Le carnet de Campus Matin : les cinq nominations à retenir en septembre 2025
Une ancienne directrice de cabinet au MESR à la tête d’une nouvelle direction générale du ministère de la culture, un ancien recteur chef de pôle éducation et ESR à Matignon, deux coprésidents pour un réseau d’écoles… Autant de prises de fonctions décryptées dans votre rendez-vous mensuel.

Naomi Peres, Marie-Caroline Missir, Olivier Brandouy, Martin Coriat, Corinne Vanmerris et Arnaud Schwartz : ces personnalités ont été appelées à de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche en septembre 2025. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions !
1. Naomi Peres, directrice générale de la démocratie culturelle, des enseignements et de la recherche au ministère de la culture
Naomi Peres est nommée directrice générale de la démocratie culturelle, des enseignements et de la recherche au sein du ministère de la culture, sur proposition de la ministre de la culture, Rachida Dati, à l’issue du conseil des ministres du 3 septembre.
Une boucle bouclée au ministère de la culture

Diplômée de Polytechnique et HEC, Naomi Peres connaissait le ministère de la culture, pour y avoir été cheffe du département de l’innovation numérique (2015-2017). Elle était ensuite partie au cabinet du secrétaire d’État chargé du numérique comme conseillère innovation publique et inclusion numérique (2017-2018) avant d’être nommée secrétaire générale adjointe pour l’investissement au SGPI (2018-2021).
De mai 2022 à septembre 2024, elle est directrice de cabinet de la ministre de l’ESR Sylvie Retailleau, puis quand le gouvernement doit démissionner après la dissolution de l’Assemblée nationale, elle est nommée inspectrice générale des finances.
Depuis juin 2025, elle était revenue au ministère de la culture comme déléguée générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle, afin de préfigurer la nouvelle direction générale de la démocratie culturelle, des enseignements et de la recherche créée par décret au 1er septembre.
Donner plus de visibilité aux enseignements et à la recherche culturels
Concrétisée par Rachida Dati, la création de cette nouvelle direction fait suite à une réflexion « de longue date » sur la gouvernance de l’enseignement supérieur culturel et aux conclusions d’une mission confiée en 2024 au secrétaire général et à l’Inspection générale des affaires culturelles.
Les choses se sont accélérées début 2025, avec une mission de préfiguration de cette nouvelle direction confiée à François Hurard, inspecteur général des affaires culturelles.
Les objectifs de cette direction sont de :
- « redonner de la visibilité aux enseignements et à la recherche culturels,
- assurer une gouvernance unifiée de l’enseignement supérieur en réunissant le pilotage de la politique d’enseignement supérieur et de recherche, la tutelle des écoles en lien avec les DG pour les contenus pédagogiques et les relations aux professionnels des secteurs, et la responsabilité budgétaire du programme correspondant ;
- développer une politique plus ambitieuse et mieux coordonnée en faveur de la vie étudiante et consolider les dispositifs d’accompagnement des étudiants, tant sur le plan académique que social ;
- simplifier les processus en matière de tutelle, actuellement dispersée entre plusieurs directions. »
Elle se compose de deux services : celui de la démocratie culturelle et des territoires, et celui des enseignements et de la recherche.
Naomi Peres a pour mission de mettre sur pied cette direction, dans un contexte compliqué pour les écoles territoriales d’art du fait d’un désengagement financier des collectivités. Ainsi, en juin 2025, après plus de 240 ans d’existence, l’École supérieure d’art et de design de Valenciennes a fermé définitivement ses portes.
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2. Martin Coriat, directeur général du Pôle Léonard de Vinci
Martin Coriat prend la direction générale du Pôle Léonard de Vinci, à la rentrée 2025, succédant à Nicolas Glady qui n’était arrivé à ce poste qu’un an plus tôt.
Un parcours dans la finance et le numérique
Diplômé de HEC Paris et titulaire d’un MBA de l’Insead, Martin Coriat commence sa carrière à la Société Générale. En 2008-2009, il est responsable du développement commercial d’Admiral Group, société britannique d’assurance automobile. Il fonde le comparateur de prix LeLynx.fr en 2009 et y est P-DG jusqu’en 2013, puis directeur général de 2017 à 2019. Entre-temps, il dirige la plateforme britannique de comparaison de services financiers Confused.com (2013-2017). De 2019 à 2020, il est P-DG de Wizbii, entreprise de services en ligne pour identifier et recevoir ses aides financières.

