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Le carnet de Campus Matin : cinq prises de poste à suivre en novembre 2021

Par Marine Dessaux | Le | Concours/recrutement

Directeur de la transformation, directrice d’une école, responsable du recrutement international et le nouveau directeur de Sciences Po… Voici les prises de fonctions marquantes à retrouver dans notre rendez-vous mensuel. Apprenez-en plus sur le parcours de ces personnes et les enjeux de leurs nominations !

Le carnet de Campus Matin : cinq prises de poste à suivre en novembre 2021
Le carnet de Campus Matin : cinq prises de poste à suivre en novembre 2021

Assia Tria, Anthony Hié, Laurent Buisson, Laurence Mariet-Sanchez et Mathias Vicherat : découvrez ces cinq visages du sup’ qui entament une nouvelle étape de leur chemin professionnel ce novembre.

1. Assia Tria, directrice d’IMT Mines Alès

Assia Tria est la première femme directrice d’IMT Mines Alès. Nommée par un décret du 8 novembre 2021, elle prendra ses fonctions le 1er décembre 2021, pour un mandat de cinq ans.

Son parcours

Assia Tria est titulaire d’un doctorat de l’Université de Montpellier, en électronique, optronique et systèmes (1994)  - © Assia Tria
Assia Tria est titulaire d’un doctorat de l’Université de Montpellier, en électronique, optronique et systèmes (1994) - © Assia Tria

 Assia Tria commence sa carrière, en 1996, comme ingénieure recherche et développement chez Gemplus. En 2005, elle intègre l’institut de recherche technologique, CEA Leti, pour mettre en place et diriger l’équipe de recherche commune avec Mines Saint-Étienne « systèmes et architectures sécurisés ». Elle obtient l’habilitation à diriger des recherches en sciences pour l’ingénieur de l’Université Saint-Étienne en 2009.

En 2013, elle est chargée de la diffusion des technologies clés génériques du CEA-Tech, principalement auprès des petites et moyennes entreprises et entreprises de taille moyenne de la région Paca. En 2017, elle met en place l’antenne du CEA-Tech de Montpellier où elle est chargée des partenariats industriels, avant de devenir en 2019, responsable scientifique pour le service sécurité des systèmes électroniques et des composants. Elle revient aujourd’hui à Alès, sa ville d’origine.

Ses missions

« À la tête d’IMT Mines Alès, son expérience dans le montage de partenariats industriels d’excellence constitue un atout majeur », indique l’école. Parmi ses missions : 

  • faire le lien entre les départements de recherche et d’enseignement de l’école avec les entreprises en quête d’innovation, [impliquant] de renforcer le positionnement de l’école à la fois au niveau national, international et dans les écosystèmes nîmois et montpelliérain ;
  • accroître les ressources propres de l’établissement tout en créant des synergies communes à l’ensemble des écoles de l’Institut Mines-Télécom ;
  • participer aux travaux et à leur mise en œuvre, de la prochaine stratégie 2030 de l’Institut Mines-Télécom ainsi qu’à l’élaboration de son contrat d’objectifs et de performance 2023-2028. Elle devra en intégrer les différentes composantes dans le cadre de la définition de l’orientation stratégique d’IMT Mines Alès qu’elle pilotera avec le conseil d’école et au regard des politiques publiques.

Une école ébranlée par des affaires d’agressions sexuelles

Assia Tria remplace Thierry de Mazancourt, ayant quitté prématurément ses fonctions le 12 mars 2021, en raison de « difficultés internes ».

Un départ qui intervient après la dénonciation, début février 2021, par un collectif d’étudiantes d’IMT Mines Alès, de « 17 agressions sexuelles » concernant des étudiants - dont un viol - qui se seraient déroulées à la maison des élèves, une résidence étudiante gérée par l’association des alumni et située à deux kilomètres du campus.

Les faits avaient donné lieu à l’exclusion temporaire des élèves agresseurs, mais le collectif avait alors estimé que les solutions apportées par la direction n'étaient pas suffisantes.

2. Laurent Buisson devient directeur général d’AgroParisTech

Laurent Buisson est nommé directeur général d’AgroParisTech, établissement-composante de l’Université Paris-Saclay, par un décret présidentiel du 15 novembre 2021. Il est nommé pour un mandat de cinq ans renouvelable.

Son parcours

Laurent Buisson prend aujourd’hui la direction de l'établissement dont il a été diplomé, en 1987 - © Laurent Ardhuin pour l’UPMC
Laurent Buisson prend aujourd’hui la direction de l'établissement dont il a été diplomé, en 1987 - © Laurent Ardhuin pour l’UPMC

Diplômé de l'École polytechnique en 1985, d’AgroParisTech en 1987 et docteur en informatique à l’Université Joseph Fournier (aujourd’hui Grenoble-Alpes), il obtient une habilitation à diriger les recherches.

Laurent Buisson débute sa carrière comme ingénieur-chercheur à l’Irstea, avant de rejoindre, de 1995 à 2000, le ministère chargé de la recherche comme délégué régional à la recherche et à la technologie en Alsace.

