Vie des campus

Cette chercheuse et son équipe ont partagé le quotidien de notre rédaction

Par Marine Dessaux | Le | Relations extérieures

Directrice d’université européenne, président de syndicat étudiant, vice-président numérique… Les journalistes de News Tank Éducation & Recherche et de son site ouvert, Campus Matin, se sont plongés à la rentrée dernière dans le quotidien des acteurs du sup'. Au tour maintenant d’une chercheuse, accompagnée de post-doctorants, de vivre une immersion au sein de notre rédaction !

Les équipes de News Tank Education et Campus Matin partagent les mêmes locaux à Paris. - © NTER / CM
Les équipes de News Tank Education et Campus Matin partagent les mêmes locaux à Paris. - © NTER / CM

Épidémiologiste, Maria Melchior est directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) spécialisée dans les déterminants sociaux de la santé mentale et des addictions.

Entre novembre et décembre 2021, accompagnée de trois chercheurs en épidémiologie et en santé publique en post-doctorat, Mathilde Fekom, Julian Vadell et Sarah Mahdjoub, elle a partagé plusieurs activités qui rythment la vie de la rédaction de l’agence spécialisée News Tank Éducation & Recherche, qui édite Campus Matin.

Elle nous livre son récit.


Appréhender le quotidien d’une rédaction spécialisée

« Nous avons eu la chance et le plaisir de participer à un échange organisé sous l’égide de l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI) et du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri).

Maria Melchior évalue notamment des interventions pour réduire les inégalités sociales vis-à-vis de la santé mentale, notamment en lien avec la Covid-19. - © D.R.
Maria Melchior évalue notamment des interventions pour réduire les inégalités sociales vis-à-vis de la santé mentale, notamment en lien avec la Covid-19. - © D.R.

Ces moments de partage visaient à nous aider, épidémiologistes et chercheurs en santé publique travaillant à l’Inserm, à mieux comprendre le travail et les prérogatives de journalistes spécialisés dans le domaine de l’enseignement supérieur.

Dans le cadre de cet échange, nous avons eu la chance de pouvoir assister à une conférence de rédaction, ainsi que plusieurs évènements - conférence de presse, lancement d’une nouvelle structure, congrès et petit-déjeuner presse, tournage d’entretiens filmés avec des décideurs de l’enseignement supérieur -, nous permettant de voir différentes activités et la manière de travailler de différents journalistes. »

Des contraintes journalistiques qui diffèrent de celles de la recherche

Une maîtrise approfondie du monde de l’ESR

« Premier étonnement - nous avons été bluffés par la connaissance aiguë du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche des journalistes de News Tank, bien plus au fait que nous qui sommes au cœur du réacteur des enjeux stratégiques, des acteurs clés et des thèmes de demain.

Petite mise en abîme, nous avons eu le sentiment de partager ce que doivent ressentir les participants de certaines de nos enquêtes, lorsqu’en exploitant les informations qu’ils ou elles nous transmettent, nous tirons des conclusions qu’ils n’auraient peut-être pas proposé eux-mêmes. »

Une cadence soutenue

Mathilde Fekom est post-doctorante à l’iPLesp (Inserm, Sorbonne Université) en épidémiologie sociale. - © D.R.
Mathilde Fekom est post-doctorante à l’iPLesp (Inserm, Sorbonne Université) en épidémiologie sociale. - © D.R.

« Deuxième surprise, la rapidité d’analyse, de recherche et de rédaction des journalistes. Nous qui sommes habitués à faire et refaire toutes les analyses statistiques de multiples fois, et à peser et sous-peser chaque mot dans une publication pour ne pas dire des choses qui pourraient se révéler inexactes, nous avons été surpris par la cadence et le rythme de travail des journalistes de News Tank.

Peut-être devrions-nous aussi nous fixer des objectifs précis concernant la fréquence de la publication de certains de nos articles, ou du moins des textes de vulgarisation que nous diffusons sur notre blog d’équipe. »

Autonomie et indépendance

« Enfin, dernier élément, l’autonomie et l’indépendance des journalistes de la rédaction - là où nous évoluons dans un environnement hiérarchique (encadrant, postdoctorant, thésard, stagiaire de master 2) et où les projets et les décisions sont la plupart du temps collectifs. »

Nouer des liens durables et imaginer des événements en commun

« Le métier de journaliste semble passionnant et stimulant, mais présente sans doute des contraintes de temps et de résultats importantes. » - © NT/CM
« Le métier de journaliste semble passionnant et stimulant, mais présente sans doute des contraintes de temps et de résultats importantes. » - © NT/CM

« En conclusion, cet échange nous a permis de voir que le métier de journaliste semble passionnant et stimulant, mais présente sans doute des contraintes de temps et de résultats importantes, là où les chercheurs ont probablement plus de latitude sur l’organisation de leur travail.

Il nous a également permis de comprendre ce qui peut intéresser les médias, lorsqu’un sujet peut être en lien avec l’actualité, mais aussi la manière dont les échanges à long terme et réguliers peuvent améliorer la communication.

Les organismes de recherche et les universités ont probablement tout intérêt à entretenir des relations durables avec les médias tels que News Tank ou les médias de vulgarisation scientifique pour que la communication et les échanges soient les plus fluides possibles.

Anticiper la valorisation ultérieure des résultats

Dans la mesure où la diffusion des connaissances au grand public fait de plus en plus partie des attendus vis-à-vis des chercheurs, l’organisation d’évènements communs avec des journalistes, voire l’invitation de représentants des médias à participer à des projets de recherche pour anticiper la valorisation ultérieure des résultats mériteraient d’être développés. »