Ce n’est qu’en 2020 qu’il se rapproche du monde de l’enseignement en prenant la direction générale du groupe AD Education, spécialisé dans l’enseignement supérieur dans les domaines du design, des arts graphiques, de l’animation, du gaming, de la communication, du digital, de la culture et du luxe. Après plusieurs acquisitions en 2022 et 2023, AD Education annonçait en juin 2024 être entré en négociations exclusives avec le Pôle Léonard de Vinci pour une entrée au capital.
Selon Bruno Mourgue d’Algue, CEO d’AD Education, le parcours de Martin Coriat au sein du groupe ainsi que « son expertise dans les technologies innovantes et son talent pour rassembler les énergies seront de véritables leviers pour ouvrir le Pôle à de nouvelles perspectives internationales, et continuer à renforcer son excellence académique et la coopération avec les autres écoles et universités du groupe. »
Poursuivre et amplifier la dynamique
Le Pôle Léonard de Vinci compte quatre entités : l’école d’ingénieurs Esilv, l’école de management EMLV, l’école du numérique IIM et un centre de formation continue, De Vinci Executive Education. Après l’arrivée d’AD Education au capital, l’Esilv et l’EMLV ont été transférées vers l’Institut Léonard de Vinci qui a pris la qualité de société à mission et le nom de “De Vinci Higher Education”. Sa présidence a été confiée à AD Education.
Historiquement implanté à Paris La Défense, le Pôle Léonard de Vinci a ouvert un campus à Nantes en 2022, et s’est installé Montpellier à la rentrée 2025, où il propose les PGE (programmes grande école) de l’Esilv et l’EMLV, avec une centaine d’étudiants. Il s’agit pour l’instant de locaux provisoires en attendant l’ouverture prévue d’un campus en propre à Castelnau-le-Lez (Hérault), une commune à l’est de Montpellier, en septembre 2026.
« Martin Coriat s’attachera à poursuivre et amplifier la dynamique engagée par le Pôle Léonard de Vinci, en valorisant l’excellence académique et l’interdisciplinarité de ses écoles. Il pilotera également le développement du Pôle, en France comme à l’international, en s’appuyant sur l’engagement et l’expertise des équipes », indiquait le pôle.
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3. Guillaume Bordry, directeur du pôle Connaissance au SGPI
Guillaume Bordry est nommé directeur du pôle Connaissance du Secrétariat général pour l’investissement, le 22 septembre. Il occupait ces fonctions par intérim depuis le départ de François Germinet au cabinet de Philippe Baptiste, ministre chargé de l’ESR, en janvier 2025.
Une carrière dans l’enseignement supérieur et l’inspection générale

Agrégé de lettres modernes et titulaire d’un doctorat en langue et littérature françaises, Guillaume Bordry débute sa carrière comme professeur agrégé dans le supérieur. Il est maître de conférences en septembre 2007 et devient directeur de l’IUT de Paris de 2011 à 2017. Il préside l’Adiut de 2012 à 2015. Il est nommé inspecteur général (Igaenr) en 2017.
De septembre 2019 à mars 2022, Guillaume Bordry est délégué général de la Conférence des présidents d’universités (CPU) qui devient France Universités entre temps. Il retourne à l’Igésr à partir d’avril 2022. ll est nommé inspecteur de première classe en décembre 2022, avant d’intégrer le SGPI en détachement comme conseiller enseignement supérieur et recherche au sein du pôle connaissance, le 2 mai 2023.
Gagner la bataille de l’intelligence
Le SGPI est l’institution, sous la tutelle de Matignon, qui pilote le programme d’investissement France 2030 qui a succédé au Programmes d’investissements d’avenir. En son sein, le pôle Connaissance couvre l’ensemble des programmes sur les champs du scolaire et du supérieur, de la culture, la recherche, l’innovation et le transfert de technologie.
« La connaissance est au centre de la bataille des compétences qui n’est autre qu’une bataille de l’intelligence. L’invention des métiers de demain, la lutte contre les fake news, l’attractivité de la science, les biais de genre, ou la connaissance et notre rapport à la connaissance sont au cœur de France 2030 », indiquait François Germinet à ce sujet, après sa nomination.
Avec l’objectif que les centaines de projets soutenus financièrement par France 2030, un peu partout en France, transforment durablement le territoire. Parmi eux notamment : les projets Compétences et métiers d’avenir, dont le SGPI a annoncé 40 nouveaux lauréats début septembre, clôturant la saison 2 de cet appel à projets. Depuis son lancement, ce sont 212 projets lauréats qui sont soutenus par le dispositif, pour un montant total de 1,39 milliard d’euros.
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4. Olivier Brandouy, chef de pôle éducation et ESR à Matignon
Olivier Brandouy est nommé conseiller éducation nationale, enseignement supérieur, recherche, jeunesse et sports, chef de pôle éducation nationale, enseignement supérieur, recherche, jeunesse et sports, au sein du cabinet du Premier ministre Sébastien Lecornu, à compter du 15 septembre.
De l’académique au politique

