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Le carnet de Campus Matin : les cinq prises de postes à retenir de l’été 2023

Par Isabelle Cormaty | Le | Management

L’ancienne déléguée générale d’EdTech France recrutée au cabinet de Gabriel Attal, une Danoise à la tête de la Direction générale de l’éducation et de la culture de la Commission européenne, les dirigeants de l’Inria et de CentraleSupélec renouvelés dans leurs fonctions… Autant de nominations annoncées cet été que vous décrypte Campus Matin.

Campus Matin détaille le parcours de cinq personnes ayant pris de nouvelles fonctions cet été. - © Unsplash
Campus Matin détaille le parcours de cinq personnes ayant pris de nouvelles fonctions cet été. - © Unsplash

Anne-Charlotte Monneret, Romain Soubeyran, Pia Ahrenkilde Hansen, Bruno Sportisse, Toni Legouda : ces personnalités ont pris cet été de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche ou ont été renouvelées à leur poste. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions !

1. Anne-Charlotte Monneret, future conseillère numérique et innovation au cabinet de Gabriel Attal

L’ancienne déléguée générale d’EdTech France, Anne-Charlotte Monneret va devenir conseillère numérique et innovation au cabinet du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Gabriel Attal, d’après les informations de News Tank.

Une décision qui doit encore être officialisée au Journal officiel, après validation de la clause de non-concurrence par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.

Son parcours

Anne-Charlotte Monneret a quitté l’association EdTech France en avril 2023.  - © D.R.
Anne-Charlotte Monneret a quitté l’association EdTech France en avril 2023. - © D.R.

Titulaire d’un master finance et stratégie de Sciences Po, elle commence sa carrière en 2017 comme account strategist à Barcelone, au sein de Criteo, une entreprise française de la tech spécialisée dans la publicité en ligne. 

Puis, elle entreprend une reconversion professionnelle, accompagnée par l’association Le choix de l’école et devient professeure contractuelle de français et de latin pendant deux ans, dans un collège de Stains (Seine-Saint-Denis) classé en Réseau d’éducation prioritaire (REP). Elle prend la suite de Rémy Challe à la tête d’EdTech France à la fin de l’année 2020 avant de passer la main à Orianne Ledroit.

Mettre en œuvre la stratégie numérique pour l’éducation

Mise en œuvre de la stratégie numérique de l’éducation nationale présentée fin janvier, déploiement des territoires numériques éducatifs ou encore opérationnalisation du compte ressources pour les enseignants… les sujets sur le bureau du nouveau ministre de l’éducation nationale sont nombreux, même si le numérique n’a pas été abordé lors de la conférence de rentrée de Gabriel Attal le 28 août.

  • Suivre Anne-Charlotte Monneret sur X (anciennement Twitter) et Linkedln.

2. Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec

Romain Soubeyran est ingénieur général du corps des mines et directeur de CentraleSupélec depuis 2018. - © D.R.
Romain Soubeyran est ingénieur général du corps des mines et directeur de CentraleSupélec depuis 2018. - © D.R.

Romain Soubeyran est renouvelé à la direction de CentraleSupélec pour cinq ans, à compter du 1er septembre par décret présidentiel publié au Journal officiel le 17 août. Il occupe ce poste depuis septembre 2018, date à laquelle l’école d’ingénieurs est devenue composante de l’Université Paris-Saclay.

Son parcours

Ingénieur général du corps des mines, Romain Soubeyran est diplômé des Mines ParisTech et de l’ENS PSL. Conseiller technique au ministère au ministère de l’enseignement supérieur de 2004 à 2007, il effectue une partie de sa carrière à CGG Veritas comme directeur de la technologie, avant de prendre la direction Mines Paris PSL. En 2016, il devient directeur général de l’Institut national de la propriété industrielle, puis rejoint CentraleSupélec en 2018. Au niveau national, il préside aussi la commission « Amont » de la Conférence des grandes écoles depuis juin 2021.

Les priorités de son second mandat

Le directeur de CentraleSupélec souhaite avoir 40 % d’élèves internationaux dans ses effectifs en 2023. « Nous ouvrons deux bachelors à la rentrée 2023 au format international, en quatre ans, à l’anglo-saxonne, entièrement en anglais et qui visent de façon très explicite une clientèle internationale. Avec un plafond de 30 % d’étudiants d’une même nationalité, et donc maximum 30 % de Français », indiquait-il en février dernier à News Tank (abonnés)

La lutte contre les violences sexuelles et sexistes et l’intensification des actions en faveur de la diversité font aussi partie de ses priorités. En décembre 2022, l’école a reçu un don de 3 millions d’euros de Stéphane Bancel, le patron de Moderna et alumni de Centrale Paris. Les fonds vont donner naissance à la création d’un centre des diversités dont les modalités sont à définir. 

Enfin, dans la continuité de l’intégration de CentraleSupélec à l’établissement public expérimental Université Paris-Saclay, l’école d’ingénieurs devra notamment statuer sur un éventuel changement de nom à terme. 

3. Pia Ahrenkilde Hansen à la Commission européenne

La Danoise Pia Ahrenkilde Hansen va succéder à la Chypriote Themis Christophidou à la tête de la Direction générale de l’éducation et de la culture (DG EAC), l’une des 43 directions générales de la Commission européenne, annonce cette dernière le 11 juillet. La date de la prise de poste sera fixée ultérieurement.

Son parcours

Pia Ahrenkilde Hansen est diplômée de la Copenhagen Business school. - © D.R.
Pia Ahrenkilde Hansen est diplômée de la Copenhagen Business school. - © D.R.