Il s’envole ensuite pour les États-Unis, où il occupe le poste d’attaché scientifique à l’Ambassade de France, de 2000 à 2003. Il revient au ministère chargé de la recherche comme chef du service de l’innovation et de l’action régionale de 2003 à 2008.

Laurent Buisson est par la suite nommé directeur général à la recherche et au transfert de technologie à l’Université Pierre et Marie Curie, aujourd’hui Sorbonne Université, de 2008 à 2012. Il est vice-président ressources et moyens jusqu’en 2016, puis vice-président développement et partenariats économiques jusqu’en 2018.

Il rejoint le Secrétariat général pour l’investissement comme directeur du programme « Centres d’excellence ». Il est ainsi chargé de la mise en oeuvre hautement stratégique du volet enseignement supérieur-recherche du Programme d’investissement d’avenir (PIA). Il prend aujourd’hui la tête d'AgroParisTech.

Un déménagement retardé et une vente du site de Grignon complexe

Laurent Buisson succède à Gilles Trystram, directeur général pendant dix ans. Fin août 2021, celui-ci a été missionné par Julien Denormandie, ministre de l’agriculture et de l’alimentation, dans le cadre de la vente du site de Grignon au promoteur Altarea-Cogedim, désormais interrompue.

En effet, le processus de vente du site qui héberge AgroParisTech est à l’arrêt depuis le 5 octobre 2021, suite au dépôt d’un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Versailles par l’association Grignon2000. Cette dernière dénonce le fait que, contrairement à la loi, l’État a mis en vente des éléments de son patrimoine, sans avoir d’abord proposé cet achat à la commune qui l’héberge - et qui a la priorité pour faire une offre, avant une mise en vente publique.

La pression a payé puisque que l'État a consenti à lancer une nouvelle procédure de cession du site au second semestre 2022. « Cela ne remet pas en cause l’installation à Saclay mais doit permettre de s’accorder sur le meilleur projet possible », souligne Julien Denormandie, ministre de l’agriculture et de l’alimentation, sur son compte Twitter, le 15 novembre 2021.

Car l'école était censée déménager de Grignon à Saclay en 2021. Mais avec la crise Covid, la date de livraison des bâtiments a dû être décalée d’un an.

Un changement de site que Laurent Buisson doit désormais conduire et qui marquera le rapprochement géographique de l'école avec l’Université Paris-Saclay dont elle désormais est une composante.

« C’est très bien qu’un directeur arrive avant le déménagement, avec cinq ans devant lui pour appréhender et organiser tout cela. (…) Il va avoir le temps de se saisir des dossiers et des enjeux, car j’imagine que l’école mettra au moins un an à digérer le site. Il y aura des difficultés, des tensions, et il faudra accompagner tout cela », déclarait Gilles Trystram à News Tank en juillet dernier.

3. Anthony Hié à la transformation digitale d’Excelia

Titulaire d’un executive master of science de l’Essec, d’un diplôme de Télécom ParisTech et d’un master de l’Université de Lorraine - © D.R.
Titulaire d’un executive master of science de l’Essec, d’un diplôme de Télécom ParisTech et d’un master de l’Université de Lorraine - © D.R.

Excelia annonce le 10 novembre deux nominations au sein de son comité exécutif, pour accompagner la mise en œuvre de sa stratégie de transformation : Anthony Hié, au poste de directeur de la transformation digitale, à compter de décembre 2021, et Laura Zdroui au poste de directrice des ressources humaines et de la transformation.

« La transformation d’Excelia concerne notamment l’évolution de son organisation dans un contexte de développement multi écoles et multi campus, l’accélération de sa digitalisation et le développement continu des compétences de ses collaborateurs », indique le groupe.

Son parcours

Anthony Hié débute sa carrière à USC Europe en 1996 en tant que responsable des systèmes d’information France. Il intègre ensuite Neoma comme directeur des systèmes d’information (DSI) en 2001, avant de rejoindre le Conseil départemental de la Moselle en 2012, en tant que directeur de l’organisation et des SI.

Entre 2015 et 2018, il est directeur des SI et du numérique à l’Institut catholique de Paris. En 2018, il rejoint ESCP Business School comme chief information and digital officer (directeur SI et numérique) puis chief digital officer (directeur de la transformation numérique) membre du comité exécutif (Comex). A partir de décembre 2021, il rejoint Excelia Group au poste de directeur de la transformation digitale, membre du Comex.

Les enjeux de sa nomination

La politique numérique d’Anthony Hié vise à :

  • proposer une expérience utilisateur visionnaire, cohérente et unifiée aux candidats et aux étudiants ;
  • participer à la conception de l’environnement de travail de demain pour les professeurs, collaborateurs et élèves sur les aspects digitaux ;
  • mettre en place un Project management office pour le pilotage des projets et la gestion des priorités des besoins digitaux des différents métiers d’Excelia .

