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Carnet de Campus Matin : les 5 mouvements de l’été à suivre


Le nouveau président exécutif d’un grand groupe d’enseignement supérieur privé, une ancienne ministre de l’éducation nationale et de l’ESR à la Cour des comptes, un ancien directeur d’école d’ingénieurs devenu inspecteur général… Campus Matin retrace pour vous les enjeux de l’enseignement supérieur à travers le parcours de personnalités qui ont pris de nouvelles fonctions en juillet et août 2025.

Campus Matin détaille le parcours et enjeux de cinq mouvements dans l’ESR cet été. - © Pixabay/M.H.
Campus Matin détaille le parcours et enjeux de cinq mouvements dans l’ESR cet été. - © Pixabay/M.H.

Marc-Henri Desportes, Najat Vallaud-Belkacem, Julie Klein, Mostafa Fourar, Valérie Bonneton… Elles et ils ont été appelés à de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions.

1. Marc-Henri Desportes, président exécutif d’Omnes Education

Marc-Henri Desportes est nommé président exécutif d’Omnes Education à partir du 1er septembre, annonce le groupe privé le 21 juillet. Il succède à José Milano, président exécutif depuis juillet 2023, qui sera senior advisor afin d'« assurer une transition réussie ».

Un spécialiste du numérique venu du monde de l’entreprise

https://www.linkedin.com/in/marc-henri-desportes/ - © D.R.
https://www.linkedin.com/in/marc-henri-desportes/ - © D.R.

Marc-Henri Desportes est diplômé de l’École Polytechnique et de Mines Paris-PSL. De 2000 à 2005, il est directeur adjoint du programme Copernic d’accès en ligne aux services fiscaux français. Il rejoint le groupe BNP Paribas en 2005 comme coordinateur du contrôle permanent avant de devenir directeur des systèmes d’information de la branche italienne entre 2006 à 2009.

Il dirige ensuite les stratégies d’innovation et de transformation numérique chez Atos entre 2009 et 2013. Puis, il intègre Woldline, société européenne de paiement numérique, en tant que directeur général adjoint puis directeur général.

Ouvrir de nouveaux campus et attirer plus d’étudiants dans un contexte de baisse démographique

Marc-Henri Desportes poursuivra le développement de la plateforme qui soutient les quinze écoles et campus d’Omnes Education, indique le groupe. Il dirigera également la croissance interne et externe du groupe en France et en Europe.

Omnes Education ouvre un campus à Toulouse en septembre 2025 et en prévoit un à Abidjan (Côte d’Ivoire), Lyon, Marseille en 2026. Au sein de ces campus, l’accent sera mis sur l’intelligence artificielle et la responsabilité sociétale, qui seront intégrées aux parcours pédagogiques. Le groupe s’est d’ailleurs doté d’une stratégie IA à horizon 2027.

Marc-Henri Desportes aura pour mission d’accompagner le groupe dans « la poursuite de sa dynamique de croissance, renforcer sa compétitivité, son ouverture à l’innovation et donner un nouvel élan à ses ambitions de promouvoir l’employabilité et la réussite des étudiants », ajoute Omnes Education.

Le groupe devra faire face à la baisse démographique attendue pour ces prochaines années. Dans un article des Échos du 18 août 2025, l’actuel président exécutif d’Omnes Education, José Milano, plaide pour un « mécanisme assurantiel », qui obligerait tout établissement à provisionner des sommes pour sécuriser les parcours des étudiants en cas de fermeture.

Le groupe privé lucratif se dote par ailleurs d’un nouveau directeur financier, Guillaume Thomas, à compter du 25 août.

2. Najat Vallaud-Belkacem, conseillère maîtresse à la Cour des comptes

Najat Vallaud-Belkacem, présidente de l’association France terre d’asile, ainsi que Bruno Maquart, ancien président d’Universcience, Christophe Coudroy, directeur des ressources humaines du CNRS, et Patricia Crifo, professeure à l’École polytechnique, sont nommés conseillers maîtres à la Cour des comptes, sur proposition du Premier ministre. Ces nominations sont confirmées par un décret paru au Journal officiel du 17 juillet.

La nomination de l’ancienne ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sous François Hollande (2014-2017) a particulièrement fait réagir.

