Vie des campus

Une fresque de l’enseignement supérieur pour sensibiliser les équipes aux changements


Sur le modèle de la fresque du climat, l’Iéseg a organisé en juin dernier une fresque de l’enseignement supérieur lors d’un séminaire d’équipe. Un temps d’échange et de réflexion qui a permis de sensibiliser près de 40 collaborateurs aux enjeux de l’enseignement supérieur. Retour sur cette expérience grandeur nature.

Des collaborateurs de l’Iéseg en atelier lors de la fresque de l’enseignement supérieur - © @Ieseg
Des collaborateurs de l’Iéseg en atelier lors de la fresque de l’enseignement supérieur - © @Ieseg

L’idée de la fresque de l’enseignement supérieur est née d’un constat : face à un écosystème de l’enseignement supérieur de plus en plus complexe, qui évolue très vite, les établissements doivent s’adapter. « Pour répondre au mieux aux transformations profondes de notre environnement, il nous a paru essentiel de sensibiliser nos collaborateurs à ces enjeux », indique d’emblée Maria Castillo, directrice des projets stratégiques de développement qui a conçu la fresque.

C’est avec cette ambition que l’Iéseg a organisé la première fresque de l’enseignement supérieur en juin dernier lors d’un séminaire de l’école qui réunissait 40 collaborateurs et étudiants de l’école.

Réfléchir aux enjeux de l’enseignement supérieur

Répartis en plusieurs équipes mixtes avec des profils très différents - personnels administratifs, enseignants, étudiants, etc. -, les participants ont été invités à reconstituer « un système de cause et de conséquences en lien avec une problématique de l’enseignement supérieur, à l’aide d’un jeu de cartes thématiques ».

Une approche pertinente pour Ingrid Bierla, enseignante-chercheuse de l’Iéseg et qui a participé à l’expérience. « J’avais déjà fait une fresque du climat, je connaissais le principe. J’ai trouvé le concept sur les défis de l’enseignement supérieur, très intéressant. On se pose des questions concrètes sur notre environnement, sur ce qui est en train de se dessiner si on ne fait rien. Grâce à la manipulation des cartes, le côté créatif est vraiment ressorti. Comme chaque membre de l’équipe vient d’un secteur différent, chacun d’entre nous avait une vision différente. »

L’école de commerce Iéseg est implantée à La Défense et à Lille. - © Iéseg
L’école de commerce Iéseg est implantée à La Défense et à Lille. - © Iéseg

Pour Alice Goyau, chargée de contenus et de traduction, cette fresque a été une belle découverte. « Cette approche permet de prendre de la hauteur. Je fais partie de l’équipe administrative qui est au cœur de l’établissement et en même temps, nous sommes ancrés dans notre quotidien. Avec ce jeu, je me suis rendu compte des enjeux imminents, des causes et de leurs répercussions sur l’enseignement supérieur mais aussi sur notre établissement. »

C’est là tout le rôle de cette fresque, estime Maria Castillo. « Si nous voulons anticiper les évolutions et mener des transformations structurantes, il est essentiel de comprendre les changements qui s’opèrent dans l’enseignement supérieur. Ce jeu permet à chacun de saisir les enjeux et de contribuer à son échelle à la transformation de l’école. »

Favoriser l’émergence de solutions concrètes

Cette approche permet aussi l’émergence de solutions concrètes sur une thématique donnée. « Contrairement à une fresque du climat où on raccorde des pièces d’un puzzle, là on crée nos pièces nous-mêmes. Cette créativité en équipe nous a permis d’apporter des solutions, de formaliser des idées à l’aune de nos métiers et de nos statuts qui apportent une vision différente selon là où on se place », analyse Ingrid Bierla.

Ingrid Bierla, enseignante-chercheuse à l’Ieseg - © Ieseg
Ingrid Bierla, enseignante-chercheuse à l’Ieseg - © Ieseg

Pour Maria Castillo, « ce qui est intéressant c’est qu’il n’y a pas de solution idéale ou une réponse unique. Chaque équipe crée sa propre fresque qui montre le cheminement de chaque groupe dans la réflexion. L’objectif c’est d’arriver à une prise de conscience collective sur des sujets auxquels ils n’avaient jamais pensé. »

Un constat que partage Alice Goyau qui a été marquée par la carte dédiée au vieillissement de la population. « On sait que la population vieillit, mais sans forcément avoir conscience des impacts que cela peut avoir pour notre établissement. D’autre part, le déclin de la natalité va signifier moins de futurs étudiants. Quelles vont être les conséquences pour notre école ? Il va falloir s’adapter à ces évolutions, définir de nouvelle manière de répondre à ces besoins qui ne seront plus les mêmes. »

Maria Castillo est directrice des projets stratégiques de développement de l’Iéseg. - © Iéseg
Maria Castillo est directrice des projets stratégiques de développement de l’Iéseg. - © Iéseg

À l’issue de cette fresque Maria Castillo a identifié certaines cartes qui présentent « des pistes de réflexion pertinentes pour l’école », notamment sur le développement de l’IA pour moderniser la pédagogie et trouver de meilleurs candidats ou sur la manière d’intégrer les diplômés comme levier d’activité et de croissance.

« On a vu des propositions très intéressantes qui nous poussent à réfléchir. Par exemple sur la formation tout au long de la vie, comment l’Iéseg peut se positionner comme un acteur majeur pour toucher des populations nouvelles comme les séniors ou les actifs en reconversion. »

Sur ce sujet, Ingrid Bierla intègre ainsi la possibilité d’avoir des personnes plus âgées qui vont reprendre des études. « Je considère que cela peut élargir le profil des apprenants avec d’autres manières de travailler et d’apprendre. Cela signifie que nos façons d’animer, de communiquer et de préparer nos cours vont évoluer. »

Cette fresque est une première étape pour l’Iéseg qui prévoit de créer des sessions de brainstorming pour évoquer des solutions sur la diversification de nos activités.

Vendre la fresque comme outil à d’autres acteurs

Et au-delà de l’école elle-même, l’Iéseg prévoit aussi de vendre cette fresque comme outil à des acteurs extérieurs. « Il y a certains éléments qui concernaient plus spécifiquement notre école, mais tout est adaptable. Les enjeux macro tout comme les solutions sont les mêmes pour tous les établissements. Nous allons adapter les cartes pour les rendre accessibles à d’autres partenaires comme des entreprises et des associations », estime Maria Castillo.

Un usage qui est déjà réel : « Nous avons été contactés par différents acteurs du milieu de l’enseignement supérieur et nous avons déjà prévu deux sessions au cours des trois prochains mois pour deux établissements différents qui souhaitent utiliser la Fresque pour sensibiliser à l’évolution du contexte », conclut Maria Castillo.