Après l’obtention d’un diplôme à la Copenhagen Business school, Pia Ahrenkilde Hansen travaille pendant plusieurs années dans des cabinets de conseil en affaires publiques de l’Union européenne. En 1995, elle entre à la Commission européenne et occupe divers postes de porte-parole sectorielle, puis devient porte-parole principale de la Commission à partir de 2009. 

Elle est ensuite directrice responsable des représentations au sein de la direction générale de la communication (DG Comm), avant d’être nommée secrétaire générale adjointe de la Commission, puis directrice de la DG Comm en 2019.

« Avec une vaste expérience de près de 30 ans dans de multiples domaines politiques de l’UE, Pia Ahrenkilde Hansen apporte avec elle une vaste expertise et une compréhension approfondie du fonctionnement complexe de multiples politiques de l’UE », salue la Commission.

Un nouveau binôme commissaire-DG à la Commission européenne

Cette nomination fait suite au départ de Themis Christophidou pour la Direction générale de la politique régionale. Elle intervient par ailleurs au moment où une nouvelle commissaire à l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse doit être élue.

La précédente commissaire, Mariya Gabriel a en effet démissionné en mai, car elle a été choisie par le parti bulgare de centre droit pour former le prochain gouvernement bulgare. 

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a proposé au Conseil et au Parlement européens de la remplacer par la Bulgare Iliana Ivanova. La candidate doit encore être entendue au Parlement par les commissions responsables, avant un vote en plénière.

  • Suivre Pia Ahrenkilde Hansen sur Linkedln.

4. Bruno Sportisse, renouvelé à la présidence de l’Inria

Bruno Sportisse est renouvelé pour cinq ans à la présidence du conseil d’administration de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), par un décret présidentiel publié au Journal officiel le 12 août.

Un chercheur passé par les ministères et l’entrepreneuriat

Bruno Sportisse est diplômé de Polytechnique (1992) et des Ponts et chaussées (1995). - © D.R.
Bruno Sportisse est diplômé de Polytechnique (1992) et des Ponts et chaussées (1995). - © D.R.

Diplômé de Polytechnique et des Ponts et chaussées, Bruno Sportisse est titulaire d’un doctorat en mathématiques. Il commence sa carrière dans l’aérospatiale et à EDF, en tant qu’ingénieur R&D. Il rejoint l’Inria en 2008, comme directeur du transfert et de l’innovation. Il intègre ensuite plusieurs ministères comme conseiller innovation. 

Après un passage par le monde entrepreneurial, il est nommé président d’Inria en juin 2018, puis renouvelé en août 2023. Bruno Sportisse a été préféré à Isabelle Ryl, directrice de l’institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle « Prairie » (Paris artificial intelligence research Institute), également candidate à ce poste.

Les enjeux de son second mandat

Contesté un interne lors de son premier mandat, Bruno Sportisse a fait face à une fronde des syndicats et d’une partie du personnel. Le Syndicat national des chercheurs scientifiques au sein de la Fédération syndicale unitaire (SNCS-FSU) a même lancé une pétition en février dernier pour pointer des dysfonctionnements et la dégradation des conditions de travail au sein de l’Institut.

Il reproche notamment à Bruno Sportisse son manque de soutien aux thématiques de recherche importantes, son soutien à des start-up « sans liens avec les recherches faites à l’Inria » et s’inquiète du déficit budgétaire estimé à 24 millions d’euros en 2022. Le président de l’Inria devra donc apaiser en interne. Parmi ses prochains chantiers politiques, figure la préparation avec l’État du prochain contrat d’objectifs, de moyens et de performances de l’organisme qui commencera en 2024.

5. Toni Legouda, DGS de l’Université Sorbonne Nouvelle

Toni Legouda va devenir directeur général des services (DGS) de l’Université Sorbonne Nouvelle à compter de mi-septembre. Un poste vacant depuis avril 2023 après de départ de Laurent Signoles, devenu DGS de l’ENS Paris-Saclay.

Son parcours

Toni Legouda était depuis 2022 chef du département de l’analyse financière des établissements à la Dgesip. - © Ministère de la culture
Toni Legouda était depuis 2022 chef du département de l’analyse financière des établissements à la Dgesip. - © Ministère de la culture

Diplômé de l’Institut régional d’administration de Lille et titulaire d’un master en gestion de l’IAE de Poitiers, Toni Legouda commence sa carrière en 1999 comme agent comptable et chef des services financiers du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) d’Amiens. Il devient ensuite directeur adjoint du Crous de Reims Champagne-Ardenne.

Un temps DGS adjoint de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, il retourne dans la Marne en 2011. D’abord comme chargé de mission auprès du recteur de l’Académie de Reims, puis DGS adjoint de l’Université de Reims-Champagne-Ardenne.

En juin 2015, il obtient son premier poste de DGS à l’Institut national d’histoire de l’art, avant d’être nommé en juin 2022 chef du département de l’analyse financière des établissements à la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip) au sein du ministère. 

Une nomination qui coïncide avec un renouvellement de gouvernance

Cette nomination s’inscrit dans un contexte de renouvellement de la gouvernance à l’Université Sorbonne Nouvelle. Seul candidat à la présidence, Daniel Mouchard a été élu à la tête de l’établissement le 21 avril. Ce dernier succède à Jamil Dakhlia, très critiqué par les personnels et les syndicats. Le principal défi du nouveau duo DGS-président consistera à apaiser le dialogue social. 

Après deux missions réalisées dans l’université en 2020 et 2022, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igésr) a notamment constaté une « forme d’état de fatigue généralisée » des personnels. Elle formule 17 recommandations pour poursuivre les réformes et renouer le dialogue avec les organisations syndicales.