Plusieurs mandats de ministre et de conseillère régionale

Najat Vallaud-Belkacem a été plusieurs fois ministre du droit des femmes. - © D.R.
Najat Vallaud-Belkacem a été plusieurs fois ministre du droit des femmes. - © D.R.

Militant au Parti socialiste, Najat Vallaud-Belkacem effectue plusieurs mandats locaux au Conseil régional de Rhône-Alpes (puis Auvergne-Rhône-Alpes) à partir de 2004. De 2012 à 2014, elle est ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement au sein des gouvernements de Jean-Marc Ayrault.

En avril 2014, dans le premier gouvernement Valls, elle est de nouveau nommée ministre des droits des femmes, et ministre de la ville, de la jeunesse et des sports. Au sein du deuxième gouvernement Valls, elle devient en août 2014 ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche au sein du gouvernement Cazeneuve.

Elle devient ensuite directrice générale déléguée d’Ipsos entre 2018 et 2020 avant de présider diverses associations. Elle est également professeure associée à Sciences Po depuis 2019.

Une nomination qui fait polémique

Le 8 juillet, c’est le Canard enchaîné qui a prédit la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes, où elle postulait pour la deuxième fois. Le journal évoquait alors un accord entre le PS et le premier ministre, François Bayrou, visant à éviter la censure sur le budget 2026. Une affirmation démentie par l’intéressée.

Le président de la Cour des comptes et ancien membre du PS, Pierre Moscovici a été pointé du doigt, principalement par des personnalités d’extrême droite qui lui imputaient le choix de Najat Vallaud-Belkacem parmi plus d’une centaine de candidats.

Concrètement, Najat Vallaud-Belkacem a été sélectionnée, après une série d’entretiens avec une commission d’intégration indépendante du pouvoir exécutif. Elle est composée de trois membres de la Cour des comptes, dont son président, et de trois personnalités extérieures. Pierre Moscovici a cependant assuré dans Le Monde n’avoir pas participé aux auditions ni à la délibération concernant son ex-collègue.

3. Julie Klein, doyenne de l’école de droit de Sciences Po Paris

Julie Klein, professeure des universités à Sciences Po depuis 2020, est nommée doyenne de l’école de droit, annonce l’école le 28 juillet. Elle succède à Sébastien Pimont.

Du monde universitaire à un institut d’études politiques

Julie Klein est doyenne de l’école de droit de Sciences Po Paris. - © D.R.
Julie Klein est doyenne de l’école de droit de Sciences Po Paris. - © D.R.

Titulaire d’un diplôme d’études approfondies en droit privé général et d’un doctorat à l’Université Panthéon-Assas, Julie Klein dirige la spécialité « entreprises, marchés, régulations » du master droit économique.

Julie Klein siège au conseil scientifique de Sciences Po, préside la section disciplinaire compétente à l’égard des étudiants, et assure la direction scientifique de la semaine juridique. Avant cela, elle a été pendant neuf ans professeure de droit privé à l’Université de Rouen Normandie.

Renforcer les liens avec la pratique du droit

« Julie Klein est spécialiste du droit des obligations, du droit de la preuve et du droit économique. Ses travaux interrogent les articulations entre droit civil et droit commercial. Elle contribue activement aux réflexions collectives sur l’évolution du droit, au sein de plusieurs groupes de travail pilotés par la Chancellerie ou le Haut comité juridique de la place financière de Paris, notamment sur la réforme du régime des obligations, le droit des sociétés ou les chambres internationales », indique l’école.

Julie Klein a indiqué vouloir « renforcer les liens avec la pratique du droit, et accompagner les étudiants dans leur capacité à penser et exercer le droit dans un monde en transformation ».

L’IEP parisien a voté le 10 décembre 2024 une réforme de l’admission en première année appliquée dès la rentrée 2025, intégrant une évaluation du dossier académique et un examen de la trajectoire de l’élève. Engagé dans une politique d’ouverture sociale depuis plusieurs années, Sciences Po Paris enregistre un taux de 9,4 % de boursiers par la voie générale (0,1 point de plus qu’en 2024) et 26 % par la voie des conventions d’éducation prioritaires (4 points de plus qu’en 2024).