« Dans le cadre de sa mission, il assurera la continuité et la qualité de service des outils numériques et du digital learning qui ont fait leurs preuves pendant le confinement. Il assurera également la mise en œuvre des projets stratégiques sur tous les campus », précise l'école.

4. Laurence Mariet-Sanchez, responsable du recrutement international d’EM Normandie

Laurence Mariet-Sanchez a complété une licence d’histoire de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et un master de l’IAE d’Aix-Marseille - © D.R.
Laurence Mariet-Sanchez a complété une licence d’histoire de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et un master de l’IAE d’Aix-Marseille - © D.R.

Fin octobre, l’EM Normandie « renforce son organisation pour accompagner son fort développement en France et à l’international » avec trois recrutements. Édeline Roy est nommée directrice des ressources humaines de l'école, Mina Colonna d’Istria devient déléguée générale de la Fondation EM Normandie et Laurence Mariet-Sanchez prend le poste de responsable du recrutement international.

Son parcours

Ayant démarré sa carrière par des missions commerciales dans le tourisme puis en tant que professeure d’histoire-géographie en collège, Laurence Mariet-Sanchez a ensuite rejoint Look Voyages en 2006 comme responsable commerciale de site en Crète.

Chef de produits culturels haut de gamme pour des groupes américains dans une agence de voyages spécialisée pendant deux ans, elle change d’environnement en 2010 en intégrant la Société Générale pour y exercer la fonction d’assistante marketing marché patrimonial. En parallèle, elle suit un Master 2 Management des activités de service. À son issue, elle s’engage dans son école et devient membre du conseil d’administration et bénévole en communication et marketing pour l’association des Alumni de l’IAE Aix-en Provence

À la suite d’une mission en tant que consultante freelance en stratégie communication et marketing pour des entreprises locales d’Aix-en-Provence, elle intègre le service de la promotion internationale de Kedge Business School en 2012. Elle y est business developer à l’international et India country manager pendant neuf ans.

Les enjeux de sa nomination

À la tête d’une équipe de six personnes (dont trois à l’international : Chine, Inde et Sénégal), Laurence Mariet-Sanchez a pour mission de concevoir et de mettre en œuvre une stratégie pour développer la notoriété de l’EM Normandie à l’international ainsi que la commercialisation de ses programmes.

Une mission qui n’est pas des moindres alors que l'école ouvre un campus à Dubaï en 2022 et au Vietnam en 2023.

« Notre ambition est d'être la première institution d’enseignement supérieur française post-bac de classe mondiale », indiquait Élian Pilvin, directeur général de l’EM Normandie à News Tank, le 31 août 2021.

5. Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po Paris

Diplômé de Dauphine-PSL et de Sorbonne Université, Mathias Vicherat fait l’ENA de 2002-2004 - © D.R.
Diplômé de Dauphine-PSL et de Sorbonne Université, Mathias Vicherat fait l’ENA de 2002-2004 - © D.R.

Mathias Vicherat est nommé directeur de Sciences Po Paris, par décret du Président de la République, et désigné administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), par arrêté de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, pour une durée de cinq ans. Il a pris ses fonctions le 22 novembre.

Son parcours

Mathias Vicherat est l’ancien secrétaire général de Danone dont il a démissionné en octobre. Il a été sous-préfet et chef de pôle territorial à la direction générale de la police nationale. L'énarque - issus de la même promotion qu’Emmanuel Macron - est l’ancien directeur de cabinet de Bertrand Delanoe, puis d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Après son passage dans les collectivités, il est directeur général adjoint de la SNCF, puis rejoint Danone.

Les enjeux de sa nomination

Alors que Frédéric Mion n’avait pas réussi à convaincre en pleine tempête médiatique causée par l’affaire d’abus sexuels d’Olivier Duhamel, Mathias Vicherat devra marquer une vraie rupture avec l’ancienne gouvernance de Sciences Po Paris. Il devra par ailleurs incarner une nouvelle stabilité au terme d’un processus d'élection troublé qui a duré près de six mois.

Après une crise institutionnelle qui aurait pu amener l'établissement à changer la donne, son profil ne tranche pas avec ceux de ses prédécesseurs. Sa campagne lui a pourtant permis de convaincre largement : les deux conseils décisionnaires l’ont en effet préféré en finale à deux universitaires Olivier Faron, administrateur du Cnam, et Christine Musselin, sociologue et ancienne directrice scientifique de Sciences Po.

Hormis les sujets qui ont occupé l’agenda médiatique, liés à sa proximité réelle ou supposée, avec Emmanuel Macron, il se trouve face à des enjeux stratégiques majeurs : le nouveau campus parisien de l’Artillerie représente une charge financière considérable pour un établissement dont le modèle économique est fragile.

En outre, Sciences Po est aujourd’hui isolé sur le plan des alliances universitaires, ayant fait le choix de ne pas rejoindre l'Université de Paris constituée autour de Paris-Descartes et Paris-Diderot (qui ont fusionné). Bien qu’il tente depuis quelques années de se qualifier d’université, l'établissement va devoir le démontrer.