Olivier Brandouy est titulaire d’un doctorat de finance soutenu à l’Université de Limoges et d’une agrégation de sciences de gestion. Il a d’abord exercé comme professeur à l’Université de Lille de 2001 à 2009, puis à l’IAE de Paris (Université Paris 1), avant d’arriver à l’Université de Bordeaux en 2013, où il a aussi été vice-doyen de la faculté d’économie et de management. En septembre 2018, il passe à la Cour des comptes, puis en novembre 2020, il est nommé recteur de l’académie de Reims.
En août 2023, il rejoint le cabinet de Gabriel Attal, au ministère de l’éducation nationale, comme directeur adjoint, puis conserve son poste sous Amélie Oudéa-Castéra et Nicole Belloubet. Depuis juillet 2024, il était directeur général de France Éducation International.
Olivier Brandouy est par ailleurs le co-fondateur de l’association Datacovid en mars 2020, à l’origine du « baromètre Covid 19 », initiative de science citoyenne qui met en place avec Ipsos un recueil de données pour la compréhension de l’épidémie de Covid-19 sous différents angles.
Un soulagement et une polémique
Les fonctions de chef de pôle éducation nationale, enseignement supérieur, recherche, jeunesse et sports à Matignon n’avaient pas été pourvues dans le cabinet de François Bayrou (décembre 2024-septembre 2025). Une absence qui avait pesé lourd dans certains arbitrages politiques, notamment budgétaires, et ce, alors que Bercy cherchait à réaliser des économies. L’arrivée d’une personnalité aguerrie est donc vécue comme un soulagement pour de nombreux acteurs de l’écosystème.
Mais l’arrivée d’Olivier Brandouy est aussi marquée par une polémique. Son nom apparaît en effet dans une enquête de non-dénonciation de crimes, liée à une affaire de pédocriminalité dans un lycée à Châlons-en-Champagne (Marne), alors qu’il était recteur de cette académie, comme l’avait révélé une enquête de Radio France.
Neuf personnes ont porté plainte pour viols, agressions sexuelles et harcèlement moral et sexuel contre un ancien professeur de l’établissement, Pascal Vey, qui a mis fin à ses jours le 7 décembre 2023. Olivier Brandouy, comme la cheffe d’établissement de l’époque, est soupçonné d’avoir été alerté dès 2021 de la dangerosité de cet enseignant, sans que cela soit suivi d’effet. Le haut fonctionnaire fait l’objet d’une enquête pour non-dénonciation de crimes, de mauvais traitements et d’atteintes sur mineurs.
5. Corinne Vanmerris et Arnaud Schwartz, co-présidents de la Conférence des écoles de journalisme
Corinne Vanmerris, directrice adjointe et directrice des études de l’ESJ Lille et Arnaud Schwartz, directeur de l’IJBA sont élus coprésidents de la Conférence des écoles de journalisme le 20 septembre. ils succèdent au directeur de l’IPJ Dauphine PSL, Pascal Guénée, qui assurait la présidence de la CEJ depuis 2019.
Le passage par le terrain
Journaliste à La Voix du Nord (1984-2006), Corinne Vanmerris exerce ensuite comme libraire, avant de rejoindre l’ESJ Lille en septembre 2008 comme directrice adjointe et directrice des études.
Arnaud Schwartz est lui diplômé de Sciences Po Lille, du Celsa et de l’école de journalisme de Bordeaux. Après un début de carrière en presse magazine au sein du groupe Bayard (1996-2021), il travaille comme journaliste à La Croix. En octobre 2017, il est nommé directeur de l’IJBA. Arnaud Schwartz était aussi secrétaire général de la CEJ depuis 2019.
L’enjeu de l’insertion professionnelle des jeunes diplômés

Créée en 2018, la CEJ regroupe les représentants des 15 cursus inscrits à la convention collective nationale des journalistes : Celsa (Paris), CFJ (Paris), CUEJ (Strasbourg), EJC (Cannes), EJDG (Grenoble), EJCAM (Aix-Marseille), École de Journalisme de Sciences Po (Paris), EJT (Toulouse), EPJT (Tours), ESJ (Lille), IFP (Paris), IJBA (Bordeaux), IPJ Dauphine (Paris), IUT de journalisme (Lannion), et CY Cergy Paris Université, qui vient de la rejoindre.
La CEJ s’était fortement impliquée dans les États généraux de la formation et de l’emploi des jeunes journalistes, entre janvier 2022 et janvier 2023, qui avait rassemblé des représentants d’entreprises, d’institutions métier, organisations professionnelles et étudiants, autour notamment des conditions d’accès au métier de journaliste et son exercice.
Elle avait alors réalisé un Livre blanc des écoles de journalisme qui soulignait la nécessité d’une formation au journalisme de qualité, reposant sur un recrutement exigeant, mais aussi un nécessaire accompagnement des futurs diplômés à l’insertion professionnelle, l’entrée dans le métier étant parfois synonyme « de fortes attentes parfois déçues ».