4. Mostafa Fourar, Igésr

Mostafa Fourar, professeur des universités de classe exceptionnelle, et neuf autres personnalités sont nommés inspecteurs généraux de l’éducation, du sport et de la recherche (Igésr) du groupe II, par un arrêté du Premier ministre publié au Journal officiel du 12 août. Ils rejoignent l’inspection générale à compter du 1er septembre pour une durée de cinq ans.

Des fonctions aux quatre coins de l’ESR français

Mostafa Fourar est chargé d’une mission sur la relation école-entreprise au MENESR. - © D.R.
Mostafa Fourar est chargé d’une mission sur la relation école-entreprise au MENESR. - © D.R.

Titulaire d’un doctorat en mécanique des fluides de Toulouse INP, Mostafa Fourar a été directeur de l’École nationale supérieure d’arts et métiers de Châlons-en-Champagne entre 2007 et 2009, avant d’être nommé recteur et chancelier des universités de l’académie de La Réunion. En 2013, il rejoint l’Ensem Nancy (Lorraine INP) en tant que directeur.

En 2018, il est nommé recteur de l’académie de Guadeloupe puis de celle de Toulouse en 2020. Depuis mars et un mouvement de recteurs qui l’a vu perdre ses fonctions, il était chargé de mission sur la relation école-entreprise au sein du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Enjeux

Les inspecteurs généraux assurent des missions d’inspection, de contrôle, d’audit, d’évaluation, d’expertise, d’appui et de conseil dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse, du sport, de l’éducation populaire, de la vie associative, de la lecture, de la documentation et des bibliothèques publiques. Campus Matin avait dessiné le portrait de plusieurs inspecteurs généraux recrutés à la rentrée 2023.

Dans l’actualité de l’Igésr : l’arrivée d’une nouvelle directrice, Dominique Marchand, ancienne présidente du Cnous, en février. Elle doit construire un projet de service qui réponde notamment aux inquiétudes sur le manque d’indépendance de l’Igésr. En effet, sa prédécesseure, Caroline Pascal a été épinglée par une commission d’enquête parlementaire pour avoir minimisé, dans un courrier, les conclusions du rapport sur l’établissement privé sous contrat Notre-Dame-de-Bétharram.

5. Nathalie Bonneton-Botté, directrice de l’Inspé de Bretagne

Nathalie Bonneton-Botté, professeure des universités, est nommée directrice de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé) de Bretagne (académie de Rennes) au sein de l’UBO par un arrêté du 16 juillet. Elle était déjà administratrice provisoire de l’établissement depuis avril, à la suite du départ de Nicolas Tocquer.

Une spécialiste de la psychologie du développement de l’enfant

Nathalie Bonneton-Botté est professeure des universités en psychologie. - © D.R.
Nathalie Bonneton-Botté est professeure des universités en psychologie. - © D.R.

Titulaire d’un doctorat de psychologie à l’Université de Rouen Normandie et d’une habilitation à diriger des recherches de l’Université Rennes 2, Nathalie Bonneton-Botté est enseignante-chercheuse en psychologie à l’Inspé de Bretagne depuis 2003. En 2024, elle devient professeure des universités en psychologie du développement de l’enfant.

Piloter la transformation de la formation initiale des enseignants avec les universités et le rectorat

La réforme de la formation initiale des enseignants, actée par le décret du 17 avril, doit se mettre en place à la rentrée 2025. Elle prévoit un concours à bac + 3 suivi de deux années de formation rémunérées.

Les licences professorat des écoles nouvellement créées seront pilotées par les composantes universitaires, avec « un travail intercomposante notamment avec des Inspé déjà constaté dans certains établissements ».

Les Inspé ne changeront pas de statut et resteront des composantes universitaires, d’après un document de travail présenté aux organisations syndicales lors d’un groupe de travail, le 13 juin.

En revanche, afin de consolider le dialogue entre les différentes parties prenantes, un directoire avec le directeur de l’Inspé et les présidences des universités de l’académie, a minima, sera instauré.

L’actualité de l’Inspé de Bretagne est par ailleurs marquée par le lancement de trois diplômes universitaires à destination notamment des enseignants et formateurs : « nouveaux espaces éducatifs », « médiation, éducation à l’environnement et recherche en éducation » et « intelligences artificielles en éducation ».