Un « passeport étudiant » pour une meilleure intégration des entrants à l’Université Côte d’Azur
S’assurer que tous les primo-arrivants reçoivent les connaissances nécessaires pour comprendre le fonctionnement et les ressources de l’Université Côte d’Azur : c’est l’objectif du passeport étudiant, un module numérique destiné à plus de 5 000 nouveaux étudiants chaque année. Autre objectif, mieux connaître les différents profils via des questionnaires intégrés.

Pensé comme un cours en ligne obligatoire, déployé sur Moodle, le passeport étudiant de l’Université Côte d’Azur (Unica) s’adresse à l’ensemble des primo-entrants en licence. Après un lancement à la rentrée 2024, il fait sa deuxième rentrée.
Marie-Cécile De Cian, chargée de mission « leviers transversaux de la réussite étudiante » et porteuse du projet, et Ali Douai, vice-président formation, de l’établissement maralpin, répondent à Campus Matin.
En quoi consiste le passeport étudiant ?
Ali Douai : L’idée du passeport étudiant a germé il y a deux ans et demi dans le cadre de notre projet Nouveaux cursus à l’université : L@UCA. Avec d’autres établissements, nous avons partagé le constat qu’il manquait quelque chose de concret dans la transition du secondaire vers le supérieur. Nous nous sommes dit que nous pourrions faciliter l’accueil des néo-entrants durant les premiers mois avec un nouvel outil.
L’objectif était de créer un espace avec un chemin pédagogique ciblé, sorte de feuille de route accessible tout le temps. C’est aussi une manière de mieux connaître les étudiants via des questionnaires. Le passeport étudiant a été lancé à la rentrée 2024-2025.

Marie-Cécile De Cian : Nous voulions faire de ce dispositif une pièce pivot, permettant de préparer les étudiants et de les rendre efficaces plus rapidement, de leur fournir toutes les informations qui peuvent être données lors de la pré-rentrée.
Cet outil couvre toutes les dimensions que le néo-entrant peut être amené à aborder. Il est adossé à des ateliers de pré-rentrée, organisés sur chaque campus, qui portent notamment sur la découverte de notre LMS, Moodle, l’activation de la carte Sésame, la découverte de l’ENT (espace numérique de travail), et désormais, la navigation sur le passeport étudiant.
Le parcours pédagogique du passeport étudiant est composé de neuf modules. Il est possible de les parcourir à son propre rythme, mais des questionnaires sont obligatoires à la fin de chacun. Il y a un feedback immédiat aux questions des étudiants. Nous collectons les données pour donner les réponses brutes aux responsables des UFR afin qu’ils connaissent les étudiants et leurs questions. Cela permet aux responsables de formation d’avoir une idée précise du public étudiant.
Ont pris part au projet :
- Sarah Saioud : ingénieure pédagogique du projet NCU L@UCA et responsable du service laboratoire réussite du pôle accompagnement à la réussite étudiante.
- Hugo Crovello : ingénieur statisticien du projet NCU L@UCAet responsable du service data pilotage offre de formation du pôle stratégie et pilotage.
Est-ce un module obligatoire ?
Ali Douai : Le passeport étudiant est obligatoire, mais non noté. Si un étudiant ne termine pas le parcours, une autre compétence transversale, notée dans le cadre d’une UE, ne sera pas accessible. Pour obtenir une note, il faut donc compléter le passeport étudiant.
Pour les néobacheliers, cet outil est accessible dès l’inscription administrative (en juillet). Nous espérons avoir les résultats des questionnaires au plus tard mi-octobre. Le passeport est déployé sur Moodle, et apparaît dans la liste des cours. Il est signalé au moment de l’inscription via un SMS de bienvenue, en juillet.
Marie-Cécile De Cian : Le passeport étudiant est animé en ligne, avec un système d’e-mails et un séquençage pour inciter les étudiants à le remplir régulièrement. Le remplir prend entre 10 et 12 heures.
Quels ont été les retours ?
Marie-Cécile De Cian : Un questionnaire de satisfaction a été envoyé aux étudiants, avec l’objectif d’un taux de satisfaction supérieur à 85 % (satisfaits ou très satisfaits). Nous avons effectué des modifications à la marge. L’analyse des questions sera mise en place plus rapidement cette année. La qualification du public étudiant sera également plus rapide.
Quel constat faites-vous après une année d’utilisation ?

Ali Douai : Nous avons la conviction qu’il y avait, chez les étudiants, une sous-utilisation des ressources académiques et de la vie universitaire en général. Nous avons voulu rassembler tout cela dans un même espace de manière ludique et pédagogique, afin d’éviter que l’information soit trop dispersée.
C’est également une question de socialisation : les étudiants sont tous inscrits dans ce cours, le forum peut servir à partager des problématiques. Ce dispositif peut devenir un vecteur de sociabilisation entre étudiants, un pivot qui leur permet de mieux s’intégrer et de trouver des points d’appui.
Marie-Cécile De Cian : Nous avons observé un nombre de déclarations spontanées en matière de handicap plus élevé sur le passeport étudiant que via le mode déclaratif classique. Le passeport s’intègre désormais dans des outils comme Flexétude, un outil de contrat pédagogique, ce qui nous permet de le lier à d’autres dispositifs dès l’entrée des étudiants à l’université.
Allez-vous faire évoluer cet outil et le diffuser plus largement ?
Marie-Cécile De Cian : Nous projetons d’ajouter une photo à l’entrée du passeport mais aussi d’interroger une deuxième fois les étudiants après le premier semestre sur les mêmes dimensions, afin d’effectuer des adaptations si nécessaire.
Des dimensions d’essaimage sont également prévues. Nous avons un partenariat avec CY Cergy Paris Université et l’Université Sorbonne Paris Nord, et nos services juridiques travaillent actuellement pour une mise en œuvre en 2026-2027. Ils devront adapter ce dispositif à leur contexte universitaire.