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5 qualités principales pour devenir ingénieur pédagogique

Par Marine Dessaux | Le | Pédagogie

Créativité, envie d’apprendre, capacité d’adaptation, bonne gestion des relations interpersonnelles et œil graphique : telles sont les qualités qui font un bon ingénieur pédagogique, selon Latifa Berkous, ingénieure pédagogique à l’X Ecole Polytechnique.

École Polytechnique © Jeremy Barande - © École polytechnique - J.Barande
École Polytechnique © Jeremy Barande - © École polytechnique - J.Barande

Pour être un bon ingénieur pédagogique, les qualités principales à avoir, outre le socle des connaissances et le savoir-faire de base en pédagogie, sont :

1/ La créativité

La possibilité de déclencher, de développer son sens créatif et de savoir l’insuffler dans ses recommandations pédagogiques est indispensable. Pour l’ingénieur pédagogique, chaque discipline est nouvelle, chaque objectif est différent, il faut en permanence imaginer, inventer des solutions. C’est tout un état d’esprit, qui permet de proposer des solutions, de répondre à des problématiques ou à des souhaits.

2/ L’envie d’apprendre

Latifa Berkous - © Jeremy Barande
Latifa Berkous - © Jeremy Barande

Il est crucial d’aimer apprendre, et pour cela questionner son propre vécu au concept « apprendre » : quel est notre rapport à l’apprentissage ? comment est-ce qu’on percevait le savoir à l’école ? pourquoi est-ce qu’on a choisi ce métier ? qu’est-ce que nos enseignants nous ont apporté ? Cette dimension personnelle et réflexive n’est pas à négliger pour se forger son identité professionnelle.

Dans ce métier, il faut toujours apprendre, on traite en permanence de nouveaux sujets, on continue à s’éduquer avec la publication constante de nouvelles recherches en science de l’éducation, comme la gamification, les neurosciences, l’intelligence collective, etc…. Les ingénieurs pédagogiques doivent être formés et se former. Pour répondre aux problématiques, il faut savoir se placer dans la situation de l’apprenant, et ainsi développer de nouvelles compétences.

3/ La capacité adaptation

Quel que soit la discipline sur laquelle nous allons intervenir, scientifiques, linguistiques, littéraires, notre périmètre n’est pas celui du contenu mais la dimension didactique du cours, les mécanismes de l’enseignement et de l’apprentissage. Même si on ne comprends pas tout, il faut savoir travailler sur la dimension didactique d’un cours. 

Les technologies avancent, notre métier se partage entre l’accompagnement pédagogique et digital, il faut donc s’adapter aux outils, aux méthodes de travail en utilisant le design thinking notamment qui incite à créer des circuits courts entre l’idée et la production.

4/ Relations interpersonnelles

Il faut des qualités relationnelles, faire preuve diplomatie. C’est un métier qui s’intéresse à la posture d’un enseignant, à sa manière d’animer un cours, à sa manière de s’exprimer. La base de notre métier est une relation de confiance qui s’établit, avant toute intervention sur le cours. Lorsque l’enseignant a intégré l’ingénieur pédagogique dans la réflexion sur le cours, ce dernier va pouvoir établir des propositions, engager la conception vers la formalisation d’un process, et d’en être le garant. En cela relations humaines et interpersonnelles sont un pilier de la relation ingénieur pédagogique-enseignant. Il faut savoir s’asseoir à côté d’un interlocuteur et discuter, faire des retours avec beaucoup de tact.

5/ L’œil graphique 

Il ne s’agit bien sûr pas d’être graphiste mais de savoir déterminer si une plateforme est user friendly, ergonomique. On doit savoir si une image est intéressante d’un point de vue pédagogique, si elle est claire ou s’il faut la simplifier, l’harmoniser pour ne pas perturber l’œil de l’apprenant. 

Pour s’assurer du confort visuel et pédagogique, il faut avoir une idée en tête, pouvoir énoncer un brief au motion designer qui ajoutera sa dimension graphique. Cette collaboration fait aboutir des créations de grande qualité visuelles et pédagogiques.