsi, le fablab pourrait produire jusqu'à mille visières et une dizaine de valves en 24 heures.

Hôpitaux, centres de santé et supermarchés sont intéressés

Moins d’une semaine après les premières propositions de fournir des visières et valves, les hôpitaux, centres de santé et même supermarchés passent leurs premières commandes. « L’hôpital Pompidou, à Paris, nous a demandé des visières pour le service de réanimation covid-19 mais aussi pour les soins intensifs. Un établissement pour adultes handicapés, l’Arche, s’est également adressé à nous. Dans les hôpitaux, il y a minimum de moyens mais dans ce genre de structure médicale, les personnels n’ont pas de protections  », témoigne Henri Lieutaud.

Visières pour l’hôpital Pompidou - © D.R.
Visières pour l’hôpital Pompidou - © D.R.

Le FabLab a également reçu une commande de 30 masques pour les pompiers de Marly-le-Roi et des demandes de supermarchés.

Les bénévoles ont décidé de répondre en priorité aux besoins des hôpitaux, EHPAD et autres centres de soins.

Les soignants bénévoles, les commerçants et autres peuvent faire des demandes de visières, via equipement.fablab@gmail.com